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Blog d'Olivier Berruyer

 

10
Oct
2014

 

Les États-Unis reconnaissent qu’ils financent « Occupy Central »

par Tony Cartalucci.

Tony Cartalucci est un analyste en géopoltiique américian basé en Thaïlande.

Son site présente un regard un peu différent sur les évènements actuels.

N’ayant pas creusé le sujet (je ne peux tout faire), je n’ai aucune idée de s’il a tort ou raison (comme notre presse), mais ce contrepoint semble crédible, et peut nous inciter à nous poser les bonnes questions. A lire donc, comme toujours, avec un regard critique.

1er octobre 2014 (Tony Cartalucci – LD) – Tout comme les États-Unis ont admis, peu de temps après que le prétendu « Printemps Arabe » eut commencé à répandre le chaos à travers le Moyen-Orient,qu’ils avaient longtemps à l’avance, pendant des années, entièrement financé, formé et équipé aussi bien des meneurs de foule que des terroristes lourdement armés, il est maintenant admis que le Département d’État américain, à travers une myriade d’organisations et d’ONG, est derrière les prétendues manifestations « Occupy Central » à Hong Kong.

Le Washington Post indiquait ainsi dans un article intitulé « Hong Kong s’enflamme au moment même où la Chine serre la vis à la société civile » que :

Les dirigeants chinois, déconcertés par des protestations survenues en d’autres lieux cette année, ont constamment renforcé les contrôles sur les organisations citoyennes présentes sur le territoire continental et soupçonnées d’exécuter le programme de puissances étrangères.

D’après les experts, la campagne vise à isoler la Chine des idées occidentales subversives telles que la démocratie et la liberté d’expression et, plus spécifiquement, de l’influence des groupes américains qui pourraient tenter de promouvoir ici ces valeurs. C’est là une campagne de longue haleine, mais qui a été poursuivie avec une énergie renouvelée sous le président Xi Jinping, particulièrement après le renversement du président ukrainien Viktor Ianoukovitch à la suite de mois de manifestations de rues à Kiev qui ont été vues ici comme explicitement soutenues par l’Ouest.

Le Washington Post a également rapporté :

Un expert en politique étrangère, parlant sous couvert d’anonymat, le sujet étant sensible, a dit que Poutine avait appelé Xi pour lui faire part de son inquiétude à propos du rôle de l’Occident en Ukraine. Ces préoccupations se sont apparemment répandues en Chine dans les conversations autour d’une tasse de thé, selon des membres d’associations.

« Ils sont très inquiets des Révolutions Colorées, ils sont très inquiets de ce qui se passe en Ukraine », a dit le directeur de l’ONG internationale, dont l’organisation est en partie financée par le National Endowment for Democracy (NED), accusé ici de soutenir les manifestations sur la place centrale de Maïdan à Kiev. Ils disent « Votre argent vient des mêmes personnes. C’est clair, vous voulez renverser la Chine. »

Financé par le Congrès avec pour mission explicite la promotion de la démocratie à l’étranger, le NED a longtemps été regardé avec hostilité et méfiance par les autorités d’ici. Mais le faisceau de soupçons s’est élargi au point de comprendre des organisations américaines telles que la Fondation Ford, l’Institut international Républicain (International Republican Institute), le Centre Carter (Carter Center) et la Fondation Asie (Asia Foundation).

Bien entendu, le NED et tous ceux qu’elle subventionne, y compris l’Institut International Républicain et l’Institut International Démocratique, ne font rien qui soit « la promotion de la démocratie », mais en réalité s’occupent de construire un réseau mondial d’administration néo-impériale qualifié de « société civile » et parfaitement intégré au réseau des nombreuses institutions prétendument « internationales » de l’Occident, institutions qui à leur tour sont totalement contrôlées par des intérêts à Washington, du fait de Wall Street, et à Londres et Bruxelles.

Image : Alors que le Washington Post tente de faire croire à ses lecteurs que le NED a pour objectif de promouvoir la « liberté d’expression » et la « démocratie », les intérêts corporatistes et financiers représentés à la direction du NED sont tout sauf des champions de tels principes, et sont au contraire bien connus pour leurs principes diamétralement à l opposé.

