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La Nation, la République et la question sociale au cœur du problème européen, par  Claude Beaulieu

COMITE VALMY

Vers une insurrection populaire, républicaine, pacifique et démocratique ?  par Claude Beaulieu

 

Voir en ligne : S’affranchir de l’U.E., Bastille des peuples, bâtir l’union du peuple de France !

Avril 2010

Les élections régionales auront apporté des enseignements utiles pour ceux, dont nous sommes, qui souhaitent contribuer à l’élaboration d’une nouvelle démarche de rassemblement populaire. Celle-ci est rendue nécessaire par un choix politique qui perdure depuis plus de soixante ans, malgré sa faillite flagrante et ses conséquences calamiteuses pour le peuple. Ce choix stratégique, celui de l’Europe supranationale et atlantiste, s’est traduit au fil du temps par le renoncement à la souveraineté populaire et à l’indépendance, par l’abandon de la République une et indivisible, laïque et sociale ainsi que par la négation de la démocratie.

 

Ces multiples trahisons, que chaque citoyen peut constater, sont le résultat du ralliement dogmatique de quasiment tous les partis politiques de notre pays à l’intégration dans l’Europe fédérale des Länder (régions) en gestation. Ce choix obsédé du fédéralisme européen, sans que la base militante de ce parti en soit clairement informée ni même majoritairement consciente, est également devenu celui du noyau central de la direction du Parti Communiste Français, de fait rallié au système.

 

A l’opposé, ce choix de la soumission consentie et de la vassalisation n’est manifestement pas celui du peuple de France. En refusant massivement de persévérer dans le jeu truqué que la droite et la fausse gauche européiste lui ont imposé pendant des décennies, il rejette aujourd’hui le programme commun de la « gauche » et de la droite fédéralistes. Lucide, en les isolant de plus en plus clairement, le peuple marque sa défiance envers les partis de la fausse alternance et de l’aliénation à la pensée unique. Lors de ces élections, les abstentions, les votes blancs et nuls, ont rassemblé 55,38% des électeurs inscrits. La majorité des citoyens de notre pays a ainsi démontré les progrès de la prise de conscience et de l’insoumission dans le peuple, ainsi qu’une grande maturité politique de celui-ci.

 

En effet, l’élément essentiel de ces résultats électoraux, le plus significatif, est bien l’importance de cette « abstention rejet » du peuple de France qui exprime le refus du système politique néo-libéral et euro atlantique. Celui-ci, fondé sur une économie de marché débridée et sur « la concurrence libre et non faussée », détruit méthodiquement plus d’un siècle de conquêtes sociales et démocratiques.

 

Comme l’ont démontré la forte participation des électeurs à ce scrutin et la victoire, par la suite violée, de la souveraineté populaire qui a dit non lors du référendum sur la constitution européenne en mai 2005, les citoyens français ne se désintéressent pas de la démocratie et des élections. Si les professionnels de la politique et l’oligarchie au pouvoir persévéraient à interpréter les abstentions, lors des élections européennes puis régionales, essentiellement comme les conséquences d’une indifférence plébéienne, de problèmes de mauvaises communication ou de compréhension, ils se prépareraient des lendemains difficiles. En l’absence d’autre choix que celui de politiques « du pareil au même », l’abstention ou le vote blanc est apparu comme une démarche de Résistance civique et républicaine ; nous voyons dans son caractère massif, réfléchi et volontaire, l’expression d’une réelle combativité populaire.

 

Divers sondages récents confirment le haut niveau actuel de conscience politique des Français. Ainsi dans un article repris dans l’Humanité nous pouvons noter que « 71% des Français déclarent avoir une mauvaise opinion de l’économie de marché, 69% du capitalisme et 66% des banques », que « 64 %, plus de 6 sur 10 ont le sentiment que la situation va pousser la population à se révolter pour manifester violemment son mécontentement »…
Ces chiffres soulignent combien le peuple est en avance par rapport à la plupart des élus et aux dirigeants des partis censés le représenter, notamment à « gauche » et dans la « gauche de la gauche » autoproclamée.

