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La démocratie grecque en crise

 

Source: Coulisses de Bruxelles, UE

Auteur: Quatremer

 

Le point de vue d'un partisan de l'Europe, qui montre comment et pourquoi les peuples peuvent aller juqu'à se jeter dans les bras d'un "sauveur"...

 

Images 

 

Les Grecs, après dix-huit mois de cure de rigueur n’ont plus d’illusion sur leur classe politique, qu’elle soit de gauche ou de droite.

Le refus du parti conservateur, la Nouvelle Démocratie, dirigé par un boute feu nationaliste, Antonis Samaras, de toute union nationale pour redresser la Grèce (comme c’est le cas au Portugal et en Irlande), alors que les marchés, l’Union et le FMI l’exigent, ne peut que les conforter dans leur dégout des politiciens.

 

De fait, selon un sondage publié dimanche par l’hebdomadaire To Vima et réalisé par l’institut Kapa, plus de 44 % des sondés souhaitent un gouvernement d’union nationale, alors qu’ils ne sont que 10,5 % à vouloir un deuxième mandat socialiste et 7,5 % un retour des conservateurs au pouvoir.

Plus grave : ce sondage confirme le rejet grandissant de la démocratie.

30 % des sondés souhaitent que le pays soit dirigé par « un groupe d’experts et de technocrates »,

22,7 % par un « dirigeant puissant auquel parlement et élection ne puissent pas faire obstacle » pour réformer le pays et moins d’un quart des sondés estime qu’un gouvernement élu démocratiquement est capable de faire face à la crise.

 

Dès lors, rien d’étonnant à ce que 52,7 % des Grecs (contre 44,1 %) approuvent le « contrôle économique » de la Grèce exercé par l’Union européenne et le FMI, même s’ils sont 62 % à trouver que la cure d’austérité va dans la mauvaise direction. Ils estiment manifestement qu’au moins les institutions internationales savent ce qu’elles font à la différence de leur personnel politique.

 

Cette dérive autoritaire de l’opinion est pour le moins inquiétante, 36 ans après la chute de la dictature fasciste des colonels (1967-1974). Mais les Grecs se méfient d’une classe politique soupçonnée de vouloir à la fois préserver ses privilèges tout en continuant à piller l’État. Ce n’est pas un hasard si 80 % des sondés approuvent la vente des biens publics exigée par l’UE et le FMI. Car, en Grèce, le patrimoine de l’État est synonyme de prévarication ou d’incompétence et non de service public.

Un exemple ? Les bâtiments construits à l’occasion des Jeux olympiques d’Athènes, en 2004, ont été laissés à l’abandon – il faut le voir pour le croire-, une partie d’entre eux ayant été finalement cédée pour une bouchée de pain à l’église orthodoxe, ce qui a déclenché un scandale.

D’ailleurs, 47 % d’entre eux ne font aucune confiance à leur gouvernement.

 

COMMENTAIRE DE

 

"canempechepasnicolas" :

 

Quatremer "ignore" volontairement le Parti communiste grec, le KKE et le mouvement social autour du Pame, pourtant à l'initiative d'un rejet politique des oukases européennes et du FMI. Cependant, même déformée par les sondages, l'opinion publique grecque est certainement désorientée, rejetant "gauche" et droite complices.

La population peut être tentée par des solutions extêmes, contraires à ses intérêts.

Et cet état d'esprit n'existe pas seulement en Grèce...

 

 

Tag(s) : #Europe
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