Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

La CGT Renault appelle à la mobilisation ce 5 octobre. © Eric Tschaen/RÉA

Casse sociale chez Renault

                                             

                                             Une « Renaulution» 

                                            

                   en mode régression

Un expert en casse sociale.

Alors que la marque au losange a entamé les négociations de son accord triennal 2022-2024, la CGT tire la sonnette d’alarme.

Si, depuis deux décennies, Renault est passé maître dans l’art de flexibiliser les horaires et de réduire les rémunérations, cette nouvelle salve de discussions, censée accompagner la transition vers la voiture électrique, dépasse ce que le groupe a déjà connu.

Lors de la réunion du 28 septembre, la direction a ainsi mis sur la table une augmentation de quatre heures du temps de travail par an, passant de 1603 heures à 1607 heures. Une mesure déjà en vigueur au pôle industriel ElectriCity, dans les Hauts-de-France, appartenant au groupe.

Au-delà de cette proposition contestée, la CGT a décelé une autre entourloupe. Présentée comme indolore sur la fiche de paie par le constructeur, la fin du paiement de la pause de 20 minutes aura des conséquences non négligeables. «Le salaire ne va pas baisser en apparence pour ceux qui sont en poste, mais les augmentations seront bloquées pendant trois ans au moins alors que tous les prix, dont celui de l’énergie, augmentent, dénonce Florent Grimaldi, délégué CGT au technocentre de Lardy (Essonne).

Pour les futurs embauchés, la rémunération sera, elle, plus faible de 4,5 %.» Au passage, outre l’instauration de cette grille salariale à deux vitesses, avec 86 euros de salaire en moins pour les nouvelles recrues, les employés se retrouveront de fait à travailler gratuitement un jour par mois.

Dans cette négociation, le constructeur franchit aussi un cap supplémentaire en matière de travail à la carte. Les salariés pourraient ainsi travailler une heure de plus certains jours et n’être prévenus que le matin même…

Ces heures supplémentaires seraient payées à 120 % et non plus à 125 % comme cela était le cas précédemment pour les huit premières.

Huit samedis de travail par an pourraient aussi être imposés en fonction des besoins de production.

Cinq jours de «capital temps individuel», à disposition des employés, pourraient être récupérés par l’entreprise pour pouvoir les poser en cas de creux d’activité.

2000 suppressions de postes en plus

Pour Jean-François Pibouleau, délégué syndical central CGT, pas de doute: «Ils anticipent la diminution du chômage partiel financé par l’État et veulent faire peser l’adaptation du travail uniquement sur les salariés, par exemple, en fonction de l’approvisionnement en semi-conducteurs.

Cet été, il y a des sites où les personnels ont été limités à douze jours de vacances, compte tenu de la charge de production. Chez Renault, les hommes sont vraiment considérés comme de la "matière première."

Pourtant, les coups de rabot dans les effectifs continuent.

Si 4600 suppressions d’emplois avaient été annoncées en février 2020 en France, 2000 autres viennent s’ajouter pour la période 2022-2024, principalement dans le secteur de l’ingénierie et des fonctions support, alors que 2500 recrutements seront réalisés en parallèle. «300 emplois pourraient disparaître à Lardy, estime Florent Grimaldi. Luca de Meo (directeur général du groupe – NDLR) nous dit qu’il aime les voitures, mais les traitements de cheval administrés aux salariés sont toujours les mêmes depuis quinze ans.»

Si la CGT Renault appelle à la mobilisation, ce 5 octobre, pour exiger un treizième mois et des embauches à partir de 1800 euros par mois, elle décidera d’une nouvelle journée d’action dans les jours à venir.

CÉCILE ROUSSEAU

Tag(s) : #Renault : casse sociale
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :