La libération de Georges Ibrahim Abdallah ne serait que justice. Nous en parlions sur NBH il y a déjà trop longtemps. Trop longtemps aussi que ce militant de la libération nationale est détenu dans les geôles françaises: 37 ans. Oui 37 ans ! Plus encore que Auguste Blanqui ou Nelson Mandela !
Pourtant cet attentat contre les droits de cet homme ne soulève que l'indignation des milieux militants. Non parce que nos compatriotes seraient indifférents mais parce que les médias se taisent sur son cas.
Ah si Georges Ibrahim Abdallah était Russe et s'appelait Navalny il serait couvert de prix Sakharov et des cris d'alarme, des exigences même, susurrées aux augustes oreilles présidentielles, des professionnels de la hargne à sens unique, contre les Vénézuéliens, les Cubains...mais surtout pas contre les enfermés de l'occident. Mumia Abu Jamal 31 ans (Etats Unis), largement dépassée par Leonard Pelletier 37 ans (Etats Unis). Comment accepter qu’Israël ait condamné à vie 474 Palestiniens: le doyen des prisonniers, Karim Younis, est derrière les barreaux depuis plus de 31 ans, Marouane Barghouti purge depuis 2002 cinq peines de prison à perpétuité…et Julian Assange enfermé pour...rien. Parce qu'il a informé les peuples des obscénités criminelles des puissants.
NBH se joint à ceux qui exigent la libération immédiate de Georges Ibrahim Abdallah et de tous les prisonniers d'opinion partout dans le monde.
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NBH vous propose l'article du réalisateur Pierre Carle dans le Monde Diplomatique :
https://www.monde-diplomatique.fr/2020/08/CARLES/62066
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Georges Ibrahim Abdallah est un communiste libanais d’origine chrétienne maronite, enfermé en France depuis bientôt 37 ans. Pourquoi ? Comment un Libanais arrêté en 1984 à Lyon est-il encore dans les prisons françaises malgré le fait qu’il soit libérable depuis 22 ans ?
Enseignant dans le nord du Liban dans les années 70, Georges Abdallah s’engage auprès du peuple palestinien et contre la colonisation. Très jeune, il quitte sa région pour rejoindre la mobilisation contre l’occupation israélienne, notamment au moment des invasions de 1978 et de 1982, dans un Liban alors en pleine guerre. Ces opérations militaires à répétition furent ravageuses et meurtrières pour les populations palestinienne et libanaise. Les bombardements de l’armée israélienne feront des milliers de victimes civiles et la barbarie trouvera son apogée à travers les désormais tristement célèbres massacres des camps de réfugié.e.s palestinien.ne.s de Sabra et Chatila en septembre 1982.
Dans ce contexte, Georges Abdallah co-fonde les Fractions Armées Révolutionnaires Libanaises (FARL) qui revendiquent plusieurs opérations sur le sol français dont les exécutions en 1982 de Yacov Barsimentov et Charles Ray, agents du Mossad et de la CIA en activité.
Arrêté à Lyon le 24 octobre 1984, Georges Abdallah a été condamné à la perpétuité pour complicité d’assassinats à la suite d’un procès politique et criblé d’irrégularités.
À titre d’exemple, citons le cas de son premier avocat, Jean-Paul Mazurier qui révélera quelques temps après le procès, avoir travaillé pour les Services de renseignements français. Ou encore ces accusations loufoques (officiellement démenties quelques temps plus tard) à l’encontre des frères Abdallah, supposément responsables des attentats de la rue de Rennes à Paris en 1986. Attentats qui serviront à ériger Georges Abdallah en bouc-émissaire dans une période où le pouvoir et les médias de l’époque cherchent un coupable aux attentats sanglants qui font la une des actualités.
Le procureur réclamera 10 ans d’emprisonnement. Georges Abdallah sera condamné à perpétuité. La justice d’exception tourne à plein régime.
D’après le droit français, il est éligible à une libération conditionnelle depuis 1999. Pourtant, Georges Abdallah a fait huit demandes de libération. Sans succès.
En 2013, le tribunal d’application des peines accorde cette libération mais la conditionne à une expulsion vers le Liban. Manuel Valls alors ministre de l’intérieur refuse de signer l’arrêté d’expulsion. Le motif ? Georges Abdallah refuse de se repentir. L’État français poursuit son acharnement. Georges Abdallah restera en prison.
En mars 2020, Georges Abdallah a reçu pour la troisième fois la visite de M.Rami Adwan, ambassadeur du Liban en France, cette fois accompagné de Mme Marie-Claude Najm, ministre de la Justice du gouvernement libanais démissionnaire. Lors de cette rencontre, ils ont réaffirmé le soutien de l’État libanais à la libération de Georges Abdallah. Tout comme la mobilisation pour sa libération qui se développe en France depuis plus de 15 ans, mais aussi au Liban où l’attendent sa famille et de nombreux soutiens, en Palestine où il est considéré comme un des 4650 prisonnier-e-s palestinien-ne-s, et dans des dizaines de pays à travers le monde.
Le 24 octobre 2021, Georges Abdallah aura passé 37 ans dans les prisons françaises. Il est devenu le plus ancien prisonnier politique d’Europe. La veille, le 23 octobre, nous serons plusieurs centaines à nous faire entendre et à exiger sa libération devant la prison de Lannemezan où il est enfermé.
Aujourd’hui, demander sa libération est une simple exigence de justice !
Libérez Georges Abdallah !
NBH publie le dernier appel à la libération de Georges Ibrahim Abdallah et la liste des premiers signataires:
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