Le concept même de « démocratie promue selon le modèle US » est scandaleux lorsqu’on s aperçoit que cette démocratie est impliquée dans un scandale de surveillance intrusive au niveau mondial, que les États-Unis sont coupables de mener des persécutions tout autour du monde, une guerre après l’autre, contre la volonté de leur propre peuple et sur la base de mensonges avérés, que ce régime brutalise et maltraite ses propres citoyens chez eux en utilisant une police militarisée sévissant contre des civils dans des villes comme Ferguson (Missouri), faisant par comparaison passer pour modérées les actions de la police chinoise contre les manifestants d’ « Occupy Central ». Il est clair que la « démocratie promue selon le modèle US » n’est rien d’autre qu’une couverture masquant l’expansion de ses projets d’hégémonie bien au-delà de ses frontières et aux dépens de la souveraineté nationale des populations sous son joug, y compris celle des américains eux-mêmes.

En 2011, dans l’article intitulé « Des groupes américains ont soutenu les révoltes arabes », le New York Times révélait semblablement au public l’importance de l’ingérence des États-Unis dans le soi-disant « Printemps Arabe » :

De nombreux groupes et individus directement impliqués dans les révoltes et réformes qui ont affecté la région, au rang desquels le « Mouvement des Jeunes du 6 avril » en Égypte, le « Centre Bahreini pour les Droits de l’Homme » et des militants sortis du peuple comme Entsar Qadhi au Yémen, ont reçu une formation et des financements d’organisations comme l’Institut International Républicain, l’Institut International Démocrate et Freedom House, une organisation à but non-lucratif pour les droits de l’homme basée à Washington.

L’article ajoute aussi, concernant spécifiquement le NED, que :

Les instituts Républicains et Démocrates sont plus ou moins affiliés aux partis Républicain et Démocrate. Ils ont été créés par le Congrès et sont financés par l’intermédiaire du National Endowment for Democracy (Fondation Nationale pour la Démocratie), un organisme créé en 1983 pour répartir les subsides pour la promotion de la démocratie dans les pays en voie de développement. Le National Endowment for Democracy reçoit près de 100 millions de dollars annuels de la part du Congrès. Freedom House reçoit aussi le gros de son financement du gouvernement américain, principalement du Département d’État.

Image : Le sénateur américain John McCain sur scène à Kiev, en Ukraine, encourageant la révolte financée par les États-Unis en Europe de l’Est. En 2011 il avait, dans une provocation célèbre, averti la Russie et de la Chine que la subversion financée par les États-Unis irait jusqu’à eux. « Occupy Central » est une des nombreuses vagues qui, depuis lors, ont frappé les rivages de la Chine.

Le belliciste et interventionniste sénateur américain John McCain avait en 2011 dans une provocation célèbre averti à la fois les prédécesseurs du Président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine et du Président de la République Populaire de Chine Xi Jinping que la subversion balayant le Moyen-Orient serait bientôt redirigée vers Moscou et Pékin. The Atlantic, dans l’article de 2011 « The Arab Spring : ‘A Virus That Will Attack Moscow and Beijing’ » rapportait :

Il [McCain] déclara « Il y a un an, Ben Ali et Khaddafi n’étaient plus au pouvoir. Assad ne sera plus au pouvoir dans un an à compter d’aujourd’hui. Ce Printemps Arabe est un virus qui attaquera Moscou et Pékin ». McCain s’éclipsa alors de la réunion.

Vu la nature ouvertement étrangère des financements, non seulement du « Printemps Arabe », mais maintenant de « Occupy Central », et vu le chaos, la mort, la déstabilisation et l’effondrement subis par les victimes des précédentes révolutions menées par les Américains, le mouvement « Occupy Central » peut être dépeint sous un jour nouveau : une foule de dupes utilisée à la destruction de sa propre maison – tout en malmenant les principes de la « démocratie », derrière lesquels s’exprime une tyrannie étrangère insidieuse, diamétralement opposée, et imposée, guidée par d’immenses intérêts capitalistes-financiers s’étendant sur le monde entier et qui craignent et s’activent à détruire la concurrence. En particulier, cette domination mondiale cherche étouffer la réémergence de la Russie comme puissance mondiale, et à empêcher la montée de la Chine elle-même sur la scène mondiale.

Le projet régressif des meneurs du mouvement « Occupy Central » soutenus par les Américains, et leur utilisation éhontée des bonnes intentions des nombreux jeunes gens pris au piège de leurs artifices, constitue une menace en réalité en tout point aussi dangereuse que ce qu’ils prétendent être la « menace » que Pékin constitue sur l’île de Hong Kong et sa population. Espérons que le peuple chinois et les nombreuses personnes de par le monde qui regardent le déroulement « d’Occupy Central », se rendront compte qu’il s’agit d’une façon pour un intérêt étranger d’avancer ses pions, et qu’ils feront face avant qu’un lourd tribut ne soit prélevé sur Hong Kong, à l’instar des nations qui, jusque-là, ont succombé à ce genre de manipulations : Libye, Syrie, Ukraine, Égypte et bien d’autres encore.

