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Campagne :

« DSK : Pourquoi on n’en veut pas »

 

Anne Sinclair aimerait bien quitter Washington, il paraît, et du coup, toutes les radios, toutes les gazettes, tous les chroniqueurs susurrent que, donc, tiens, ah ah, si sa compagne veut revenir à Paris, c’est que DSK pré-postule à la présidentielle.
Et d’avance, toute l’oligarchie réunie s’en réjouit.

 

dessin: Campagne « DSK : Pourquoi on n’en veut pas »

  

Eux sont mobilisés, des instituts de sondages aux chaînes de télé.
Alors, si on n’en veut pas de ce candidat-là, il faut le crier très fort et tout de suite. Afin que sa « bonne opinion », chez les gens de gauche, même modérée, soit minée. Non pas en l’injuriant, en le méprisant, mais simplement en rappelant ses actes, ses décisions – du ministère de l’Economie au FMI : privatisation de France Télécom, liquidation des banques publiques, défiscalisation des stock-options, etc.
En éclairant, aussi, toutes les zones d’ombre – « Cercle de l’Industrie », « DSK consultant » – que les grands médias éclipsent.
Pour que nous n’ayons pas le choix, à l’arrivée, qu’entre l’ami du patronat (Nicolas Sarkozy) et leur ancien lobbyiste (DSK)…

Voilà pourquoi nous avons conçu ce T’chio Fakir, comme une arme d’auto-défense. Pour que vous puissiez convaincre vos copains, cousins, collègues, avec une contre-information rigolote sur la forme mais sérieuse sur le fond, pas bête mais accessible, combative mais pas sectaire. Pour que vous puissiez le brandir dans une section socialiste, l’offrir à vos élus PS comme un avertissement.

 

 

  

 

 

Dominique Strauss-Kahn a monté un lobby : le Cercle de l’Industrie.

Ce petit matin de février 1993, tout le CAC 40 défile en haut des Champs-Elysées.

De leurs voitures avec chauffeurs, descendent

Lindsay Owen-Jones (PDG de L’Oreal), Didier Pineau-Valenciennes (Schneider), Vincent Bolloré, Jean Gandois (Péchiney), Louis Schweitzer (Renault), Jean-René Fourtou (Rhône-Poulenc), Bertrand Collomb (Lafarge), François Michelin, Francis Mer (Usinor), Guy Dejouany (Compagnie Générale des Eaux), Serge Tchuruk (Total)…

A l’appel de leur ministre, Dominique Strauss-Kahn, trente cinq patrons se rendent au siège de Publicis.

Et à sa demande, encore, ils acceptent de verser 200 000 F chacun pour son futur « Cercle de l’Industrie ».

C’est que DSK le sait, déjà : les carottes sont cuites. Le Parti socialiste sera balayé aux prochaines législatives. Mieux vaut préparer son reclassement, dès maintenant. « Ministre délégué à l’industrie et au commerce extérieur », il a beaucoup voyagé, avec dans ses bagages des grands patrons : Raymond Lévy (Renault), Jean Dromer (LVMH), Jean-Michel Fauve (EDF), etc. Il a bien rempli son carnet d’adresses, des amitiés sont nées, et une idée : défendre les intérêts des industriels à Bruxelles.
Pour bâtir l'Europe sociale, voilà qui paraît urgent à Dominique Strauss-Kahn : créer un nouveau cénacle patronal...

DSK consultants

A partir de septembre 1993, donc, tous les deux mois, une vingtaine de PDG se retrouvent à dîner. Autour de l’ancien ministre, ils rencontrent les commissaires européens, le président de l’OMC, celui de la Commission. Grâce à ce groupe de pression, une première taxe sur le CO2 est repoussée. D’autres directives sont amendées – celles sur l’énergie se font plus libérales.
Qu’y gagne DSK ?

« On lui payait une secrétaire, un chauffeur et un téléphone », se souvient Raymond Lévy, ancien président de Renault et du Cercle. Via des comptes secrets, sa collaboratrice est payée par Elf. Tandis que lui ne touche rien, en apparence : c’est son bénévolat. « Il est sûr que son travail au Cercle a contribué à asseoir sa popularité parmi les patrons », témoigne Bertrand Collomb, le boss des ciments Lafarge.

Mais derrière la façade du Cercle, en septembre 1993 toujours, il crée sa petite entreprise : « DSK consultants ». Avec sa femme, sa mère, sa fille, sa sœur, son frère au capital de la société anonyme.

Aux mêmes grands patrons, il délivre des conseils.

Payants, cette fois : deux millions de francs d’Alcatel, 1,5 million d’EDF, 600 000 F de la COGEMA, 500 000 F de la SOFRES. Et, plus tard, 603 000 F de la MNEF.

Pour Elf comme pour la MNEF, la Justice lui a accordé un non-lieu. Et les médias, comme ses camarades, l’ont déclaré « blanchi de tout soupçon ». Soit, il n’a rien fait d’illégal. Mais est-il légitime qu’un homme politique – et encore davantage, évidemment, un homme de gauche – fraie ainsi avec le patronat ? Qu’il cachetonne à sa solde ? Qu’il copine à tout va ?
Il fallait bien, plaidera-t-il ensuite, « connaître la vie des entreprises ». Pour connaître cette « vie des entreprises », l’avocat DSK aurait pu défendre les salariés aux prud’hommes. Il aurait pu, surtout, se faire « consultant », pourquoi pas, au service des cabinets Syndex ou Sécafi-Alpha, proches des syndicats.

Voilà qui lui aurait assuré des tickets-restaurants. Mais sans doute pas des chèques avec cinq ou six zéros devant la virgule…

Nous aurions donc le choix entre ça :

entre Nicolas Sarkozy, l'ami des patrons,

et Dominique Strauss-Kahn, leur lobbyiste

 

 

Tag(s) : #Lutte de Classe
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