Les "enfants du Pirée", l'Union européenne et le FMI

Le « peuple » européen, parlons-en !

par Jean LEVY

Pas une chronique, pas un débat sur « l’Europe » - et ils sont nombreux dans nos médias, et en particulier sur France Inter, - sans l’évocation enthousiaste de cette « terre de la grande promesse », l’Union européenne.. Elle serait, pour nous, l’ultime et radieux horizon.

En clair, nous serions un grand peuple, du Cap Nord aux rives méditerranéennes, divisé par l’histoire, et dont le rêve (caché, sans doute), est de se réunir dans la joie et le bonheur.

Les évènements actuels en sont un irréfutable témoignage.

Ainsi, nos amis belges, pour une question de prééminence linguistique dans quelques cantons, envisagent de diviser leur pays en deux Etats, les populations flamandes et wallonnes, unies par l’étranger, il y a 180 ans, ne pouvant plus s’entendre. Et un grand quotidien de Bruxelles d’écrire en manchette : « Bye, Bye Belgie ; ».

En Italie, La « Liga », la Ligue du Nord, a pour cheval de bataille la séparation fiscale des provinces du Sud de celles du Nord pour que celles-ci « ne payent plus pour leurs concitoyens » plus malchanceux et moins développés économiquement.

Au sud de l’Europe, la Grèce bascule dans un état de colonisation, soumis à la domination de la Commission européenne et du FMI, qui veulent imposer au pays les mêmes « remèdes » que ceux qui sont infligés aux Etats du Tiers Monde. C’est tout dire.

Le peuple est dans la rue.

Pour crier sa joie d’être « européen » et, de plus, « atlantique »?

A toutes les élections, « européennes » en particulier, les citoyens des 27 pays de l’UE boudent les isoloirs et les urnes sont vides. Les adversaires de l’Union européenne prétendent que cette attitude prouverait l’hostilité de ces peuples à l’idée d’intégration européenne. Pas du tout, répondent les croisés du drapeau étoilé (le bleu, faut-il préciser ?), c’est qu’on ne leur à pas assez expliqué les bienfaits qu’apporte l’Union. Une affaire de « pédagogie », en somme.

Demandez aux enfants du Pirée ce qu’ils pensent de Bruxelles et du FMI. Et aussi, des « golden boys » de la Golden Sachs, qui a gagné beaucoup d'argent en misant sur l'effondrement du marché de l'immobilier aux Etats-Unis en 2007, élément déclencheur de la crise financière et économique qui allait s'étendre au monde entier, et en « aidant » la Grèce à s’enfoncer dans la crise financière...

En clair, l’Union européenne baigne dans la joie et la bonne humeur.

Si ce n’était les mauvaises langues…

Ce n’est pas, naturellement de « l’anglais » qu’il s’agit !