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La GAUCHE a-t-elle un problème avec la NATION ? - Commun COMMUNE [le blog  d'El Diablo]

C'est le congrès du PCF mais tout le monde s'en fout

Trois enseignements sur le vote des communistes des 7-9 mai  2021 

 

 

Les communistes ont voté. Validant ainsi la candidature «jusqu’au bout» de Fabien Roussel. D’ici un an,  on verra le sort réservé à cette candidature par les électeurs, mais aussi par l’évolution de la situation politique. 

Mais dans l’immédiat, il n’est pas inutile de s'attarder sur le résultat du vote des communistes car il comporte 3 enseignements majeurs; 

 

Le premier, c’est l’accélération de l’affaiblissement du PCF, de son rétrécissement. Si on compare l’évolution entre le vote désignant Marie George Buffet,  ceux de 2011 et 2016 actant la candidature de Jean Luc Mélenchon et celui d’hier, les chiffres sont sans appel concernant le nombre de votants:

2006: 52 302

2011: 48 631

2016: 41 048

2021: 30 191

Près de trois ans après le congrès de 2018 qui devait marquer un retour du PCF («PCF is back» est le slogan à la mode sur les réseaux sociaux) on ne trouve pas cette ambition dans les chiffres des votants, ni dans celui du nombre d'adhérents (-7000)…

 

Second enseignement c’est le désamour profond avec Jean Luc Mélenchon.

Les options avec la proposition de Mélenchon recueillaient

2011: 28 827

2016: 20 827

En 2021 il n’était dans aucune des options mais beaucoup ont considéré, ou tenté de faire croire, que l’option alternative impliquait ce choix. L’option 2 réalise en 2021:  6 817 voix. Un effondrement à l’égard d’une candidature d’union . 

 

Troisième enseignement, il n’y a pas d’engouement sur une candidature communiste. Elle ne connaît pas une poussée significative du nombre de voix:

2011: 19 538 (Cumul Chassaigne et Dan Trang)

2016: 18 105

2021: 21 337 (+18%)

 

Nous sommes très loin des 41 533 voix de Marie Georges Buffet lors du vote de confirmation en décembre 2006.

Ça n'empêche pas Nicolas                          Ça n'empêche pas Nicolas

 

Ces éléments chiffrés parlent d'eux mêmes : le PCF peut mesurer ainsi où l'a conduit la politique qu'il mène depuis plus de vingt ans et illustrée par le Congrès de Martigues, en l'an 2000, et sa participation au gouvernement, dit de la "gauche plurielle" sous la houlette de Jospin entre 1997 et 2002.

Ce fameux congrès consacrait, par ses thèses votées, l'abandon des principes qui ont fait jusque-là   la force du PCF : la lutte de classes comme moteur de l'histoire et le lien historique avec notre peuple, et d'abord avec les couches populaires.

Rappelons-nous : au congrès de Martigues - Robert Hue était alors secrétaire national du parti - deux résolutions étaient proposées au vote des militants :

La première définissait l'évolution de la société du point de vue économique.
Il était dit que " la révolution informationnelle" modifiait en profondeur l'évolution économique de la France jusqu'à rendre caduques les analyses de classe antérieures...

La seconde définissait les objectifs prioritaires du parti. Il lui fallait "conquérir des lieux de pouvoir", terme qui, en fait, désignait les sièges tant à l'Assemblée nationale que dans les  les municipalités et les cantons...

Ces objectifs faisaient totalement l'impasse sur l'implantation du PCF dans les entreprises, omettant parallèlement d'aborder le problème tragique de la désindustrialisation , tant pour la France que pour l'organisation du Parti - opérant une rupture de fait entre l'organisation communiste et le monde ouvrier.

Ces problèmes soulevés par la direction du parti n'offrant pas de véritables débats entre militants. Ils étaient résumés par l'équation : ou tu est pour la ligne officielle, ou tu te situe contre le Parti...

Le Congrès de Martigues à été un révélateur d'une remise cause des principes de base sur lesquels le PCF s'est développé. Et pour de nombreux adhérents et militants, c'est le début d'un départ en masse (La direction chiffrait encore à  300.000 membres  dans les années 90...) pour connaître les chiffres calamiteux  d'aujourd'hui. 

A ces raisons, s'ajoute la politique du gouvernement Jospin, à laquelle se sont associés avec zèle les ministres communistes  : privatisations à outrance, politique d'intégration européenne, participation à la guerre d'agression menée dans les Balkans par l'Otan - dont la France -  avec pour objectif la désintégration de la Yougoslavie. 

Toute ces raisons ont donc accéléré la désintégration du Parti communiste dont les membres s'en sont séparés par vagues successives. Et aboutir aux effectifs actuels.

Tant que ses dirigeants n'auront pas rompu publiquement avec la ligne opportuniste menée depuis plus de vingt cinq ans par ses directions successives, le PCF ne pourra renaître de ses cendres.

Malheureusement, l'autonomie revendiquée par Fabien Roussel ne suffira pas à renouer les liens entre entre le PCF et notre peuple. 

C'est seulement par un changement de cap, clair et assumé par ses dirigeants, que pourra se renouer le lien rompu entre les communistes et les couches populaires. 

C'est à ce prix que renaîtra l'espoir d'un véritable changement de société dans notre pays.

Jean LEVY

 

 

Tag(s) : #PCF
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