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Retraites :

Strauss-Kahn et le FMI

au secours de Sarkozy

STRAUSS-KAHN_Dominique.jpgOn ne le dira jamais assez : dans le débat sur la contre-réforme des retraites, tout le monde, chez les opposants, n’est pas sur la même longueur d’ondes.

Je sais bien qu’il faut cultiver l’unité et que c’est le nombre qui fait la force. A condition de savoir pour quoi on s’unit, faute de connaître des lendemains qui déchantent.

Ainsi Martine Aubry –qui avait déjà fait un lapsus révélateur au sujet du départ à 62 ans- a lourdement insisté, jeudi sur la 2, sur la nécessité d’une remise à plat de la réforme, insistant beaucoup plus sur la forme que sur le fond.

Que les syndicats, dont c’est le rôle, mettent l’accent sur l’absence de concertation véritable qui aboutit à un coup de force contre les jeunes et les salariés actifs dont le temps de travail et de cotisation va s’allonger pour moins de pension au bout du chemin (68 ans pour toucher la retraite à taux plein !) et qu’ils insistent pour faire entendre la voix majoritaire du peuple opposé à ce recul de civilisation, c’est une chose.

Que des partis de gauche laissent entendre qu’un tel projet pourrait être amendable et qu’il faudra bien faire quelques sacrifices avec beaucoup de pommade autour pour mieux les digérer, cela relève d’un scénario hélas trop connu dans notre histoire contemporaine, qu’on n’est pas obligé de passer sous silence.

D’autant plus que le candidat préféré –dans quelles catégories sociales ?- donné favori pour succéder à Sarkozy n’est autre que le directeur général du FMI, DSK, d’ailleurs proposé à ce poste par notre liquidateur de retraites qui ne veut pas reculer, bien qu’il n’avait pas ce projet dans son programme.

Que dit le rapport du FMI sur les retraites, donc approuvé le 13 octobre,  par son directeur :

…"Une hausse de deux ans de l'âge légal de la retraite suffirait à stabiliser les dépenses pour les retraites exprimé en part du PIB à son niveau 2010 sur les deux prochaines décennies",

Une telle hausse « est à peu près l'équivalent d'une réduction des prestations de 15 % et produit des effets budgétaires semblables à un relèvement de deux points de pourcentage dans les cotisations"…"Relever l'âge légal de la retraite doit être le point de départ de la réforme"

"Le relèvement de l'âge de la retraite doit être accompagné de mesures pour limiter la générosité des programmes de retraite anticipée (...) Il sera également important de resserrer les conditions d'attribution de pensions pour handicap"…

Admirez la sollicitude, il n’y a pas de petites économies, c’est la crise voyons !

Donc le FMI incite et soutient les gouvernements qui prennent de telles mesures et n’a pas hésité à féliciter le gouvernement français pour avoir relevé l’âge légal à 62 ans  "actuellement parmi les plus bas", ce qui est une manière de souligner que la France dispose d’un système de retraites plus progressiste qu’ailleurs.

C’est justement cela qu’ils veulent démanteler ! Et il faudrait les aider dans cette voie en se contentant de contester à la marge quelques dispositions sans s’attaquer à l’objectif politique, à sa philosophie qui est d’en finir, à terme, avec la retraite par répartition (en prétendant la sauver) et en introduisant de plus en plus cette pernicieuse épargne retraite aussi inégalitaire que soumise aux aléas des marché financiers, décidément insatiables. Les risques n’étant que pour les épargnants...enfin, ceux qui le pourront ou se laisseront abuser.

Quant à l’argument de l’allongement de la vie comme à celui du financement, c’est oublier que l’évolution du PIB, en France notamment, même freiné par la crise –qui est celle du capitalisme- peut, sans aucun problème, être assuré, avec taux plein dès 60 ans et relèvement des salaires pou peu -mais c’est tout le problème- que l’on en soit persuadé (Voir « L’enjeu des Retraites » de Bernard Friot, pour la démonstration) et que l’on s’attaque résolument au « libéralisme » qui porte bien mal son nom. Non pas en claquant dans les doigts pour un grand soir qui nous émancipe définitivement, mais en créant des rapports de force pour sortir de la logique du tout marchand, du productivisme effréné destructeur de la planète, et ce, du local au mondial.

Toute autre démarche ne peut être que politicienne et récupératrice d’un mécontentement qui se généralise sans pour autant que se créent les conditions d’avancées durables, d’une perspective politique, d’un projet de société.

Approfondir et ne pas occulter ce débat me paraît être de la plus haute importance.

par René FREDON -

 
Tag(s) : #Lutte de Classe
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