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«Libéré sous caution», «gracié par Trump» ? Le sort d'Assange en proie aux spéculations hâtives

Julian Assange au Westminster Magistrates Court à Londres (Royaume-Uni), le 13 janvier 2020 (image d'illustration).


RT France
 

Depuis quelques jours, la cause du fondateur de WikiLeaks Julian Assange fait l'objet de rumeurs au sujet d'une grâce qu'aurait décidé de lui accorder Donald Trump, ou encore d'une hypothétique libération sous caution. 

Le sort de Julian Assange serait sur le point de connaître un rebondissement majeur avant même que ne soit rendu le verdict britannique sur son extradition vers les Etats-Unis… Vraiment ? Longtemps restée dans l'indifférence médiatique, la mobilisation en faveur de la libération du fondateur de WikiLeaks est-elle devenue un objet de spéculation assurant une pluie de clics à quiconque le manipulerait à sa guise ?

En tout état de cause, dans l'attente de la décision britannique qui devrait être annoncée le 4 janvier 2021, certains n'hésitent pas à jouer avec l'espoir de celles et ceux qui militent pour la libération de l'homme qui a participé à rendre possibles les fuites d'information d'intérêt général les plus massives du XXIe siècle.

Le président Trump va gracier Julian Assange

Cela a par exemple été le cas d'un certain Mark Burns, un pasteur américain évangélique à la carrière tout aussi médiatique que politique (au sein du camp républicain), désigné en décembre 2016 par le Time comme le «grand pasteur de Donald Trump». «Dernière nouvelle : le président Trump va gracier Julian Assange», a-t-il tweeté le 14 décembre depuis son smartphone.

 

Voilà qui avait de quoi générer un emballement fulgurant, la publication cumulant à ce jour quelque 50 000 retweets, ainsi que plusieurs centaines de milliers de réactions en tout genre, parmi lesquelles des étincelles d'espoir aperçues dans les publications de Stella Morris, compagne de Julian Assange et mère de ses deux enfants, ou encore d'Edward Snowden, qui s'était toutefois montré méfiant quant à l'origine de la nouvelle. Et de fait, deux heures à peine après sa publication initiale, Mark Burns publiait une légère mise à jour à ce sujet : «En ce qui concerne mon tweet sur Julian Assange, c'est une erreur d'inadvertance. La source est défectueuse, veuillez ne pas en tenir compte !»

Fait surprenant, contrastant avec l'impressionnante rapidité de Twitter à contester ou retirer certaines publications hasardeuses, on notera que malgré la portée considérable du tweet mensonger du pasteur Burns (toujours en ligne), la firme américaine n'a pour l'heure pas jugé nécessaire d'avertir les internautes. Et ce, alors même que la correction apportée par son auteur ne figure nullement en réponse directe du premier tweet…

 

EXCELLENTE NOUVELLE : Assange libéré sous caution

Dans la foulée, d'autres publications sur le sujet ont été diffusées sur le même réseau social. Ainsi, de nombreux internautes partagent depuis plusieurs jours une «information» selon laquelle Julian Assange aurait été «libéré sous caution». «EXCELLENTE NOUVELLE : Assange libéré sous caution» a en effet titré un des liens francophones relayant la nouvelle. Problème, le contenu de celle-ci correspond mot pour mot à un article publié 10 ans plus tôt par le JDD en référence à une réelle actualité de l'époque. Le ressortissant australien était alors au cœur d'une affaire supposée de délit sexuel en Suède, apparue subitement l'été de la même année dans la foulée des premières révélations d'ampleur de WikiLeaks – et qui sera classée sans suite neuf ans plus tard, faute de preuve. 

Donald Trump aurait proposé un marché à Julian Assange

 

Tag(s) : #Julian Assange
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