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Seymour Hersh balance tout sur la corruption liée aux pétrodollars saoudiens

Les Crises - Des images pour comprendre

Source : AlterNet, le 20/04/2016

Une interview à grand angle lié à son nouveau livre, “L’assassinat d’Oussama ben Laden”.

Par Ken Klippenstein / AlterNet | 20 avril 2016

Seymour Hersh est un journaliste d’investigation qui a reçu de nombreuses récompenses pour son travail, notamment le prix Pulitzer pour son article révélant le massacre de My Lai par l’armée américaine au Vietnam. Plus récemment il a révélé les abus du gouvernement américain sur les détenus de la prison d’Abu Ghraib.

Le nouveau livre de Seymour Hersh, “L’assassinat d’Oussama ben Laden“, corrige la version officielle de la guerre contre le terrorisme. Utilisant des témoignages de plusieurs militaires haut-placés, Hersh conteste un certain nombre de récits communément admis : que le président de Syrie Bashar al-Assad était responsable des attaques au gaz sarin dans la Ghouta ; que le gouvernement pakistanais ne savait pas que ben Laden était dans leur pays ; que feu l’ambassadeur J. Christopher Stevens était au consulat américain de Benghazi uniquement dans une fonction diplomatique ; et qu’Assad ne voulait pas abandonner ses armes chimiques jusqu’à ce que les États-Unis le lui demandent.

Ken Klippenstein : Dans votre livre, vous décrivez le soutien financier saoudien pour la résidence dans laquelle Oussama ben Laden était détenu. S’agissait-il de membres du gouvernement saoudien, de particuliers ou les deux ?

Seymour Hersh : Les Saoudiens ont soudoyé les Pakistanais pour qu’ils ne nous révèlent pas qu’ils avaient Ben Laden, parce qu’ils ne voulaient pas que nous l’interrogions (c’est mon avis), parce qu’il nous aurait très probablement parlé. Mon avis est que nous ne savons pas grand-chose à propos du 11-Septembre. Nous ne savons rien. Nous ne savons pas qui a fait quoi.

KK : Donc vous ne savez pas si le prix du silence a été payé par le gouvernement saoudien ou bien par des particuliers ?

SH : L’argent provient du gouvernement… ce que les Saoudiens faisaient, m’a-t-on dit, de la part de gens raisonnables (je ne l’ai pas écrit), est qu’ils donnaient des tankers de pétrole aux Pakistanais pour qu’ils les revendent. Ça fait beaucoup d’argent.

KK : Pour la résidence de ben Laden ?

SH : Oui, en l’échange de leur discrétion. Les Pakistanais ont traditionnellement travaillé dans le domaine de la sécurité pour l’Arabie saoudite et pour les Emirats Arabes Unis.

KK : Avez-vous une estimation du montant que l’Arabie saoudite a donné au Pakistan pour qu’ils se taisent ?

SH : On m’a communiqué certains chiffres, mais je n’ai pas enquêté moi-même, donc je ne fais que transmettre. Je sais que c’est beaucoup – on parle sur quatre à cinq ans – de centaines de millions de dollars. Mais je n’ai pas grand-chose à vous dire sur le sujet.

KK : Vous citez un responsable américain à la retraite disant que tuer ben Laden était “clairement et sans aucun doute un meurtre prémédité” et un ancien commandant des SEAL disant “Nous savons que, suivant la loi, ce que nous faisons au Pakistan est de l’assassinat.”

Pensez-vous que Ben Laden a été privé d’un procès en bonne et due forme ?

SH : [Rires] C’était un prisonnier de guerre ! Les SEAL n’étaient pas fiers de cette mission, ils étaient furieux que cela soit révélé au grand jour… Je sais ce qu’ils pensent, ce qu’ils ont pensé et comment ils ont été débriefés, je vais vous dire. Ils étaient mécontents qu’on y prête attention, parce qu’ils y sont allés et que c’était juste un assassinat.

Regardez, ils l’ont fait auparavant. Nous faisons des assassinats ciblés. C’est ce que nous faisons. Ils ont compris, les SEAL, que s’ils étaient capturés par la police pakistanaise, ils auraient pu être jugés pour meurtre. Ils comprenaient cela.

KK : Pourquoi n’ont-ils pas arrêté ben Laden ? Pouvez-vous imaginer la masse de renseignement que nous aurions pu obtenir de lui ?

SH : Le haut commandement pakistanais a dit d’aller le tuer, mais bon dieu, de ne pas laisser de corps, de ne pas l’arrêter, juste de leur raconter une semaine plus tard qu’ils l’avaient tué dans l’Hindu Kush. C’était ça le plan.

Plusieurs régions, en particulier dans celles où l’on parle Urdu, étaient vraiment très favorables à Ben Laden. Un pourcentage significatif de ces régions le soutenait. Le gouvernement pakistanais aurait été dans le pétrin si les gens savaient qu’ils nous avaient aidés à le liquider.

KK : Comment les relations États-Unis-Pakistan ont-elles été affectées quand, comme vous en faites part dans votre livre, Obama a rompu sa promesse de ne pas mentionner la coopération pakistanaise dans l’assassinat de Ben Laden ?

SH : Nous avons passé beaucoup de temps avec les généraux pakistanais Pasha et Kayani, le chef des armées et des services de renseignement. Pourquoi ? Pourquoi sommes-nous si inquiets au sujet du Pakistan ? Parce qu’ils ont l’arme nucléaire… à peu près une centaine, peut-être plus. Et nous voulons croire qu’ils vont partager avec nous ce qu’ils savent et ne vont pas le cacher.

Nous ne savons pas tout ce que nous pensons savoir, et ils ne nous disent pas tout… donc quand Obama fait ça, il joue réellement un jeu dangereux avec le diable

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Tag(s) : #Impérialisme
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