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LE CAPITALISME NÉOLIBÉRAL. COMMENT FONCTIONNE-T-IL ? COMMENT LE COMBATTRE ?

Une description intéressante

de la mutation  actuelle du capital mondial :

le développement de l'oligarchie financière, qui se veut globale

CETRI

INTRODUCTION

 [1]

Pour que mes lecteurs me comprennent bien, je crois nécessaire d’expliciter d’abord quelques points importants.

Je suis convaincu que, pour agir efficacement sur une réalité sociale, quelle qu’elle soit, il faut commencer par comprendre au mieux comment elle « fonctionne » [2] et, pour cela, il faut en faire une analyse aussi proche que possible de la logique dominante à laquelle elle obéit. Je me propose donc d’écrire deux chapitres très synthétiques : le premier proposera une analyse de la logique du capitalisme dans sa phase néolibérale actuelle, et le second concernera les mouvements sociaux qui combattent ce néolibéralisme. L’un est plutôt une analyse sociologique, l’autre est plutôt un texte militant, mais fondé sur cette analyse. La lecture du premier est indispensable pour qui veut comprendre le second.

Décrire une logique dominante n’équivaut pas à décrire une société tout entière : comme dans n’importe quelle société, d’autres logiques sont à l’œuvre, qui fonctionnent selon d’autres principes, et qui peuvent parfois contrarier (freiner, réformer, arrêter) la logique dominante. Si bien que les acteurs qui sont partisans de cette dernière doivent composer avec ces autres logiques, et, pour aboutir à leurs fins, tenter de les redéfinir, de les infléchir, voire de les supprimer, bref, ils cherchent à s’imposer par des chemins spécifiques à chaque collectivité particulière.

Il résulte de ce qui précède qu’il n’y a jamais de déterminisme dans la vie sociale : les acteurs entretiennent entre eux des relations de coopération, de conflit, de compétition et de contradiction dont l’issue est toujours, au moins en partie, imprévisible (même si certaines voies sont plus probables que d’autres). La modernisation néolibérale suit donc des chemins différents selon les collectivités humaines dans lesquelles elle cherche à s’imposer. L’analyse que je propose ici est surtout valable pour comprendre le changement social et culturel dans les sociétés du Nord occidental, mais elle s’applique aussi à d’autres sociétés.

COMMENT FONCTIONNE LE CAPITALISME NÉOLIBÉRAL

Démarche générale

Dans les sociétés du Nord occidental, depuis environ un demi-siècle, la logique dominante qui régit le fonctionnement du capitalisme a changé très radicalement. Pour le dire en une phrase, nos sociétés sont passées d’un capitalisme industriel national, régulé par les États, à un capitalisme néolibéral mondialisé, qui impose ses propres règles aux États. Il importe de bien préciser que ces deux régimes ne sont pas seulement des régimes économiques (des modes de production), mais des régimes sociétaux, qui imprègnent tous les champs relationnels de la vie collective comme nous allons le voir. Le but de mon premier chapitre est de comprendre les raisons de cette « grande mutation » et d’expliciter les effets concrets qu’elle a eus sur la vie sociale.

La démarche présentée ici repose sur sept propositions [3], qui concernent les sept champs relationnels que je considère comme constitutifs de la vie collective. Ces champs sont articulés entre eux et j’estime qu’ils ont tous une importance théorique égale : je ne privilégie donc aucun d’entre eux (notamment je n’accorde pas une place plus importante au champ économique). Dès lors, ces propositions forment un tout : elles interagissent les unes sur les autres, en cercle, ou mieux, en spirale [4] (que les uns qualifieront de « vertueuse », les autres de « vicieuse »).

Le schéma ci-dessous résume l’analyse et peut servir de guide de lecture. J’attire l’attention sur la signification des flèches dans ce schéma : elles ne signifient pas « cause… », mais plutôt « permet de comprendre les raisons de… ». En effet, affirmer que les changements survenus dans un champ seraient la « cause » de ceux du champ suivant reviendrait à postuler l’existence d’une détermination entre eux, et donc d’une évolution prévisible de l’ensemble. Or, comme je viens de le préciser, les logiques des relations sociales, si elles conditionnent bien les acteurs, ne les déterminent jamais totalement.

Première proposition : la logique des relations de savoir [5]

Depuis les années 1970, les innovations techniques dans les domaines de l’informatique et de la robotique, ainsi que les découvertes scientifiques de la génétique et leurs prolongements dans la biotechnologie (notamment la nanotechnologie), ont engendré une profonde mutation technologique. Celle-ci a eu au moins trois conséquences majeures :

1. Ce mouvement a engendré une course effrénée à l’innovation technologique entre les entreprises des pays les plus hégémoniques du monde. Cette compétition a été largement stimulée par la course aux armements, ce qui souligne l’importance du « complexe militaro-industriel » dans l’évolution des innovations. Les entreprises qui ont adopté ces nouvelles technologies, et sont parvenues à suivre le rythme du renouvellement permanent de leurs procédés de production, ont survécu ; celles qui n’ont pas pu (pas voulu) les intégrer survivent péniblement ou ont disparu : elles ont fait faillite, ou bien elles ont été absorbées par les plus grandes.

2. Cette course à l’innovation a engendré une forte hausse de la productivité [6] du travail, surtout dans les secteurs les plus stratégiques de l’économie : ces nouvelles technologies permettent de produire, en quantité et en qualité, des biens et des services extrêmement diversifiés, dont l’offre dépasse largement la demande solvable dans les domaines les plus rentables de l’industrie.

3. Cette croissance accélérée et brutale des forces productives a provoqué une prise de conscience écologique. Le progrès indéfini de la maîtrise et de la transformation de la nature par la science, la technique et le travail a touché ses limites : les ressources non renouvelables s’épuisent, l’environnement est en danger, la santé des gens est menacée. En outre, étant donné la croissance démographique, il est sans doute physiquement impossible que tous les humains vivent… comme les Nord-Américains ou les Européens !

De ces trois conséquences, la dernière est sans doute, et de loin, la plus dangereuse pour l’avenir de l’humanité : on peut innover indéfiniment, on peut rêver d’un monde sans travail, mais un monde sans eau, sans terres cultivables, sans ressources énergétiques... serait carrément impossible.

Deuxième proposition : la logique des relations de puissance [7]

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http://www.cetri.be/Le-capitalisme-neoliberal-Comment#nb1

 

Tag(s) : #Impérialisme
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