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Le Reichstag le scrutin du 5 mars 1933  : Hitler n'a pas de majorité

NON, HITLER N'EST PAS PARVENU AU POUVOIR

PAR UNE VOIE DEMOCRATIQUE

par Jean LEVY

Les hommes-liges du monde de la finance font le forcing pour imposer aux Français la candidature du banquier Macron, ex-associé gérant de la banque Rothschild, afin de porter celui-ci à l'Elysée. Tous les arguments  sont bons pour peser sur le choix des citoyens.

Y compris les mensonges historiques.

Le dernier en date, c'est de faire l'amalgame entre l'accession d'Adolf Hitler à la chancellerie du Reich et l'éventuelle élection de Marine Le Pen le 7 mai prochain. Ainsi, d'après nos faussaires en écriture historique, Hitler serait parvenu au pouvoir par la voie démocratique et et il s'en serait servi pour instaurer sa dictature. Voyez l'allusion...

Nous ne voulons pas ici donner quelque certificat de bonne conduite à Marine Le Pen. Elle est assez grande pour ça. Mais simplement rétablir la vérité sur l'histoire.

Non, Hitler n'est pas devenu chancelier du fait qu'il aurait disposé d'une  majorité au Reichstag. Les dernières élections dataient de 1932. A cette date, les nazis avaient obtenu 37% des voix, donc loin d'une majorité.
Il a donc été porté au pouvoir en janvier 1933 par le complot de l'oligarchie allemande de l'époque.
Les journaux français de cette période l'attestent.

Ceux que nous citons sont, non seulement "de droite", mais également propriétés du Capital. Le Temps ne s'en cache pas : il appartient au fameux Comité des Forges où règnent alors les de Wendel et Schneider.

Mais lu par les gens de ce monde-là, nul besoin pour ces journaux de travestir la vérité. Et de ne pas cacher la tendresse que ce quotidien et ses confrères portent au nouveau chancelier allemand : un "pouvoir fort", matant la classe ouvrière, et d'abord les communistes, pour être en situation d'exercer le pouvoir sans entrave en faveur des Konzerns, que demander de mieux ?

Les grands patrons français devront attendre la défaite de la France pour imposer  leur dictature ouverte, collaborant avec le vainqueur.  Ils se retrouveront nombreux dans les gouvernements de Vichy : le directeur-général de la Banque d'Indochine, Paul Baudouin, ministre des affaires Etrangères du maréchal Pétain, Jean Bichelonne,  Directeur Général des aciéries de Senelle-Maubeuge, Ministre de la Production Industrielle, adepte de l'intégration économique franco-allemande. Il faut citer aussi François Lehideux, Directeur-Général de Renault, Jacques  Barnaud, Directeur général de la banque Worms ...Et bien d'autres, comme eux,  ont régné à Vichy.

Et aujourd'hui, leurs successeurs, tous aussi fanatiques de la collaboration franco-allemande,  veulent porter directement aux leviers de commande un autre banquier, l'ex-associé-gérant de la Banque Rothschild, ex-ministre de l'Economie de François Hollande. Par la voie démocratique ? On peut en douter à lire la presse aux ordres, à écouter la radio à son service,  la télé à longueur d'antenne, travestissant l'histoire.

 

Parmi ceux-ci, l'ancien maire socialiste de Paris, Bertrand Delanoë, a appelé vendredi 28 avril à la "responsabilité" ceux qui ne voteraient pas Emmanuel Macron le 7 mai pour faire barrage au Front national, faisant un parallèle avec l'arrivée au pouvoir des nazis en Allemagne.

"Dans les années 30 en Allemagne, l'extrême gauche n'a pas voulu choisir entre les sociaux démocrates et les nazis. Hitler a été élu par le suffrage universel", a déclaré ce soutien d'Emmanuel Macron sur RTL.

 

Tous les arguments sont bons pour monsieur Delanoë pour faire élire l'ex-Associé-gérant de la banque Rothschild.

Même les contre-vérités.
 
Relisons donc ce qu'écrivaient les journaux de l'époque :
 
 
C'est ainsi que "Le Figaro"*, daté du 6 janvier 1933 nous apprend que :
" Mercredi, à Cologne, Adolf Hitler et l'ancien chancelier von Papen **, ont eu au domicile du banquier Kurt von Schroeder, un entretien sur la situation politique  (...)Il a été question, assure le Taeglische Rundschau, d'une candidature de Hitler à la Chancellerie..
 
