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"Ces pelés, ces galeux d'où venait tout le mal..." Haro sur ceux que les patrons ont privé d'emploi

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Blog de Jean Lévy sur l'actualité politique au jour le jour.

Ainsi Macron et son équipe s'en prennent aux droits des privés d'emploi pour payer les cadeaux dispensés sans compter aux plus riches. Le président réalise ainsi les voeux du grand patronat. La réforme gouvernementale exprime la haine tenace que portent les nantis à l'égard des pauvres. 
C'est si vrai qu'il est bon de rappeler les propos sordides tenus par la caste politico-financière qui gère à son profit les affaires de la France. Ils ne sont vieux que de deux ans, mais sont toujours actuels.

Médiapart nous en restitue la teneur.

Le Club de Mediapart

14 novembre 2017

 

Tous des fraudeurs ! C'est bien le sens des dernières exigences de Pierre Gattaz, qui demande un contrôle journalier des allocataires de l'assurance chômage, sans se soucier le moins du monde des coûts budgétaires que va entraîner le recrutement des agents supplémentaires chargés de ce contrôle : c'est tellement mieux d'avoir une flicaille à sa botte pour compresser les charges des entreprises que de mener la politique d'investissement productif qui aurait dû être la contrepartie du CICE et, de toute façon, c'est l'argent public qui sera mis à contribution  !

Le donneur de leçons a été vertement remis à sa place, en particulier par François Hommeril, secrétaire général de la CFE-CGC, qui lui fait remarquer que "la fraude qui diminue les ressources de l'assurance chômage provient à plus de 80% de l'employeur", non sans ironie : "c'est une fraude aux cotisations. On peut renforcer les contrôles et je pense que Pierre Gattaz, qui est très soucieux de l'équilibre du régime, nous suivra sur ce sujet là"

Les élus ne sont pas en reste de déclarations méprisantes à l'égard des chômeurs. De "l'assistanat, cancer de la société" (Laurent Wauquiez) aux "fainéants, cyniques, extrêmes" (Emmanuel Macron), c'est une avalanche de leçons moralisatrices qui se déverse tous les jours sur les supposés "profiteurs" du système, de la part d'une classe politique qui ferait mieux de balayer devant sa porte. 

Christophe Castagné, en bon roquet de Jupiter, explique que "la liberté, ce n'est pas de bénéficier des allocations chômage pour partir deux ans en vacances".  Dans quelles statistiques a-t-il lu le nombre de chômeurs qui partent deux ans en vacances, alors que celles de Pole Emploi montrent que 86% des inscrits respectent leurs obligations de recherche et que parmi les 14% restants, seuls 40%, soit 5,6% du total sont indemnisés ? Ces données suggèrent que le dispositif préconisé par Pierre Gattaz - et soutenu par Emmanuel Macron qui veut multiplier par 5 le nombre des agents de contrôle - constitue un piège à chômeurs très coûteux, qui se refermera sur du vide. Mais la politique jupitérienne n'est plus à une absurdité près !

Laurent Wauquiez, dans son délire obsessionnel sur l'assistanat réel ou supposé, évoque ces agents de Pole Emploi  qui répondraient aux chômeurs : "J'ai vu tout ce qui nous fait enrager en silence". Et ce qui le fait "enrager en silence", c'est d'entendre un agent de Pole Emploi dire à un chômeur : Vous avez deux ans d'assistance chômage, ne vous pressez pas. Profitez un peu de la vie". Monsieur Wauquiez est-il une petite souris qui se cache sous le bureau des conseillers de Pôle Emploi pour avoir entendu de pareils propos et surtout en faire une vérité générale ?

Damien Adam, député LERM de Seine Maritime surenchérit : "Quand vous êtes salarié et que vous voyez certaines personnes partir aux Bahamas grâce à l'assurance chômage, il est légitime de dire que ce système marche sur la tête".  On ne voit pas comment des chômeurs, dont l'indemnité moyenne en catégorie A est d'environ 1000 euro par mois, pourraient se payer des vacances aux Bahamas, alors que le seul aller et retour en avion coûte au minimum 1600 euro. Les déclarations de monsieur Adam sont donc un non-sens absolu ! Et puis il faut avouer qu'en ces temps de Paradise Papers, la référence aux Bahamas ne manque pas de sel !

Elle nous rappelle, cette référence pour le moins inopportune, qui sont les véritables "assistés" - ces financiers et ces actionnaires qui, dans l'éventualité d'une nouvelle crise financière dont ils seront responsables, ne manqueront pas, comme ils l'ont fait en 2008, de faire appel aux états pour échapper aux conséquences de leurs pratiques - et qui sont les véritables "fraudeurs" - ceux qui recourent aux paradis fiscaux pour éviter les impôts. Le coût de cette assistance et de cette fraude se chiffre en dizaines de milliards d'euro. En regard de cette réalité, les attaques contre les chômeurs sont totalement surréalistes, parfaitement dérisoires et même grotesques, selon l'Humanité.

A moins que cet ensemble de déclarations caricaturales ait une autre finalité : préparer les esprits à une mutation en profondeur de l'assurance chômage : d'abord, passer d'une gestion paritaire entre les partenaires sociaux à une mainmise de l'état, ce qui, à terme, ferait perdre au système sa logique "assurantielle". A partie de là, la voie serait libre pour la mise en place d'un système à l'anglaise ou à l'allemande, avec de nouvelles règles plus draconiennes et plus limitatives pour les droits des chômeurs.

 

Tag(s) : #Capitalisme
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