Source : Land Destroyer, 01/10/2014

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.


Terrorisme et soulèvements : l’endiguement de la Chine par les États-Unis

Le 2 octobre 2014 (Tony Cartalucci – LD) – Quant au mouvement « Occupy Central » de Hong Kong,largement présenté comme une révolte fomentée par les États-Unis, les lecteurs doivent savoir que ce soulèvement populaire (et notamment estudiantin) n’est que la partie visible d’une campagne plus vaste des États-Unis destinée à endiguer et soumettre la Chine.

Dès le début de la Guerre du Vietnam, l’affaire des « papiers du Pentagone », qui éclata en 1969, a révélé que ce conflit n’était qu’une étape d’une stratégie plus globale visant à l’endiguement et au contrôle de la Chine.

Trois extraits importants de ces papiers révèlent cette stratégie. Le premier extrait affirme :

« … la décision de bombarder le Nord-Vietnam prise en février et l’approbation, en juillet, de la phase I ne sont compréhensibles que dans la perspective d’une politique américaine consistant à endiguer la Chine sur le long terme. »

Ces documents affirment aussi que :

« La Chine – comme l’Allemagne en 1917, comme l’Allemagne en Occident et le Japon en Orient à la fin des années 1930, et comme l’URSS en 1947 – menace de devenir la principale puissance capable de mettre en cause notre importance et notre influence dans le monde, et plus menaçant encore à long terne, menace de fédérer toute l’Asie contre nous. »

Et pour finir, l’auteur y dépeint l’immense théâtre régional dans lequel les États-Unis étaient engagés contre la Chine

« les efforts à long terme pour contenir la Chine se concentrent sur trois fronts (en tenant compte du fait que l’URSS « endigue » la puissance chinoise au nord et au nord-ouest) : a) le front Japon-Corée ; b) le front Indo – Pakistanais et c) le front Sud-Est Asiatique. »

Même si les États-Unis ont fini par perdre la guerre du Vietnam et par là même toute chance d’utiliser les Vietnamiens comme hommes de main contre Pékin, la guerre de longue haleine contre Pékin devait continuer ailleurs.

Cette stratégie d’endiguement allait être mise à jour et détaillée dans le rapport de l’Institut des Études Stratégiques paru en 2006 et intitulé : « Collier de perles : Relever le défi de la montée en puissance de la Chine partout sur le littoral asiatique ». Y sont décrits les efforts de la Chine visant à garantir son approvisionnement vital en pétrole acheminé depuis le Moyen-Orient jusqu’à ses côtes en Mer de Chine méridionale, ainsi que les moyens pour les États-Unis de conserver leur hégémonie dans l’océan Indien et l’océan Pacifique. Le postulat étant qu’en cas d’échec de la politique étrangère occidentale à amener la Chine à devenir un acteur responsable de Wall Street et du « système international » de Londres, des confrontations de plus en plus fortes seront nécessaires pour endiguer cette puissance émergeante.

Les effets de cette guerre par procuration se sont manifestés lors du soi-disant « Printemps arabe » quand les intérêts de la Chine ont souffert dans des pays comme la Libye, réduite au chaos par des soulèvements soutenus par les États-Unis et par une intervention militaire directe. Le Soudan sert aussi de champ de bataille par procuration, l’Occident s’y servant du chaos pour chasser les intérêts chinois hors d’Afrique.

Plus récemment, des troubles politiques ont frappé l’Asie du sud-est. La Thaïlande vient juste d’évincer le régime pro-américain dirigé par le dictateur Thaksin Shinawatra, pendant que la Birmanie voisine tente de conjurer une sédition organisée par la scène politique américano-britannique et dirigée par Aung San Suu Kyi.

En Chine même, les Etats-Unis utilisent le terrorisme comme moyen de déstabiliser et de diviser la société chinoise dans le but d’en faire un vaste territoire ingouvernable. Dans la province du Xinjiang à l’ouest, les Etats-Unis soutiennent pleinement des séparatistes violents.

En effet, le tout premier soutien des séparatistes ouighours du Xinjiang est le Fond National pour la Démocratie du Département d’État des États-Unis (NED). Concernant la Chine, la région Occidentale mentionnée comme « Xinjiang/Turkestan oriental » a sa propre page Web sur le site du NED couvrant les divers fronts financés par les USA, dont :

La Fondation Internationale Ouïghoure pour la Démocratie et les Droits de l’Homme 187 918 $

Pour promouvoir les droits des femmes et des enfants d’ethnie ouïghoure. La Fondation tiendra un site internet en langues anglaise et ouïghoure et défendra les droits des femmes et des enfants ouïghours.

