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Les dessous du sequestre d’Evo Morales :
Les États-Unis ont ordonné la capture de Snowden, où
qu’il soit et dans n’importe quelle circonstance…

par Atilio A. Boron
Source: histoireetsociete
2498459[1]
Rébellion repris par cubadebate

traduit par Maurice Lecomte pour histoire et société

7 juillet 2013
http://www.rebelion.org/noticia.php?id=170770

http://www.cubadebate.cu/especiales/2013/07/07/estados-unidos-ordena-capturar-a-snowden-donde-sea-y-como-sea/

Le journal autrichien Die Presse a déclaré que l’ambassadeur américain en Autriche est l’auteur de la fausse nouvelle disant que la taupe de la National Security Agency , Edward Snowden aurait été à bord de l’avion du président bolivien Evo Morales.

Le récapitulatif de l’édition des journaux du 3 juillet contient un article publié, peu de temps après que l’avion de Morales ait atterri, selon lequel "le ministère des Affaires étrangères à Vienne, a reçu un coup de téléphone." Celui qui appelait était nul autre que l’ambassadeur américain en Autriche, William Eacho.

Selon Die Presse, Eacho " il a déclaré avoir la certitude qu’Edward Snowden était à bord de l’avion bolivien". Eacho a également fait référence à "une note diplomatique demandant l’extradition d’Edward Snowden". Les doutes sont écartés concernant le flou qui entourait les déclarations énigmatiques de José Manuel García-Margallo, ministre des Affaires étrangères d’Espagne, qui avait déclaré que "les réactions des pays européens" pour bloquer le vol d’Evo Morales s’expliquent parce qu’ils "ont affirmé que [les données] étaient sûres." García-Margallo a refusé de révéler qui leur avait fourni des données. Maintenant, nous savons(1).

Le président Barack Obama a nommé Eacho comme ambassadeur américain en Autriche en Juin 2009, mais il manquait totalement d’expérience diplomatique. Il était PDG d’une grande société immobilière en développement, Carlton Capital Group et vice-président d’Alliant Foodservice Corporation, une Société de distribution de repas.

Cependant, cet analphabétisme diplomatique flagrant était compensé par le mérite d’avoir été l’un des principaux collecteurs de fonds de la campagne présidentielle de Barack Obama. Une fois installé à la Maison Blanche, l’insolite Nobel de la Paix l’a récompensé en l’envoyant à Vienne, que ce soit pour les affaires ou pour profiter de la splendeur de cette magnifique ville d’Europe centrale.

Cet incident révèle plusieurs choses:

- premièrement, que celui qui était derrière cette violation flagrante des règles formelles et informelles de la diplomatie qui régissent les relations entre les nations était le gouvernement américain,

- deuxièmement, que les services secrets des pays européens font preuve d’ une incompétence ;

  • phénoménale aboutissant à la production d’un incident grave et des conséquences diplomatiques et politiques graves,
  • incroyable dans des activités de renseignement en version «achetées», pas moins ineptes, propagées par les services américains.

Ils ont ignoré, par exemple, que l’avion d’Evo Morales n’a jamais été à l’aéroport de Moscou où Edward Snowden était «en transit» durant cette semaine. Le président bolivien a quitté l’aéroport de Vnukovo, qui est de 43 km de là. Comment Edward Snowden aurait-il bougé, sans qu’un des nombreux services qui doivent saturer toutes les portes de la zone de départ de l’aéroport ne l’eussent remarqué?

-  troisièmement, les gouvernements européens sont des marionnettes exploitées à volonté par la Maison Blanche. Malgré leurs déclarations grandiloquentes et leurs allusions aux principes humanistes les plus élevés produits par l’Europe des Lumières, ce sont des gouvernements corrompus dont les rodomontades ont donné des échantillons répétés d’une incapacité retentissante à refuser de commettre un crime ou un délit, pour peut qu’il soit ordonné par les États-Unis.

Un seul exemple suffira: le blocage et le détournement de l’avion présidentiel bolivien ;

  • qu’ils avaient auparavant autorisé à décoller de Russie, -bien qu’alors en plein vol, il s’est vu refuser cette autorisation, risquant la vie d’Evo Morales et de son projet- mais ils ont logistiquement soutenu les nombreux vols secrets de la CIA transportant des suspects vers des pays où ils pourraient être torturés et tués en toute impunité,
  • et que, pour arriver à destination il avait besoin de se réapprovisionner dans les aéroports européens.

-  quatrièmement et c’est le dernier point: la mise en évidence des efforts déployés par Washington pour détourner l’attention de la discussion dans l’affaire Snowden: le crime n’est pas l’espionnage massif des citoyens et des gouvernements de pays amis, ou des agences de presse comme Associated Press, ou le viol de la vie privée des uns et des autres, ou d’avoir enfreint les règles et les lois qui protègent les droits et libertés individuels.

Le crime est d’avoir révélé ces crimes, d’avoir fait savoir à leur société que nous sommes sous un pouvoir absolu, irresponsable et immoral qui se dit démocratique et respectueux de la loi, mais que c’est exactement le contraire.

Ce qui n’est pas pardonné à Edward Snowden –ni à Julian Assange ou au soldat Bradley Manning, pour Wikileaks- c’est d’avoir montré que ceux qui sont à la Maison Blanche ne sont rien d’autre qu’une bande de sinistres imposteurs qui au nom de la liberté sont à la tête de leur pays et du monde, pour [impulser] un nouveau type de sinistre totalitarisme.

Alors, c’est par reconnaissance et gratitude universelles de ce mérite que le président Rafael Correa a donné asile humanitaire à Julian Assange à l’ambassade équatorienne à Londres et que le président Nicolas Maduro a fait la même chose avec Edward Snowden avec sa récente décision. La préservation de ces hommes qui ont courageusement osé révéler les secrets honteux de la puissance impérialiste honorent les gouvernements qui assument la responsabilité de les protéger, en connaissance des coûts impliqués par la fourniture de ce noble service à l’humanité.

Remarque:

(1) C’est l’ambassadeur américain à l’Autriche qui serait responsable de la fausse information selon laquelle Snowden se trouvait dans l’avion du leader bolivien

Tag(s) : #Contre l'impérialisme
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