Et c'est Le Temps*, l'organe patronal du Comité des Forges, qui écrit le 7 janvier 1933 : 
"Les milieux financiers et industriels qui subventionnent le mouvement hitlérien seraient sympathiques à ce 'plan de bataille', car un gouvernement du front Bad-Hartzbourg à tendance capitaliste leur conviendrait mieux qu'un gouvernement von Schleicher** avec la soit-disante idélogie syndicaliste"
Résultat de recherche d'images pour "4 février 1933  La Une du quotidien Le Temps"
 
Et ajoute le 12 janvier :
"Il s'agit de chefs de la grande industrie, qui furent les premiers à encourager le mouvement hitlérien(...)Ces magnats de l'industrie, surtout dans la région de la Ruhr, ont toujours combattu avec vigueur les tendances socialistes qui ont prévalu en Allemagne en matière d'assurances sociales, de règlement du travail et d'arbitrage pour la fixation des salaires".
 
De son côté, "l'Ami du Peuple*" donne des noms, ce sont :
"Les milieux pangermanistes inspirés par Hungenberg et les milieux de la grosse industrie Rhéno-Westphalienne Fritz Thyssen, Silverberg et Otto Wolff"
 
Le 30 janvier,  le Président de la République, le Maréchal Hindenburg nomme Adolf Hitler, Chancelier du Reich, et M. von Papen, vice-Chancelier.
Résultat de recherche d'images pour "4 février 1933 Le Temps"
"Le Temps", du 1er février 1933, banalise l'évènement :
"Il résulte que le nouveau gouvernement veut "l'ordre et le calme sur le terrain économique par la politique nouvelle d'un pouvoir fort..."
De son côté, "La République"*, du 3 février 1933, commente :
"Cela revient à dire que Hitler et son parti se sont mis au service des barons et de l'industrie lourde", qui juge, dans son numéro du 11 février, son programme "positif"...
Et "Le Temps", le 3 février, d'écrire sans sourciller :
"Le cabinet Hitler s'occupe pour l'instant de réduire à l'impuissance les partis d'opposition afin d'assurer les meilleures chances d'atteindre le 5 mars la majorité absolue qui doit permettre à la coalition de gouverner dans des conditions normales".
Et ces "conditions normales", cela sera l'incendie du Reichstag dans la nuit du 27 au 28 février, oeuvre des nazis et attribué aux communistes, la signature par le président Hindenburg d'une ordonnance "suspendant" les libertés fondamentales, l'ouverture des premier camps de concentration où ces derniers vont s'entasser.
Le 5 mars, malgré tout cela, Hitler n'obtient pas la majorité absolue.

Résultats du scrutin du 5 mars 1933 :

Hitler est au pouvoir depuis le 30 janvier...

PartiSuffrages exprimés3Sièges3
Parti national-socialiste (NSDAP)43,9 %+10,8288+92
Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD)18,3 %-2,1120-1
Parti communiste d'Allemagne (KPD)12,3 %-4,681-19
Parti du centre (Z)11,3 %-0,774+3
Parti national du peuple allemand (DNVP)8,0 %-0,352+1
Parti populaire bavarois (BVP)2,7 %-0,418-1
Parti populaire allemand (DVP)1,1 %-0,82-9
Service chrétien-social du peuple (CSVD)1,0 %-0,14-1
Parti démocrate allemand (DDP)0,9 %-0,15+3
Parti des fermiers allemands0,3 %-0,12-1
Ligue agricole0,2 %-0,11-1
Autres0,1 %-0,90-3
Total100,0 % 647+63

Ainsi le parti d'Hitler, le NSDAP, n'obtient pas la majorité du Reichstag : 288 sièges sur 647, alors que depuis plus d'un mois, la terreur règne en Allemagne, les camps de remplissent, les meurtres d'opposants se multiplient

En dépit de la forte progression des nazis par rapport aux élections de novembre 1932, ces derniers, avec 43,9 % des suffrages, n'ont pas atteint les 50 % comme Hitler l'avait espéré. Par conséquent, celui-ci a été contraint de maintenir sa coalition avec le Parti national du peuple allemand pour contrôler la majorité au parlement.

En outre, Hitler a besoin d'une majorité des deux tiers pour obtenir le vote de l'Acte générateur (une loi qui lui permettrait d'en promulguer d'autres sans consulter le Reichstag), qu'il a acquise après avoir persuadé le Parti du centre de voter en sa faveur. Le projet de loi a été votée le 23 mars. Seuls les sociaux-démocrates se sont opposés à la mesure, qui est entrée en vigueur le 27 mars, en tenant compte du fait que certains députés sociaux-démocrates ont été empêchés de siéger par les SA. Les députés communistes, représentant 17 % des effectifs du Reichstag, ont été arrêtés avant le vote

 
 
*   Quotidiens français de droite
**  Von Papen, représentant le monde des affaires Chancelier            en 1932, avait du céder sa place à von Schleicher, jugé     trop 'social" par le grand patronat, revient donc au pouvoir avec Hitler le 30 janvier 1933.
 
 
 
 
 
 
Tag(s) : #Histoire
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