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Barack Obama ordonnant l'exécution sans procès par drone de responsables djihadistes

 

Histoire et société


Je dois dire que le crédit phénoménal dont jouit Obama en France témoigne de la vassalité dont est capable la presse y compris de gauche.
 
Nul ne pourra penser que j’ai la moindre complaisance pour Sarkozy mais la manière dont Obama en promotion de ses mémoires, a traité un président français avec l’assentiment de tous m’est apparu d’une méchanceté gratuite qui aurait du provoquer des réserves à défaut de ce que l’on sait de sa politique et de ses conséquences réelles.
 
Il serait temps que la politique internationale en France reprenne le sens des enjeux réels et sorte des stéréotypes.
(Note de danielle Bleitrach)

 

Obama était-il autre chose qu’un deuxième George W. Bush affublé d’un Prix Nobel hâtivement décerné sur sa seule bonne mine ?

Après ses mandats ponctués par des guerres d’agression catastrophiques menées au nom des « valeurs de l’Amérique » (lesquelles ?) et ses multiples trahisons de ses discours sur ses « idéaux » déclamés sur le ton de la plus parfaite piété, a-t-il définitivement ôté toute crédibilité au Parti démocrate ?

Plus largement, le cynisme mielleux d’Obama a-t-il déteint sur nos politiciens hexagonaux et/ou européens avec des résultats similaires, à savoir un discrédit phénoménal dans l’opinion publique ?


Par James Bovard
Paru sur 
The American Conservative et Consortium News sous le titre Barack Obama & the Death of Idealism


Les mensonges et le bellicisme de l’ancien président ont tué « l’espoir et le changement » qu’il avait promis pendant la campagne.

Les Américains sont écœurés par un « idéalisme qui est oblique, confus, malhonnête et féroce », comme l’écrivait H.L. Mencken il y a cent ans. Bien que Mencken ait condamné le président Woodrow Wilson, le même verdict pourrait caractériser le legs de l’ancien président Barack Obama.

Obama, qui est en ce moment en tournée de promotion pour son livre, appelle à un gouvernement honnête, à la vertu civique et autres foutaises du même tonneau. Car Obama a fait plus pour discréditer l’idéalisme que tout président depuis Wilson.

Il y a une douzaine d’années, les Américains étaient fascinés par le président nouvellement élu venu de l’Illinois. Après les mensonges et la démagogie de l’époque de George W. Bush, la première campagne présidentielle d’Obama, avec sa devise « Yes, We Can », a convaincu les Américains qu’il pouvait personnellement restaurer la grandeur morale du gouvernement. Son idéalisme était incarné par la célèbre affiche de campagne « Hope » (« Espoir »), qui déifiait pratiquement le candidat.

Peu avant sa première investiture, Obama a annoncé : « Ce qu’il faut, c’est la même persévérance et le même idéalisme que ceux dont nos fondateurs ont fait preuve ». Après le discours d’investiture d’Obama, les médias se sont réjouis, comme si une nouvelle ère d’idéalisme politique était arrivée.

Presque tout le monde s’est joint à la course pour canoniser le nouveau président. Moins de 12 jours après son entrée en fonction, Obama a été nominé pour le prix Nobel de la paix, qui lui a été décerné plus tard dans l’année. Le Premier ministre indien Manmohan Singh a déclaré, lors d’un dîner d’État à la Maison Blanche : « Nous applaudissons chaleureusement la reconnaissance par le Comité Nobel de la guérison que vous avez apportée et de la puissance de votre idéalisme et de votre vision ». Peu après avoir reçu le prix de la paix, Obama a annoncé qu’il triplerait le nombre de troupes américaines en Afghanistan. Le Nobel de la paix a contribué à le mettre à l’abri des critiques, alors qu’il a procédé au bombardement de sept nations durant sa présidence.

L’idéalisme de type Obama est rapidement devenu un voile pudique jeté sur des atrocités fédérales. Le 23 avril 2009, jour de commémoration de l’Holocauste, Obama a appelé à « combattre le silence, qui est le plus grand co-conspirateur du mal ». Ironiquement, le même jour, Obama a décidé de s’opposer à la création d’une commission d’enquête qui se proposait d’examiner et de dénoncer les crimes de l’administration Bush.

Après avoir visité le siège de la CIA et félicité son auditoire pour avoir contribué à « défendre nos valeurs et nos idéaux », Obama a choisi de ne pas poursuivre les responsables de la CIA qui avaient créé un régime secret mondial de torture parce qu’ « il est important de regarder vers l’avant et non vers l’arrière ».

