La Presse,
12 mai 2016
Des heurts avec la police ont éclaté mercredi à Santiago, lors de la deuxième manifestation de l’année d’étudiants chiliens qui réclament une éducation gratuite pour tous et dénoncent le manque d’ambition de la réforme de la présidente socialiste Michelle Bachelet.
L’objectif affiché de cette réforme est d’en finir avec un système éducatif largement privatisé et profitant davantage aux élites, hérité de la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990).
Mais depuis le lancement du projet en 2014, les manifestations de lycéens, d’étudiants et de professeurs se multiplient pour réclamer une mise en place plus rapide et moins sélective.
Après une première manifestation jeudi, les étudiants sont à nouveau descendus dans la rue mercredi. À Santiago du Chili, des incidents ont émaillé le parcours et la police a fait usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau.
«La manifestation est assez massive, quelque 100 000 personnes sont dans la rue et nous sommes ici parce que nous voulons changer l’éducation au Chili (…) Nous voulons des réponses claires», a assuré Camila Rojas, une des porte-paroles des étudiants sur la chaîne «CNN Chile».
«Pour une éducation au service du peuple», demandait un des nombreux panneaux qui ont envahi l’Alameda, une des principales avenues de la capitale.
La mobilisation était visible dans tout le pays et notamment dans la région des Lacs, où les pêcheurs de l’île de Chiloé protestent depuis plusieurs jours contre la prolifération d’algues toxiques qui les a mis au chômage forcé.
«Cela fait des années que nous sortons manifester et tout est presque pareil, en dehors de quelques petites améliorations. Mais aujourd’hui, nous ajoutons à nos revendications ce qui se passe à Chiloé et notre combat pour un meilleur pays où l’on fait attention au peuple», a déclaré à l’AFP Belen, une étudiante en sociologie de 20 ans qui défilait à Santiago.