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Mon choix le 6 mai 2012

 

par Jean LEVY

 

 

Le moment est venu de préciser mon vote au second tour de l’élection présidentielle.

Je me prononce la veille des défilés du 1er Mai, et deux jours avant le débat télévisé des deux candidats.

Pourquoi ?

Pour que ces évènements ne viennent pas polluer mes réflexions par la réaction épidermique qu’ils pourraient engendrer. Car, mon vote ne doit pas être un vote de circonstance.

 

Je m’abstiendrai dimanche prochain.

J’ai la conviction que nous sommes dans un climat proche de celui de 2002, où, nous disait-on, il faut voter CHIRAC face à la menace LE PEN. Or, hier comme aujourd’hui, il n’y a pas de danger d’extrême-droite.  SARKOZY n’a aucune chance  le 6 mai.

Les chiffres du premier tour parlent d’eux-mêmes : l’actuel président devrait pratiquement doubler ses voix pour être élu. Ce qui signifie obtenir l’ensemble des voix obtenues par Marine Le Pen, et en plus la quasi-totalité de celles de François Bayrou. Or, très nombreux sont les électeurs du Front National, qui  ont voulu par leurs suffrages, signifier le rejet de Nicolas Sarkozy. Et la candidate du FN va, le Premier Mai, accentuer son opposition franche à Sarkozy, car la défaite de celui-ci s’inscrit dans sa perspective politique : substituer son mouvement à l’UMP pour imposer une restructuration de la droite.

 

D’autre part, en dehors des chiffres et des calculs électoraux, le rejet physique de la personne de Nicolas Sarkozy est un des ressorts de cette élection présidentielle. Ce ne sont pas les invectives et les violences verbales du locataire de l’Elysée, qui vont modifier la donne. Au contraire. La divulgation des scandales, dans lesquels il est directement visé, montrent que son sort est scellé, y compris par nombre de ses soutiens.

La prudence du Medef à cet égard est éloquente.

 

Mais une crainte des milieux politiques réside dans l’ampleur de l’abstention probable. Celle-ci serait bien plus importante qu’au premier tour, ce qui serait une « première » pour un second tour d’une élection présidentielle. Aussi, il n’est pas exclu, pour promouvoir un faux suspense, que les instituts de sondages laissent entendre que « la courbe des  pourcentages tende à s’inverser ».

Effet de frayeur garantie à gauche.

Et vite aller voter, quitte à « se boucher le nez » pour François Hollande. Celui-ci cherche à rassembler la plus large majorité possible pour s’en prévaloir en tant que « blanc seing » donné par le peuple français à sa future politique. Or, au contraire, une très large abstention réduirait sa base électorale et rendrait plus difficiles ses marges de manœuvre.

 

Donc, et aussi pour cet objectif, je m’abstiendrai le 6 mai.

 

Mais il y a des raisons plus fondamentales à mon refus de vote.

 

Le 7 mai, Hollande élu et Nicolas Sarkozy éjecté, demeurera  en place l’essentiel : l’oligarchie qui a pris la France en otage depuis des décennies, et l’a placée en résidence surveillée dans la prison européenne. Et chacun sait que François Hollande est un « européen convaincu ». Il vient d’ailleurs de déclarer qu’il œuvre à la « défaite des souverainistes ». Donc, la politique imposée par Bruxelles, et surtout Berlin, se poursuivra. L’austérité rose fera place à l’austérité bleue.

Pour le malheur des Français.

 

A la satisfaction d’un soir d’élection succédera la colère des électeurs trompés sur la marchandise. Pour la grande joie de Marine Le Pen, qui attend ce moment-là. Alors, oui, il y aura un danger véritable. Mais il sera bien tard pour redresser la barre.

En clair, voter Hollande pour chasser Sarkozy, c’est un marché de dupe, à l’égal du « choix » de 1933, en Allemagne : « votez Hindenburg, pour éviter Hitler ». On sait ce qu’il advint.

 

Cette leçon, dit-on,  vaut bien un fromage…de Hollande

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