La Section ouïghoure du PEN Club (NdT :acronyme de Poètes, Essayistes, Romanciers) 45 000 $

Pour promouvoir la liberté d’expression pour les Ouïghours. La section ouïghoure du PEN club tiendra un site web qui fournira des informations sur les écrits interdits, les travaux et la situation des poètes persécutés, des historiens, des journalistes et autres. Le PEN ouïghour mènera aussi des campagnes de sensibilisation de l’opinion publique internationale au nom des écrivains emprisonnés.

L‘Association Américaine Ouïghoure 280 000 $

Sensibiliser aux problèmes des droits de l’homme touchant les Ouïghours. Son projet concernant les Droits de l’Homme consistera à rechercher, documenter et porter à l’attention de l’opinion publique internationale des informations précises et indépendantes sur les violations des droits de l’homme dont font l’objet les populations turcophones dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang.

Le Congrès Mondial Ouïghour 185 000 $

Pour améliorer la capacité des groupes et meneurs pro-démocratie ouïghours à mener des campagnes efficaces pour les droits de l’homme et la démocratie. Le Congrès Mondial Ouïghour organisera une conférence réunissant les groupes et meneurs favorables à la démocratie sur les questions interethniques et conduira un travail de défense des droits de l’homme ouïghour.

ll est à noter que la liste ci-dessus a été prise sur le site web du NED en mars 2014. Depuis, le NED a supprimé un certain nombre d’organisations de cette liste, ainsi qu’il l’avait fait antérieurement pour d’autres nations, en prévision de l’intensification des campagnes de déstabilisation dans lesquelles il voulait dissimuler son rôle.
Chacune de ces organisations financées par le NED défend ouvertement le séparatisme vis-à-vis de la Chine, refuse même l’autorité chinoise sur la région et ne s’y réfère qu’en termes d’« occupation chinoise ».

De surcroît, le Congrès Mondial Ouïghour, financé par les États-Unis, a tenté de justifier l’attaque terroriste de mars 2014 à Kunming en affirmant que les autorités chinoises avaient laissé très peu de marge de manœuvre aux séparatistes. La brève de la radio du Département d’État US « Radio Free Asia » intitulée « 33 morts lors des violences de la gare chinoise de Kunming » rapportait :

Le porte-parole du Congrès Mondial Ouïghour, Dilxat Raxit, a déclaré dans un courriel qu’il n’y avait « aucune justification aux attaques subies par des civils » mais il a ajouté que les politiques discriminatoires et répressives ont provoqué en retour des « mesures extrêmes ».

Depuis les guerres par procuration des années 60 à travers l’Asie du Sud-Est jusqu’aux troubles actuels à Hong Kong en passant par le « Printemps Arabe » créé par les USA en 2011 ainsi que par le terrorisme au Xinjiang, c’est une lutte existentielle qui se joue pour la Chine autour de sa souveraineté, et non pas une lutte pour la « démocratie » ou la « liberté d’expression ».

Quels que soient les problèmes du peuple chinois avec son gouvernement, ils sont de son ressort et il lui appartient de les résoudre en suivant sa propre voie. Sous couvert de promotion de la « démocratie », les USA poursuivent leurs tentatives d infiltrer la Chine avec des institutions et des mesures soutenues par Washington afin de subvertir, coopter ou renverser l’ordre politique à Pékin puis d’établir sur ses cendres leur propre ordre néo-colonial dans le seul but de servir les intérêts de Wall Street et de Washington, et non ceux du peuple chinois.

Image : Le meneur des protestations Benny Tai – soutenu par l’Institut Démocratique National du Département d’Etat – directeur depuis des années du Centre de Droit Public et Comparé (CCPL) qui collabore avec le gouvernement américain et reçoit des fonds de ce même gouvernement – appelant à l’occupation de Hong Kong. Hong Kong a déjà été occupée, par la Grande-Bretagne de 1841 à 1997.

En ce qui concerne les foules d’« Occupy Central, » beaucoup ont de bonnes intentions, mais la direction est sciemment en cheville avec des intérêts étrangers cherchant à renverser, diviser et détruire le peuple chinois – à l’instar de ce que la Chine a subi au XIXème siècle et jusqu’au début du XXème siècle, alors qu’elle était aux mains des pouvoirs européens.

Source : LandDestroyer, 02/10/2014

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr.

Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

 

 


Tag(s) : #Contre l'impérialisme
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