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Des Palestiniens manifestent à l\'est de Gaza devant la frontière avec Israël, demandant le \"droit au retour\", le 30 mars 2018. Des Palestiniens manifestent à l'est de Gaza devant la frontière avec Israël, demandant le "droit au retour", le 30 mars 2018. (MOMEN FAIZ / NURPHOTO)

franceinfo

Regain de violence dans la bande de Gaza. Au moins 16 Palestiniens ont été tués, vendredi 30 mars, lors d'affrontements entre des manifestants et des soldats israéliens. On dénombre également 1 400 blessés, selon le ministère de la Santé dans la bande de Gaza. "Il y a une crainte que la situation puisse se détériorer dans les prochains jours", prévient Taye-Brook Zerihoun, secrétaire général adjoint de l'ONU en charge des affaires politiques.

Le Conseil de sécurité, qui s'est réuni vendredi soir, n'est pas parvenu à s'entendre sur une déclaration commune. "Il faut des actions, déplore auprès de franceinfo le diplomate palestinien Majed Bamya. Et cela, le Conseil de sécurité de l'ONU est empêché de le faire à cause d'une opposition systématique américaine à toute action sérieuse contre l'occupation israélienne." De son côté l'ambassadeur israélien à l'ONU, Danny Danon, a accusé le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, d'être responsable de la montée de la violence de vendredi. Franceinfo vous résume la situation en trois questions.

Qu'est-ce que "la marche du grand retour" à l'origine des manifestations ?

Des dizaines de milliers de Palestiniens, notamment des femmes et des enfants, ont convergé vers la frontière avec Israël, vendredi. Ces manifestants exigent le "droit au retour" des réfugiés palestiniens et dénoncent le blocus de Gaza par Israël et l'Egypte.

Le droit au retour est une revendication palestinienne fondamentale. Son origine remonte à 1948, lorsque que la guerre civile entre les populations juives et arabes a provoqué l'exode de 700 000 Arabes de Palestine. La guerre des Six jours, qui a eu lieu en 1967 entre Israéliens et plusieurs pays arabes a également ajouté plusieurs centaines de milliers de réfugiés supplémentaires. Ce sont ces réfugiés et leurs descendants qui réclament le droit de revenir sur leurs terres. Pour les Israéliens, cette revendication constitue un obstacle majeur à la paix. 

La mobilisation doit durer six semaines et prendre fin le 15 mai, jour que les Palestiniens appellent "nakba" ou "catastrophe", quand plusieurs centaines de milliers d'entre eux sont partis en exil en 1948. Préparées de longue date, ces manifestations sont officiellement poussées par la société civile. Le Hamas, l'organisation qui contrôle la bande de Gaza, et considérée comme terroriste par Israël, soutient la marche. Elle avait assuré qu'elle veillerait à ce que personne n'approche dangereusement de la frontière. 

La "grande marche du retour" a débuté à l'occasion de la "journée de la terre", qui marque chaque 30 mars la mort, en 1976, de six Arabes israéliens pendant des manifestations contre la confiscation de terres par Israël. Les Arabes israéliens sont les descendants des Palestiniens restés sur place lors de la création de l'Etat d'Israël, en 1948.

Comment expliquer un tel regain de violence ?

Lors de l'organisation de cette marche, les dirigeants militaires et politiques israéliens avaient prévenu que l'armée n'hésiterait pas à ouvrir le feu en cas de tentative d'infiltration sur le territoire israélien. L'Etat hébreu évoque l'accord de cessez-le-feu négocié en 2014 avec les Palestiniens, pour justifier l'utilisation de la force sur la zone tampon de 300 mètres autour de la frontière. Le ministre de la Défense israélien, Avigdor Lieberman, a d'ailleurs prévenu que "des centaines de tireurs d'élite" étaient déployés à la frontière.

Vendredi, un petit nombre d'entre eux s'est approché à quelques centaines de mètres de cette barrière ultra-sécurisée, régulièrement le théâtre de heurts sanglants entre habitants de l'enclave et soldats. Ces derniers ont répliqué en tirant à balles réelles et en faisant usage de gaz lacrymogène. Dans un communiqué, l'ambassadeur israélien aux Nations unies, Danny Danon, a porté la responsabilité de ces tirs sur le Hamas, tandis que le président palestinien Mahmoud Abbas a déclaré dans un discours qu'il tenait Israël pour pleinement responsable de ces morts.

Quelles sont les réactions ?

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a demandé vendredi la tenue d'une "enquête indépendante et transparente" sur ces affrontements meurtriers. "Le risque de l'escalade est réel", a estimé devant le Conseil de sécurité le représentant français. "Il y a la possibilité d'un nouveau conflit dans la bande de Gaza", s'est-il inquiété. Israël et le Hamas se sont livré trois guerres dans l'enclave palestinienne depuis 2008 et observent depuis 2014 un cessez-le-feu tendu.

"Nous sommes profondément attristés par les pertes humaines aujourd'hui", a déploré le diplomate américain au Conseil de sécurité. Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont exprimé des regrets quant au calendrier de la réunion, ce vendredi étant la Pâque juive, synonyme d'absence de responsables israéliens. 

"En matière de droit de l'Homme, cela constitue des crimes", a dénoncé samedi, sur franceinfo, Majed Bamya, diplomate palestinien à la mission de l'Etat de Palestine auprès des Nations unies. "Les Israéliens se moquent du droit international", a-t-il ajouté, en faisant référence au Conseil de sécurité de l'ONU, inefficace, selon lui, à cause de la position américaine auprès de son allié israélien.

"canempechepasnicolas"

0n attend la réaction du président de la République devant une telle violence provoquée par l'Etat d'Israël, qui, bafouant depuis cinquante ans les résolutions de l'ONU, poursuit sa politique de colonisation et d'apartheid envers le peuple palestinien martyr.

Tag(s) : #Colonialisme
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