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Vendredi 3 janvier 2014

Sur le blog de Danielle Bleitrach :

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La Russie est endeuillée après les attentats de Volgograd qui ont fait au moins 32 morts. Les médias russes pointent du doigt le rôle trouble de l’Arabie saoudite et du Qatar, une piste non sans fondement si on se rappelle certains faits occultés dans les médias occidentaux. On savait en effet par une dépêche de l’AFP reproduite dans la plupart des journaux français le 8 aout 2013 que le président russe Vladimir Poutine avait rejeté une proposition saoudienne de lâcher Bachar el-Assad en échange d’un énorme contrat d’armement et d’une plus grande influence dans le monde arabe selon des sources diplomatiques au Moyen-Orient.

 

Vladimir Poutine, un des principaux soutiens du président syrien avait reçu le 31 juillet au Kremlin le prince Bandar ben Sultan, l’influent chef des services de renseignement saoudiens, dont le pays est un appui de poids à la rébellion en Syrie. Le prince a expliqué au président russe "que Ryad était prête à aider Moscou à jouer un rôle plus important au Moyen-Orient au moment où les États-Unis se désengagent de la région", a ajouté ce diplomate. Il a aussi proposé d’acheter pour 15 milliards de dollars d’armes à Moscou et d’investir "considérablement dans ce pays", selon la même source.

 

Selon un diplomate arabe ayant des contact à Moscou, "le président Poutine a écouté poliment son interlocuteur et lui a fait savoir que son pays n’allait pas changer de stratégie malgré ces propositions".

 

Mais aujourd’hui on découvre un autre volet des "propositions" saoudiennes. Et cela donne réellement l’allure d’une "blague" à François Hollande à Ryad affirmant que l’Arabie saoudite est un facteur de paix". les ventes d’armement ont leur logique. (note de Danielle Bleitrach)

 

Que et qui se cache-t-il derrière les attentats de Volgograd ? Les auteurs présumés seraient tous deux liés à la rébellion islamiste qui couve dans le Caucause du nord, à côté de la Tchétchénie, dans le Daghestan voisin.

 

Les islamistes rebelles du Daghestan adhèrent au courant wahhabite – propagé par l’Arabie saoudite – et bénéficient d’un soutien financier, logistique et militaire où la patte saoudienne mais aussi turque (par la confrérie de Fetullah Gulen récemment mise à la une par le scandale de corruption touchant l’AKP d’Erdogan) est reconnue unanimement.

 

Les wahhabites ou salafistes ont progressivement, grâce à ce soutien étranger, pris le dessus sur l’islamisme soufi, traditionaliste et fondu dans les coutumes locales, mais aussi plus proche d’une attitude conciliante avec le pouvoir russe.

Un responsable saoudien à Poutine : « On peut vous sécuriser les jeux de Sotchi, c’est nous qui contrôlons les terroristes tchétchènes ! »

 

Pour illustrer l’attitude trouble de l’Arabie saoudite dans la région, son instrumentalisation des groupes islamistes fondamentalistes dans ses intérêts et ceux de son parrain américain, une révélation d’un dirigeant éminent du Royaume saoudien peut nous éclairer.

 

Le prince Bandar, responsable des services de renseignement saoudiens, en visite le 30 juillet dernier à Moscou avait alors confié au président russe ses objectifs stratégiques et ses atouts dans sa manche pour faire plier Moscou, et lui faire lâcher la Syrie d’Assad.

 

Les propos ci-dessous sont ceux répercutés par le quotidien de gauche libanais Al Safis :

« Je peux vous apporter la garantie de sécuriser les Jeux olympiques de Sotchi l’an prochain. Les groupes tchétchènes qui menacent la sécurité des jeux, c’est nous qui les contrôlons, et ils ne bougent pas en territoire syrien sans que nous nous coordonnions. Nous les utilisons contre le régime syrien, mais ils n’auront pas d’influence dans l’avenir politique du pays ».

Suivent des réflexions éclairantes sur la stratégie saoudienne concernant la manipulation des groupes islamistes fondamentalistes dans le monde arabe, les divergences avec la Turquie et le Qatar, notamment par rapport à la confrérie des Frères musulmans.

 

La réponse du président russe est sans équivoque : « Nous savons que vous soutenez les groupes terroristes tchétchènes depuis une décennie. Et ce soutien, dont vous venez de me parler franchement, est incompatible avec l’objectif de lutter contre le terrorisme mondial ».

 

Hollande à Riyad : « l’Arabie saoudite, facteur de paix dans la région » –

Faut-il en rire ?

 

A côté du bâton, le prince Bandar manie la carotte lors de cette rencontre : coopération pétrolière russo-saoudienne, protection des intérêts russes en Syrie et en Méditerranée, endiguement de la puissance iranienne, compromis dans une Syrie « directement parrainée par l’Arabie saoudite » (!)

 

Elles ont reçu une fin de non-recevoir, les buts et les moyens de la monarchie saoudienne se révélant incompatibles avec ceux préconisés par la Russie.

 

Néanmoins, cette franchise inhabituelle dans la fourbe monarchie saoudienne, habile dans le maniement du double discours, fait froid le dos. Elle éclaire sous un nouveau jour les attentats de Volgograd, soulève la question irrésolue d’une implication directe ou indirecte.

 

Elle a de quoi aussi poser la question de la visite du président français François Hollande à Riyad, osant présenter l’Arabie saoudite comme un « facteur de paix dans la région ».

 

Comme quoi on est prêt à tout pour vendre des avions de chasse … même de nous vendre des mirages en rafale...

Tag(s) : #Contre l'impérialisme
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