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Toute « la différence » entre l’Histoire et des histoires.
par Jean LEVY
Malgré les vacances, chaque jour amène de nouvelles précisions sur les liens qui unissent le pouvoir et les puissances d’argent. « L’affaire » Woerth- Bettencourt en est l’ultime démonstration, La firme L’Oréal est en ligne de mire. Aussi, les médias aux ordres tentent de calmer le jeu. C’est le sens de l’émission « Le téléphone sonne » sur France Inter, vendredi 23 juillet, à 19heures 20.
Son thème : « La famille Bettencourt et L’Oréal ».
On aurait pu croire à une information sur les antécédents de cette famille, très impliquée, depuis trois quarts de siècle, dans la vie politique de notre pays.
Il n’en fut rien.
Pendant presque toute l’émission, il ne fut question que de « la première multinationale française », de sa prodigieuse gestion, de l’intérêt considérable que la France porte naturellement à cette entreprise, d’où les liens justifiés entre elle et le pouvoir politique. Outre cet éloge, qui frôlait l’extase, les démêlés familiaux entre Liliane et sa fille furent traités avec respect et retenue. L’heure passant, un auditeur pose alors la question au sujet des choix politiques d’Eugène Schueller, le père de Liliane, pendant l’Occupation. Impossible de nier le rôle joué par le fondateur de l’Oréal au sein de la collaboration la plus active. L’aveu est aussitôt assorti d’une affirmation selon laquelle Schueller aurait changé de camp « en 1942, 1943 » et qu’il aurait ainsi apporté son aide à la Résistance.
Si de tels « tête-à-queue » politiques sont légion après Stalingrad, rien ne vient confirmer cette assertion en ce qui concerne le patron des cosmétiques. Ce qui n’empêche pas les journalistes et autres économistes conviés à pérorer dans l’émission de prétendre que l’antisémitisme du patron de l’Oréal s’est mué, ultérieurement, en un amour débordant en faveur d’Israël. Et d’ajouter que la fille de Liliane Bettencourt a épousé un juif, et même sa religion. Ce qui aurait pour effet, d’effacer la vilaine passion du grand père.
Pour couronner le tout, argument définitif, il est répondu qu’Eugène Schueller a été blanchi à la Libération grâce aux témoignages de « résistants », dont celui de François Mitterrand…Ce qui n’a pas été dit, c’est que ce dernier était l’ami intime d’André Bettencourt, le futur mari de Liliane, « collabo »** lui aussi, jusqu’en 1944, ancien cagoulard, comme son patron.
Cette évocation du passé, bien édulcorée, n’a occupé que 7à 8 minutes, en fin d’émission. Celle-ci s’est terminée par un couplet à la gloire de L’Oréal, qui a su rapidement tourner la page et faire son deuil de ses années noires, au plus grand profit de la France…
Ainsi sont informés les auditeurs de France Inter, cette chaîne publique qui sait si bien « faire la différence » entre l’Histoire avec un grand H et des histoires à endormir le public
* Il fonde même un parti ultra, le Mouvement Social Révolutionnaire avec Eugène Deloncle, le fondateur de la Cagoule, ouvertement pronazi.
**Pour en savoir plus, consulter sur ce blog
"L'intégrale" du dossier L'Oréal-Woerth- Pouvoir politique
http://canempechepasnicolas.over-blog.com/article-l-integrale-du-dossier-l-oreal-woerth--pouvoir-politique-au-10-juillet-53707761.html