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"Manuels scolaires : le grand chambardement" et le commentaire de "canempechepasnicolas"

"canempechepasnicolas", en publiant l'article du "Point", est conscient du gouffre idéologique qui existe entre l'hebdo de François Pinault et notre blog. Cependant, si nos finalités sont contradictoires, il est utile de publier ses critiques si celles-ci rejoignent les nôtres.

C'est le cas en ce qui concerne la modification des programmes scolaires décidée par le gouvernement PS.

Celui-ci, en tournant le dos, au nom du modernisme, à l'enseignement traditionnel, abandonne les données de base lire, écrire, compter, jugées archaïques, l'histoire chronologique - la nôtre d'abord - avec ses repères et l'intelligence de son déroulement, la géographie de notre pays avec ses fleuves et leurs affluents, les départements et leur chef-lieu, afin que dès l'enfance chaque enfant connaisse sa patrie, socle d'un enseignement plus vaste.

Mais, pour le pouvoir en place, maintenir ces connaissances premières alimente ce dont il pourfend le plus,  l'amour prioritaire de son pays, qualifié d'aliment du "souverainisme" abhorré.

Et toujours au nom de la modernité, pour vivre avec son temps, pourquoi apprendre l'orthographe, la grammaire, le vocabulaire,  alors que les rapports entre les gens aujourd'hui se règlent à coup de SMS, avec l'ordi, par internet et Google, et que la réponse est au bout du clavier. Pourquoi apprendre aux jeunes à raisonner alors que les "experts" vous donnent la solution à la télé ? Quels besoins un jeune précaire, condamné aux petits boulots,  a-t-il besoin de faire connaissance avec Molière, Voltaire, Victor Hugo, La Boétie et sa thèse sur la "servitude volontaire" ? 

Pourquoi pas Marx, pendant que vous y êtes?

Apprenait-on Homère, Virgile et Platon aux esclaves romains?

Nous y reviendrons.

 

 

Le Point

Du passé faisons table rase : l'intégralité des programmes du CP à la 3e a été revue pour la rentrée 2016.

Branle-bas de combat chez les éditeurs.

 

C'est une grande première. À la rentrée 2016, tous les programmes scolaires du CP à la troisième changeront. Tous, en même temps. Alors que les éditeurs avaient pris l'habitude de travailler une année entière sur la refonte des ouvrages scolaires pour une matière donnée, pour un niveau, avant d'attaquer ceux de la classe suivante un an plus tard, ils ont dû s'atteler à tout remettre à plat en même temps, dans l'urgence. Avec de nouveaux programmes définis seulement depuis la rentrée 2015, il ne leur restait que neuf mois pour élaborer les contenus de tous les nouveaux manuels scolaires.

Et il ne s'agissait pas seulement d'un simple toilettage. En plus de la réforme de l'orthographe à intégrer, les objectifs pédagogiques ne sont plus fixés par classe, mais par cycle de trois ans. Fini, les programmes à boucler avant la fin de l'année : désormais, les notions à connaître auront trois ans pour être étudiées. Une nouvelle manière de travailler, qui gênera considérablement les enseignants (les élèves n'auront pas vu les mêmes chapitres l'année précédente, selon le professeur qu'ils auront eu), et qui embarrassera aussi les élèves qui changeront d'établissement scolaire en cours de cycle. Quant aux éditeurs, ils disposent d'une liberté inédite : concevront-ils des livres scolaires par cycle, ou choisiront-ils leur propre répartition annuelle des programmes ?

Gouffre financier

Ce grand chambardement est aussi un gouffre financier. L'acquisition des nouveaux livres s'étalera sur deux ans, mais la loi de finances 2016 budgète, rien que pour la première année, 150 millions d'euros pour le renouvellement des livres des collégiens. En effet, ce sont plus de 11 millions de manuels qui seront imprimés d'ici à septembre, rien que pour eux. À la rentrée prochaine, les élèves de la sixième à la troisième recevront ainsi de nouveaux manuels de français, de mathématiques et d'histoire-géographie. Les élèves de cinquième auront un manuel de LV2, puisque cet enseignement est avancé d'un an avec la réforme du collège, et les élèves de sixième disposeront d'un nouveau manuel de sciences.

À l'école élémentaire, c'est plus compliqué. Selon plusieurs estimations, quelque 16 millions de manuels doivent être imprimés pour les écoliers dans l'urgence. Mais même s'il est fréquent que les communes prennent en charge partiellement ou totalement l'achat de ces manuels, cela n'est en rien une obligation pour elles. Dès lors, certaines écoles risquent de ne pas pouvoir financer tous les nouveaux manuels en septembre, créant des inégalités entre les élèves.

Quant à ce qu'il adviendra des manuels obsolètes, aucune directive n'a encore été donnée, même si certains éditeurs, comme Belin, proposent aux 6 800 collèges métropolitains de collecter gratuitement les livres scolaires afin de les recycler.

Fautes incluses

Avec tant de problèmes à régler en si peu de temps, il ne faudra pas être trop tatillon : les fautes d'orthographe seront parfois incluses (« Choisissez vos quatre passages préférés et expliquez pour chacun deux (sic) pourquoi il (sic) vous ont plu » chez Nathan), tout comme les erreurs d'illustration (chez Hatier, l'auteur de science-fiction Christophe Lambert aurait été gratifié d'une photo de son homonyme acteur, sans l'intervention d'un internaute observateur).

Tout comme certains exercices n'auront pas eu le temps d'être adoubés avant d'être imprimés, tel ce travail de réécriture d'un texto tiré d'un nouveau manuel destiné aux élèves de quatrième publié par Nathan, et fortement critiqué sur les réseaux sociaux : « CC C MWA ! G 1 truc a te dir jcroi kon devré fer 1 brek... bz. » (« Coucou, c'est moi ! J'ai un truc à te dire : je crois qu'on devrait faire une pause… Bises. ») Si vous aviez compris, c'est que vous êtes fin prêt pour la réforme.

Tag(s) : #Education nationale
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