Source : L’Humanité, Julia Hamlaoui, 15-02-2021
Rencontre avec Eric Alt, vice-président de l’association de lutte contre la corruption, Anticor qui ne cache pas son inquiétude. L’agrément qui lui permet de saisir la justice arrive à échéance le 15 février. Jean Castex qui doit prendre la décision de son renouvellement l’a déjà repoussée à plusieurs reprises et reste pour l’heure silencieux. ENTRETIEN
Votre agrément doit être renouvelé au plus tard le 15 février, quelles seraient les conséquences s’il ne l’était pas ?
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« On nous cherche des poux » : Anticor toujours dans l’attente du renouvellement de son agrément
Fer de lance de la lutte contre la corruption des élus et des hauts fonctionnaires en tout genre, Anticor retient son souffle. L’agrément qui lui permet de saisir la justice expire le 15 février. Et alors que la demande a été déposée il y a plusieurs mois, le gouvernement n’a, jusqu’ici, pas accepté son renouvellement, jugeant insuffisantes les réponses apportées par l’association sur son fonctionnement. « On nous cherche des poux, c’est une évidence », estime la présidente d’Anticor, Elise Van Beneden.
Dossiers politiquement sensibles
Fondée en 2002 dans le but de « réhabiliter le rapport de confiance qui doit exister entre les citoyens et leurs représentants », Anticor s’implique dans des affaires judiciaires en signalant au parquet des faits susceptibles de recevoir une qualification pénale. À son actif, de nombreux dossiers impliquant, pêle-mêle, Alstom, le Grand Paris, Mathieu Gallet ou encore Dassault. Récemment, l’association a obtenu la mise en examen de Richard Ferrand, l’ouverture d’une information judiciaire sur un possible conflit d’intérêt d’Alexis Kohler, secrétaire général de l’Élysée. C’est également à la suite de sa plainte que l’actuel garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti est visé par une information judiciaire pour « prises illégales d’intérêt ».