Au cours des cinq années suivantes, les responsables de l’administration Obama ont vigoureusement combattu une enquête du Sénat sur la torture sous Bush, et Obama a personnellement défendu la CIA après qu’elle ait été prise en train d’espionner illégalement le Sénat pour contrecarrer l’enquête.

L’administration Obama a également torpillé tous les procès intentés par des victimes de torture devant des tribunaux américains.

En 2011, Obama a drapé sa décision de bombarder la Libye dans des invocations de « valeurs démocratiques » et d’ « idéaux » qui, selon lui, étaient « la véritable mesure du leadership américain ». Mais les groupes terroristes qui combattaient le dictateur Mouammar Kadhafi massacraient déjà des civils. Obama était tellement convaincu de la justesse des actions contre Kadhafi que les individus qu’il avait nommés avaient déclaré que les lois fédérales (telles que la loi sur les Pouvoirs de guerre) ne pouvaient pas s’opposer à sa mission salvatrice. Dans le chaos qui a ensuite englouti la Libye, l’ambassadeur Christopher Stevens et trois autres Américains avaient été tués lors d’une attaque contre le consulat américain à Benghazi. Lorsque leurs cadavres sont revenus aux États-Unis, Obama a salué les victimes pour leur « courage, l’espoir et, oui, l’idéalisme, cette croyance américaine fondamentale selon laquelle nous pouvons laisser ce monde un peu meilleur qu’avant ». Les mots doucereux d’Obama n’ont pas réussi à empêcher la prolifération de marchés d’esclaves où des migrants noirs étaient ouvertement vendus en Libye.

Dans son premier discours inaugural, Obama a déclaré, « les idéaux de l’Amérique éclairent encore le monde et nous ne les abandonnerons pas par opportunisme ». Mais l’un des legs les plus choquants d’Obama a été son affirmation d’une prérogative permettant de tuer des citoyens américains étiquetés suspects de terrorisme sans procès, sans préavis et sans que les individus ciblés puissent s’y opposer légalement. Les avocats d’Obama ont même refusé de divulguer les critères utilisés pour désigner des Américains comme personnes à abattre. Les attaques de drones ont décuplé sous Obama, et il choisissait personnellement qui serait tué lors de réunions hebdomadaires dénommées.

En août dernier, dans son discours à la Convention nationale démocrate, Obama a déclaré : « Écoutez, je comprends pourquoi de nombreux Américains sont contre le gouvernement ». Mais il n’a jamais reconnu son rôle personnel dans l’amertume des millions d’Américains qui avaient cru à son imitation de « Monsieur Smith au Sénat » [1] en 2008. Plutôt que de restaurer la confiance dans le gouvernement, la présidence d’Obama a simplement confirmé les pires soupçons de millions d’Américains à l’égard de leurs représentants officiels.

Dans les dernières années de sa présidence, Obama était bien plus enclin à condamner le cynisme qu’à claironner son idéalisme. À la fin de la présidence d’Obama, l’idéalisme était un accidenté de l’autoroute politique. En 2016, le serment de Donald Trump de « drainer le marécage » était la fausse promesse politicienne ultime – du moins, au regard des normes de l’establishment de Washington. Impossible d’aller plus loin dans la surenchère. Résultat, la course à la présidence de 2020 entre Trump et Joe Biden a été aussi exaltante qu’une publicité pour une pommade contre les hémorroïdes.

Le dernier recours des canailles

Mais c’est une évolution positive pour tous ceux qui attachent de l’importance à la franchise dans la vie publique. L’idéalisme a dépassé le patriotisme en tant que dernier recours des canailles. Les appels idéalistes ont été instrumentalisés par les présidents John F. Kennedy, Lyndon Johnson et Richard Nixon pour justifier la guerre du Vietnam, par le président Bill Clinton pour sanctifier le bombardement de la Serbie et par le président George W. Bush pour donner de la dignité à la dévastation de l’Irak.

Les grands médias sont presque toujours prêts à aider les présidents à justifier les carnages à l’étranger par de pompeux baratins. Le chroniqueur du Washington Post David Ignatius avait déclaré, à la fin 2003, que la guerre de Bush contre l’Irak était « peut-être la guerre la plus idéaliste des temps modernes ».

Tag(s) : #Etats-Unis, #Barack Obama
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