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Hier, « canempechepasnicolas » a publié un texte d’une grande portée idéologique : l’Appel des appels.
Nous y revenons aujourd’hui pour préciser politiquement les enjeux que met cet appel en lumière.
Nous nous permettons d’en republier un extrait, décisif, à nos yeux, suivi de notre commentaire.
EXTRAIT de l’APPEL desAPPELS:
« Psychologisation, médicalisation et pédagogisation de l’existence se conjuguent pour fabriquer une « ressource humaine » performante. La sévère discipline d’une concurrence de tous contre tous impose à chacun de faire la preuve à tout instant de sa conformité aux standards de l’employabilité, de la productivité et de la flexibilité.
L’idéologie d’une civilisation du profit s’insinue jusque dans les subjectivités convoquées à se vivre comme un « homo economicus », un « capital humain » en constante accumulation.
Convertis en entreprises de coaching psychiatrique, de recyclage psychique, de gestion de l’intime, une trame fine de services d’accompagnement individualisé, forcément bien intentionnés, proposent de nouvelles tutelles sociales et culturelles pour mieux mettre les hommes en consonance immédiate avec les exigences impitoyables des marchés »
NOTRE COMMENTAIRE :
Comment rédiger en termes plus clairs, la nature de l’exploitation de l’homme par le capitalisme d’aujourd’hui ? Contrairement aux discours syndicaux ou politiques, émanant de la « gauche » ou de « la gauche de la gauche », la politique du capital, relayée par le pouvoir, n’est pas qu’un simple retour en arrière, une volonté réactionnaire visant, par principe, à reprendre tous les acquis sociaux, fruits des luttes ouvrières depuis un siècle.
Certes, pour atteindre leurs objectifs en matière de management, évoqués par l’Appel des appels, patronat et pouvoir politique visent à éliminer ce qu’ils considèrent comme des « freins », des « obstacles », des « barrières » à la mise en œuvre de leur plan : le contrôle total de chaque être humain, considéré comme une simple articulation de leur machine de production.
Hier, dans l’industrie, le capital visait à adapter l’homme à la machine. Le « fordisme » devait en généraliser le système.
Aujourd’hui, ce qui est mis en place, c’est une nouvelle philosophie qui fait de l’homme un simple rouage, formaté comme un écrou, une pièce matérielle modelée qui fait corps avec l’appareil de prduction.
Il n’est plus pourvoyeur de machine : il est « machine », conçue aux seules fins de produire, aux moindres coûts, générant les profits les plus étendus en un moindre temps.
Et cette « révolution » capitaliste est généralisée, au-delà de la classe ouvrière, au secteur tertiaire, aux services, à la sphère intellectuelle.
L’ouvrier comme l’ingénieur, le chercheur comme le médecin hospitalier, l’enseignant comme le juriste ou l’homme de culture sont formatés à l’égal du Charlot des « Temps modernes ». Chacun d’eux doit être source de production calibrée d’avance, déterminée selon les critères établis et contrôlés pour l’intérêt du capital.
Il n’est plus un acteur social.
C’est cette dimension qui échappe totalement aux hommes politiques, qui se proclament « d’opposition ». Ils veulent ignorer cette réalité. La prendre en compte les conduirait à cesser de se complaire dans leurs petits jeux politiciens, leurs combinaisons électorales.
Même, « à la gauche de la gauche », au PCF comme au NPA ou au Parti de gauche, on ne prend pas la mesure du danger mortel que fait courir à la civilisation, le capital et ses hommes de pouvoir. Il ne suffit pas de pester contre le capitalisme, ou de s’élever contre les mesures que celui-ci prend contre les travailleurs, de dénoncer sa soif de profit et la misère ainsi engendrée.
L’exigence de l’heure, c’est d’opposer frontalement au capital destructeur, une alternative politique claire, qui fasse appel au sursaut de masse de l’ensemble des victimes du système.
Il faut appeler à la révolte humaine et, comme il est dit dans l’appel, à « l’insurrection des consciences ».