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Blocage de Shoping promenade, Amiens Nord
La répression continue, et les interdictions de manifester se multiplient de partout. Les flics ont beau se plaindre de la disparition programmée de leur régime spécial, il suffit que le lobbyiste Philippe leur dise qu’on n’y touchera pas pour qu’ils retournent bastonner les pauvres qui manifestent contre la disparition de la couverture sociale. Comme on l’a répété ici plusieurs fois, sans la protection de la milice le gouvernement s’effondrerait en trois jours. Les régimes dictatoriaux ne peuvent se maintenir que par la complaisance de miliciens qui au lieu de servir la République préfèrent se ranger du côté de l’oligarchie. Donc cette semaine a vu de nombreuses inflexions significatives. D’abord on a eu la confirmation que l’homme qui avait été chargé par le capitalisme financier de réformer les retraites, Delevoye, était corrompu jusqu’au trognon, nommé haut-commissaire aux retraites, il cumulait ses retraites cossues avec des salaires tout aussi cossus dans des think-tanks douteuses. Chaque jour on en a appris des nouvelles sur le compte de ce cupide. Une plainte a été déposée pour violation manifeste de la loi. Les juges iront-ils jusqu’au bout ? Ou classeront-ils sans suite cette affaire ? Les paris sont ouverts. Ils peuvent en effet se refaire une vertu – leur crédibilité étant très entamée – en sacrifiant cet individu, ce qui au fond arrangerait bien Macron et Philippe qui pourraient ainsi avancer que si cette réforme patine c’est la faute de ce Delevoye. Mais peut-être que le gouvernement le maintiendra en vie encore un peu et demandera au parquet tenu d’une main de fer par la sorcière Belloubet de faire classer l’affaire au motif qu’il aurait rembourser 140 000 € de salaires indus. Comme on le voit on ne vit pas dans le même monde que Delevoye car apparemment cela ne le gêne pas trop de rembourser 140 000 €, ce qui représente tout de même le salaire net d’un smicard pour 12 années de labeur ! Le cumul des mandats est affolant, ce n’est pas moins de cinq mandats qui lui permettaient de toucher des compléments de retraite en plus de son salaire de haut-commissaire.
Mais ces mandats induisaient forcément des conflits d’intérêt avec sa mission. Cette gabegie ne peut que renforcer la colère populaire. Cette semaine il y a eu des manifestations contre Macron et la destruction de la protection sociale. Des ports étaient bloqués. Les Gilets jaunes ont participé à toutes ces actions. Les transports étaient au ralenti, et malgré cela le soutien populaire à la grève reste très élevé.
Pire encore, il y a eu tout au long de la semaine, après la grande manifestation du 10 décembre, des initiatives locales, manifestations, libération des péages, on y voyait les cégétistes avec des Gilets jaunes bien entendu.
Ces manifestations n’attendaient plus pour se mettre en route du feu vert du mollasson Martinez. Pour tout dire, il y a eu même une manifestation à Aix-en-Provence. Même des policiers ont manifesté, c’est dire, certes ils sont vite rentrés dans le rang, cornaqués par leurs syndicats qui mangent dans la main de Castaner.
Mais il y a eu bien d’autres événements : d’abord les élections législatives au Royaume Uni. Quoi qu’on pense de Boris Johnson, elles démontrent qu’on peut sortir de l’Union européenne, et que l’argument selon lequel on doit faire des réformes, des réformes et encore des réformes, pour faire plaisir à Bruxelles, n’a plus de sens dans la mesure où on peut sortir de l’Union européenne pour retrouver la maitrise pleine et entière de notre politique économique et sociale.
Et puis il y a eu des élections en Algérie pour élire un nouveau président : moins de 40% des électeurs ont pris part au vote, dénonçant une mascarade, sous-entendant ainsi qu’on peut faire de la politique autrement, sans aller voter pour tel ou tel candidat corrompu, représentant un système défaillant[1].
Les raffineries se sont mises en grève, et ces grèves semblent devoir durer. A la raffinerie de la Mède la grève est très suivie, et bien sûr si les raffineries restent longtemps en grève toute la France sera paralysée comme jamais[2].
Grève à la raffinerie de la Mède
C’est dans ce contexte très tendu que s’est organisé le 57ème acte des Gilets jaunes ce samedi. Ils ont manifesté un peu partout, mais ils ont innové.
Par exemple, ils ont manifesté à l’Aéroport Charles de Gaulle, à Roissy, avec pour but d’inciter la population à signer pour le RIP contre la privatisation d’ADP qui sera un nouveau hold-up de la part de Macron qui non seulement donne notre argent via le CICE au patrons, argent avec lequel ils pourront acheter ADP, mais en outre il leur fait un prix de braderie.
On a calculé que sur les vingt ans à venir la privatisation d’ADP ce sera sans doute 12 milliards de moins dans les caisses de l’Etat. Et vu dans quel état sont nos services publics, on voit à quoi ces milliards pourraient être plus utilement utilisés.
Les Gilets jaunes à Roissy, emmenés par Jérôme Rodrigues, rappelaient que nous avions déjà passé le million de signatures, avançant que cela devrait être suffisants pour enclencher la procédure référendaire : après tout c’est le chiffre que l’Union européenne retient à l’échelle du continent. Cette manifestation était très fournie et enthousiaste.
A Roissy Charles de Gaulle des centaines de Gilets jaunes manifestent pour le RIP contre la privatisation d’ADP
Mais il y a eu d’autres initiatives intéressantes, par exemple à Amiens nord, dans un contexte de fêtes de Noël, les Gilets jaunes ont bloqué l’accent à un temple de la marchandise. Comme on le voit, les Gilets jaunes sont de plus en plus précis dans leur révolte contre la marchandise et plus particulièrement la grande distribution. Ils accompagnent ainsi un mouvement de défiance de plus en plus évident des consommateurs face à un système dévastateur pour la planète et pour nos portemonnaies !
Ils ont été aussi manifester dans les beaux quartiers, à Neuilly-sur-Seine, histoire de rappeler aux plus riches que les pauvres ne se contentent plus des miettes du banquet de la vie. A Nantes plusieurs centaines de Gilets jaunes ont défilé toujours avec le même thème de lutter contre la réforme des retraites et de faire partir enfin macron. Car le sentiment qui domine maintenant est que les réformes régressives à la Macron sont en train tout simplement de tuer l’identité de la France et d’aligner notre pays sur les normes financières des pays anglo-saxons.
Plusieurs centaines de Gilets jaunes à la manifestation parisienne
Tout le monde s’attend à ce que la journée du 17 décembre soit une grosse journée de mobilisation, mais en attendant, les Gilets jaunes qui sont la véritable conscience du mouvement social, rappellent avec constance la nécessité de lutter avec patience pour faire pièce à un pouvoir qui ne s’exerce que pour les très riches.