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27 Juin 2013

Pierre Gattaz :

L’entreprise, le plus bel endroit au monde après la famille

 

 

Entretien avec Pierre Gattaz : Le 3 juillet, il sera élu à la présidence de l’organisation patronale française. Son projet ? bâtir une France qui gagne. Pour cela, le Medef doit partir à la conquête, convaincre et rassembler. Photo © AFP

 

Quel regard portez-vous sur l’économie française ?

Les dizaines de milliers de patrons adhérents au Medef sont extrêmement soucieux pour le futur de leur entreprise : ils ne voient aucune amélioration économique à l’horizon et leurs carnets de commandes sont au plus bas. Ils sont inquiets de cette fiscalité lourde, complexe, confiscatoire et idéologique liée au projet de loi de finance (PLF) 2013 ; ils se disent également exaspérés par l’importance du niveau réglementaire et administratif en France.

Dans les hautes sphères du Cac 40, les entreprises sont sauvées par leur présence internationale, mais dans les régions, les patrons de TPE et de PME sont terriblement angoissés ; certains sont aujourd’hui au bord de la crise de nerfs, d’où l’apparition de groupes comme les Dupés (Dirigeants ulcérés par la politique économique et sociale). De nombreux petits pa trons que j’ai rencontrés m’ont prévenu : « Pierre, il faut que tu nous sauves, nous n’en pouvons plus, nous allons crever… »

Le Mouvement des entreprises de France porte donc aujourd’hui les espoirs de l’ensemble de ses 750 000 adhérents qui sont avant tout des PME et des TPE.

Comment comptez-vous vous y prendre ?

Je ne veux pas d’un Medef vindicatif, revanchard ou véhément mais d’un Medef apolitique, faute de quoi nous ne serions pas crédibles : nous sommes prêts à applaudir si la politique va dans le bon sens, mais nous nous exprimerons aussi dans le cas contraire. Ma ligne de conduite sera la défense de l’entreprise créatrice de richesse (Pour qui ?). C’est aujourd’hui le plus bel endroit au monde après la famille, un endroit qu’il faut sanctuariser.

Seule l’entreprise peut en effet régler le problème de l’emploi et celui du déficit du commerce extérieur (67 milliards d’euros). C’est un lieu de vie, de développement et d’épanouissement. Cela suppose aussi que les syndicats acceptent davantage de flexisécurité par rapport à ce monde en mutation. En augmentant l’employabilité des salariés, le chômage ne sera plus subi comme une fatalité.

Quels sont vos projets immédiats à la tête du Medef ?

À la présidence de l’organisation, je profiterai des cent premiers jours, notamment à l’occasion des universités d’été du Medef, pour lancer les états généraux de l’entreprise. Je décréterai l’état d’urgence de l’économie française. Nous allons nous battre sur la fiscalité en amont du PLF 2014 : nous voulons éviter ce qui s’est passé lors du PLF 2013 avec la fiscalité sur les plus-values et la taxation à 75 % des revenus, qui ne touche que 1 500 personnes et qui a fait le tour du monde.

En imposant cette fiscalité punitive, dogmatique et insupportable, dont nous subissons aujourd’hui les conséquences, le gouvernement nous a envoyé un double message. Celui du mépris et celui de l’incompréhension de la sphère administrative à l’égard de la politique de marché et de ce que nous représentons pour l’économie.

Autre chantier, celui de la compétitivité. Le coût du

travail doit baisser de 50 milliards d’euros. La moitié

devra être transférée sur la TVA, dont le taux sera

graduellement augmenté de 3 points ; les 25 milliards

restants proviendront de la réduction des dépenses

publiques. C’est une politique volontariste à l’allemande

: Hollande doit faire du Schröder !

Pour cela, il doit aussi nous faire confiance, sinon le chômage continuera inexorablement à progresser à 11, 12, voire 13 % de la population active. Ce sera dramatique politiquement, socialement et économiquement.

Tag(s) : #Lutte de Classe
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