 

Le mécontentement populaire évoqué par ce sondage est profond. S’il tend à se généraliser dans le monde du travail, son expression est, pour le moment freinée en raison de l’absence, au sommet des appareils, de dirigeants politiques et syndicaux déterminés à mener de manière conséquente la lutte de classe, qui de nos jours, a pris un caractère national tout en s’inscrivant dans le combat pour le rétablissement de la souveraineté populaire. Cependant, le mouvement populaire qui couve pourrait surgir à tout moment, dans la rue, dans les entreprises et ailleurs. Comme cela a déjà été dit : « une étincelle peut mettre le feu à la plaine ». Dans cette hypothèse, c’est la base populaire militante qui devra s’organiser afin de suppléer à la carence des chefs de partis faillis, incapables, renégats ou achetés, ainsi qu’à celle des syndicalistes jaunes qui accompagnent l’euro-dictature. En sera-t-elle capable ?

 

De nombreux réseaux militants existent et sont mobilisés, il est souhaitable qu’ils recensent leurs convergences et définissent s’ils le souhaitent, un processus menant à leur coordination. Des groupes de gaullistes, qui demeurent attachés à « une certaine idée de la France », à l’indépendance nationale et à la souveraineté populaire, se sont formés. Des comités républicains et laïques sont présents dans tous le pays. Les bases d’une recomposition politique républicaine sont présentes et se développent, même si dans certains cas un travail de clarification politique et idéologique s’avère indispensable.

 

Dans la mouvance communiste, la situation est complexe. L’assise politique du groupe « mutant » qui, à la tête du PCF, s’appuie sur l’appareil de permanents salariés, rétrécit d’autant plus vite que le nombre des élus du PCF diminue régulièrement, résultat d’une politique d’alliance inconséquente et d’une ligne politique européiste et social-démocrate, coupée du peuple et de la nation.

 

Difficiles à chiffrer, les militants communistes qui, souvent sans rien renier de leur idéal et de leurs convictions révolutionnaires, ont été amenés à s’écarter du PCF et de la voie de dégénérescence politique de ses dirigeants, sont certainement plus nombreux que ceux qui sont demeurés dans le parti. Ils représentent une force potentielle.

 

Des groupes d’opposition à la ligne liquidatrice dominante se multiplient partout. Certains s’organisent dans le Parti, tandis que d’autres ont préféré se situer à l’extérieur de celui-ci. Une démarche de concertation, de rassemblement et d’unité d’action est souvent souhaitée. Cette volonté unitaire est fort justement exprimée, en particulier par nos amis du PRCF. Le caractère crucial de la situation actuelle et la nécessité pour notre pays d’avoir un parti communiste politiquement armé pour y répondre, devrait inciter à ne pas perdre de temps dans cette démarche et à laisser de coté les quelques problèmes d’ego qui peuvent exister.

 

Au sein du Comité Valmy, des militants des différentes sensibilités républicaines travaillent ensemble et s’enrichissent mutuellement. Avec la constitution de l’Arc Républicain de Progrès, ce rassemblement s’élargit en s’inspirant de l’exemple de la Résistance et des principes du programme du CNR, se construit autour de la perspective d’union du peuple de France et de la constitution d’une convergence nationale et républicaine. Cette démarche politique implique le rejet de l’euro, monnaie unique, ainsi que le retrait de la France de l’Union européenne et de l’OTAN.

 

L’Arc Républicain de Progrès estime qu’une insurrection populaire, républicaine, pacifique et démocratique est aujourd’hui possible et souhaitable. Elle serait bien en phase avec la réalité actuelle et ses potentialités de ruptures progressistes. Nous réaffirmons notre confiance dans le peuple de France, riche, entre autres, des expériences de la Révolution de 1789, de la Commune de Paris ainsi que de celle de la Résistance nationale et antinazie.

 

Claude Beaulieu 
écrit le 18 avril 2010

et qui reste plus qu'actuel

 

Tag(s) : #Contre l'impérialisme
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