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Mercredi 5 février 2014

Boycott des élections européennes

Réponses à l'objection :

"L’abstention n’a jamais réussi à obtenir le moindre résultat politique"

Sur le site du M'PEP :

 


Résumé


En effet, dans le cadre d’élections réellement démocratiques, l’abstention est toujours une erreur, puisqu’elle laisse le champ politique où s’organisent les enjeux de pouvoir aux mains de ceux qui ont gagné le combat électoral.

En revanche, dans le cadre d’élections non démocratiques, comme les élections européennes, la règle s’inverse. Y participer revient à cautionner l’abandon de tout enjeu et de tout combat politique. Les boycotter revient à délégitimer une institution illégitime, et par conséquent à lui enlever de la force. Les classes dominantes et dirigeantes ont les mains libres précisément parce que les institutions supranationales de l’UE ont remplacé les souverainetés nationales.

C’est pour cela que l’enjeu principal des élections européennes sera l’abstention. Les classes dominantes auront les yeux rivés sur cet indicateur, car celui du résultat des listes est secondaire.

En participant à cette mascarade électorale, toutes auront légitimé le système de Bruxelles. Les seuls citoyens à avoir clairement délégitimé l’UE seront ceux qui s’abstiendront. Si le vote aux élections européennes n’a jamais réussi à obtenir le moindre résultat politique, une abstention de 70% en France serait un coup de tonnerre politique ôtant toute crédibilité à l’Union européenne. Boycott !


Développement


Les classes dominantes et dirigeantes ont les mains libres précisément depuis que les institutions supranationales, et en Europe l’UE, ont remplacé les souverainetés nationales par des institutions qui contournent les règles de base de toute démocratie. Le parlement européen n’est absolument pas une instance avec laquelle elles doivent compter, mais au contraire leur instrument docile, par construction.

Quels que soient les résultats des élections européennes, elles n’ont pas les mains liées pour créer des lois représentant leurs intérêts, c’est d’ailleurs la fonction précise de ces institutions européennes.

Une majorité antilibérale au parlement européen, au demeurant parfaitement improbable, n’y changerait rien.

L’abstention dans le cadre d’élections réellement démocratiques est toujours une erreur, puisqu’elle laisse le champ politique réel, celui où s’organisent les enjeux de pouvoir, aux mains de ceux qui ont gagné le combat électoral.

Dans le cadre par contre d’élections non démocratiques, comme celles constituant la formation de ce faux parlement, les enjeux de pouvoir ne sont pas dépendants des élections, et la règle s’inverse.

Y participer revient à cautionner l’abandon du combat politique.

Le boycotter est délégitimer dans les faits une institution illégitime en principe, et donc enlever de la force à ce qui a déconstruit tous les processus démocratiques.


Il ne faut pas non plus sous-estimer les possibilités d’une situation qui n’est pas loin d’être inédite sur deux aspects.

Tout d’abord, les taux d’abstention, et particulièrement ceux concernant les élections européennes, atteignent désormais des proportions spectaculaires, qui ne sont pas loin de l’effet de seuil où il sera impossible de ne pas voir que le corps électoral délégitime de fait ce scrutin, et donc ce parlement.

Au bout d’un moment, une augmentation quantitative aboutit à un changement qualitatif. Nous en sommes très proches, pour ne pas dire que nous y sommes déjà. Ceux qui parlent de l’abstention en général ratent donc cet aspect crucial, et confondent la situation actuelle avec l’abstention classique et minoritaire dans un scrutin normal et démocratique, qui effectivement ne peut produire autre chose que de laisser le champ libre à ceux qui, majoritaires, participent.

Or nous avons ici une majorité, de surcroît toujours croissante, d’inscrits qui délégitiment de fait cette institution en s’abstenant.

La situation change donc radicalement de sens politique. D’autre part, une véritable campagne de boycott de cette institution n’a jusqu’alors jamais eu lieu. Nous ne savons donc pas ce que produirait la possibilité pour cette majorité de disposer d’une dynamique politique lui donnant l’occasion d’exprimer politiquement leur abstention, d’en être donc la voix, lui donnant la force d’une action et non pas d’un simple silence.

La conjonction de ces deux facteurs rend la situation neuve et imprévisible, et ceux qui persistent à maintenir inchangé le discours convenu sur l’abstention ratent complètement la spécificité de ce moment politique, en confondant de surcroît abstention et boycott.


Une campagne dynamique de boycott aux élections européennes est une occasion en or d’exprimer enfin politiquement la voix de tous ceux qui sont jusqu’alors cantonnés à une abstention en apparence dépolitisée et aux votes protestataires, de les fédérer et de leur proposer dans le même souffle des solutions politiques opérationnelles pour sortir de tous les pièges institutionnels qui ont supprimé la force politique des classes populaires, en restaurant la souveraineté nationale, donc la démocratie, et ainsi la possibilité du retour d’un rapport de force efficace contre les classes dominantes et le capitalisme néolibéral.

Sortons enfin des stratégies défensives et passons à l’offensive, c’est plus que jamais le moment !

 

S'"ils" ont si peur de l'abstention,
qu'"ils" craignent massive,
c'est que celle-ci aurait valeur d'un NON
à leur projet européen ! 

 

 


Tag(s) : #Europe
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