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vu-entendu-TV

 

Chers tous,

Comme chacun de nous, j'ai suivi, pour ma part sur France 2, l'odyssée de ce cargo grec, rempli d'émigrants (surtout syriens), auxquels des passeurs avaient exigé des sommes allant de 2000 à 6000 dollars (ce qui est énorme pour la Syrie) pour les embarquer sur des cargos, les entasser comme des légumes avariés - et prendre la poudre d'escampette.

Et, comme chacun de nous, j'ai également appris, par France 2, que l'entreprise américaine Uber (qui assure, à Paris, des prestations de taxi sans l'être) avait, dans la nuit de la Saint-Sylvestre, facturé des courses de 16 km à des tarifs allant de 170 à 230 euros.

Remarque 1. J'ai entendu dire, par tous les journalistes, que les passeurs étaient des négriers, des mafieux, des criminels, mais je n'en ai entendu aucun dire la même chose des patrons de l'entreprise Uber - qui modulaient leurs tarifs en fonction du besoin qu'avaient leurs clients de rentrer chez eux à 2 h ou 3 h du matin, quand il n'y avait plus ni métro ni bus. Ce qui tendrait à montrer (de façon tellement criante qu'on la dirait caricaturale) que l'ultralibéralisme et le banditisme fonctionnent sur le même principe, celui de l'exploitation de la détresse.

Remarque 2. L'entreprise Uber, pour sa défense, allègue qu'elle avait prévenu ses clients sur son site web (donc qu'ils faisaient appel à elle en toute connaissance de cause, et - donc aussi - qu'ils n'avaient pas à se plaindre). Ce genre de justification est typique, à deux égards, de l'hypocrisie et du pharisaïsme du fonctionnement de la société libérale avancée :


Celui qui déguise la nécessité en liberté. Par exemple, lorsque je disais, à un interlocuteur de droite que certaines caissières d'hypermarché, dans la région parisienne, étaient astreintes à des horaires égrenés (par exemple 2 h en début de matinée, puis 1 h 30 vers midi, puis 1 h vers 16 h, puis de nouveau 1 h 30 en fin de journée), ce qui faisait qu'elles avaient 6 h de travail effectif, mais que la longueur des trajets ne leur permettant pas de rentrer chez elles dans les intervalles, pour ces 6 h de travail, elles étaient forcées d'être sur place durant 10 ou 11 h. Et cet interlocuteur m'avait répondu : "Mais elles sont toujours libres de refuser !". Mais quelle liberté y a-t-il lorsqu'il il y a 12 % de chômage et qu'on n'a rien d'autre comme offre ou comme possibilité ?


Celui qui se réfugie derrière le formalisme d'une décision. Ici c'est : "On ne vous a pas pris en traître, on vous a prévenus". Mais c'est exactement le même type d'argutie qu'a osé produire récemment Patrick Kron, le PDG d'Alstom, lorsqu'il a dit avoir droit à sa "prime de Noël" [sic] de 4 millions d'euros. Il a dit : "C'est parfaitement légal, car le conseil d'administration me l'a votée en toute régularité !" [Rappelons, pour mémoire, qu'en 2013 Patrick Kron avait touché, pour l'année, 1 130 000 euros de rémunération fixe - donc hors bonus et primes - ce qui fait 94 167 euros par mois, et rien qu'avec ce salaire, il peut se payer plus d'une boîte de chocolats...].


Je vous saurais gré de vos remarques, compléments, rectifications et critiques...

Et je vous souhaite une bonne et heureuse année 2015 !

Bien à vous

 Philippe Arnaud,

AMD Tours
    Tag(s) : #Pages d"écriture
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