INFO REPRISE SUR
LE BLOG DE
MICHEL EL DIABLO
ROYAUME-UNI:
victime de l’austérité,
mobilisation historique du personnel de santé
Des centaines de milliers dans la rue
Infirmiers, sages-femmes, ambulanciers ou secrétaires médicales: des centaines de milliers d’employés du Service national de santé (NHS en anglais) ont observé lundi 13 octobre 2014, à l’appel de neuf syndicats, un arrêt de travail de quatre heures contre le refus du ministre de la santé d’accorder une augmentation de salaires de 1% recommandée par une commission indépendante.
C’est une grève inédite depuis 1982 et les années Thatcher.
Manifestation du National Health Service, le 13 octobre à Londres. © CITIZENSIDE/HOWARD JONESLe débrayage a été suivi par « des centaines de milliers » de personnes, a affirmé Unison, un des principaux syndicats de salariés du NHS. De Londres à Liverpool, les piquets de grève ont fleuri dans toute l’Angleterre, malgré la pluie. « On ne paye pas les factures avec des cacahuètes« , pouvait-on également lire sur une pancarte devant l’hôpital St Thomas de la capitale.
Pour le ministre de la santé, « il serait irresponsable d’accepter (des hausses de salaires) qui provoqueraient des suppressions de postes d’infirmiers » (déclaration sur la BBC 4 lundi matin).
Des arguments jugés peu convaincants par les syndicats. Selon une enquête menée par le syndicat Unison, un salarié sur cinq du NHS a dû accepter un second emploi pour s’en sortir et un sur deux recourt au crédit pour terminer le mois. Les deux-tiers des personnels ont dû faire des économies sur la nourriture, la moitié a réduit son chauffage et 80 % ne sont pas partis en vacances.
«L’inflation continue d’augmenter depuis 2011 alors que dans le même temps le niveau des rémunérations des employés du NHS a baissé de près de 12%», affirme le secrétaire général du syndicat UNISON, Dave Prentis.
Ce manque à gagner équivaut pour les salariés «à trois ans de factures de gaz et d’électricité», affirme de son côté Jon Skewes, un responsable du Royal College of Midwives, un syndicat de sages-femmes dont l’appel à la grève est le tout premier en 133 ans d’existence.