Grève victorieuse
chez Arco à Châtellerault :
550 couturières des sacs de luxe Vuitton ont veulu gagner plus
Voici les avancées obtenues :
- 128 € bruts de plus pour toutes et tous (soit plus de 100 € nets).
- Majoration de 25% des heures de nuitpour les salarié(es) de l'équipe en décalé.
- Maintien de la prime d'assiduité.
- Forfait mobilité de 100 € par an pour toutes et tous.
- 1 journée par enfant malade par an rémunérée.
- Étalement des retenues de la grève sur trois mois.
C'est un accord important pour les « piqueuses » et autres « petites mains » de chez Arco (Ateliers réunis du Centre-Ouest) qui s'était mises en grève pour la première fois de l'histoire du site.
« C'est le P-DG d'Arco lui-même, Bruno Joyerot, qui est venu signer l'accord. Après trois jours de grève majoritaire dans les ateliers et plusieurs propositions de la CGT, nous avons obtenu le meilleur accord chez les sous-traitants maroquiniers, se félicite Pascal Rouger-Cagé, de la CGT Arco. Sous-traitants oui, sous-payés non merci ! Nous avons porté les revendications des salarié(es). La direction a fait un geste. Grâce à la mobilisation, nous avons obtenu de très belles avancées. »
L'image du maroquinier de luxe était en jeu
Si la situation a pu se débloquer, c'est aussi parce que l'image du fabricant de maroquinerie haut de gamme, qui emploie 87 % de femmes parmi ses 1.000 salariés, était en jeu, avec sa réputation. « La médiatisation du conflit chez Arco faisait mauvaise publicité », résume la CGT Arco.
Et la visite, programmée ce mercredi 25 mai 2022, des cadres de la prestigieuse maison Louis Vuitton (Bernard Arnault, P-DG de LVMH) dans une usine en plein conflit aurait fait de surcroît mauvais genre.
"L'heure est à l'apaisement"
Le conflit terminé, les couturières, ex-« pas contentes », ont repris le chemin des ateliers pour la confection des sacs à main Louis Vuitton. « Tous les salarié(es) sont contents. Nous avons repris le travail ce lundi matin. L'heure est maintenant à l'apaisement. »
On les avait quittées mercredi après-midi 18 mai 2022 sitôt la grève déclenchée pour les salaires sur le parking de leur usine Arco à Châtellerault.
Deux jours plus tard, ce vendredi 20 mai, les couturières de chez Arco (Ateliers réunis du centre-ouest) qui fabrique des sacs à main de luxe Louis Vuitton sont toujours en grève. Et le mouvement a pris de l'ampleur.
Une lutte victorieuse de
550 "pas contentes" devant l'usine
Les "piqueuses" et autres "petites mains" sont passées de 350 à 550 grévistes (720 CDI et 1.000 avec les intérimaires).
Elles ont quitté le parking très sécurisé de la discrète entreprise du Sanital pour s'installer sur la voie publique devant l'usine.
"Le mouvement a grossi avec la mobilisation des salariées des trois équipes (équipe de jour, équipe décalée et équipe de nuit)", annonce Pascal Rouger-Cagé, de la CGT Arco.
La CGT des Fonderies du Poitou en soutien
Les salariées "toujours pas contentes" ont reçu le soutien et la visite des responsables de l'Union locale de la CGT (Julien Delhoume…) mais aussi des très aguerrissyndicalistes de la CGT Fonderie du Poitou d'Ingrandes (Jean-Philippe Juin…), rompus à ce genre de mobilisation.
Un soutien logistique, financier (drapeaux, sono…) et des conseils d'organisation du mouvement leur ont été apportés.
Nous consentons à faire des efforts en demandant + 100 € nets par mois mais la direction n'est pas d'accord et veut rogner sur nos acquis sociaux.
Sur le fond du dossier de cette crise chez Arco, le bras de fer continue avec la direction. Les négociations sont toujours au point mort. Elles achoppent toujours sur les salaires dans le cadre des fameuses NAO (Négociations annuelles obligatoires). Malgré une évolution des positions.
La CGT Arco, qui demandait dans un premier temps une augmentation de 150 € nets par mois (contre + 70 € proposés par la direction), a revu ses prétentions à la baisse.
"On demande maintenant + 100 € nets mais la direction propose 86 € nets… en nous retirant des avantages (carte carburant, tickets resto, budget CSE, prime ancienneté, non-paiement des jours de grève…). C'est non ! On veut rogner sur nos acquis, c'est non ! On continue la grève", proteste Pascal Rouger-Cagé, de la CGT Arco.
Et de rappeler pour légitimer leurs revendications : "Avec l'augmentation du Smic, certains(es) d'entre nous touchent pareil que le Smic maintenant."
"Pas de reprise du boulot, pas de négo!"
De son côté, la direction(1) bloque aussi visiblement. "Elle nous a répondu que tant qu'on ne reprenait pas le boulot, il n'y aurait pas de reprise des négociations", rapporte la CGT Arco.
Mais les choses pourraient bouger, apprend-on sur place. Des cadres de la prestigieuse maison Louis Vuitton (Bernard Arnault, P-DG de LVMH) sont attendus sur place la semaine prochaine pour une visite de l'entreprise.
Voici les avancées obtenues :
- 128 € bruts de plus pour toutes et tous (soit plus de 100 € nets).
- Majoration de 25% des heures de nuitpour les salarié(es) de l'équipe en décalé.
- Maintien de la prime d'assiduité.
- Forfait mobilité de 100 € par an pour toutes et tous.
- 1 journée par enfant malade par an rémunérée.
- Étalement des retenues de la grève sur trois mois.
C'est un accord important pour les « piqueuses » et autres « petites mains » de chez Arco (Ateliers réunis du Centre-Ouest) qui s'était mises en grève pour la première fois de l'histoire du site.
« C'est le P-DG d'Arco lui-même, Bruno Joyerot, qui est venu signer l'accord. Après trois jours de grève majoritaire dans les ateliers et plusieurs propositions de la CGT, nous avons obtenu le meilleur accord chez les sous-traitants maroquiniers, se félicite Pascal Rouger-Cagé, de la CGT Arco. Sous-traitants oui, sous-payés non merci ! Nous avons porté les revendications des salarié(es). La direction a fait un geste. Grâce à la mobilisation, nous avons obtenu de très belles avancées. »
L'image du maroquinier de luxe était en jeu
Si la situation a pu se débloquer, c'est aussi parce que l'image du fabricant de maroquinerie haut de gamme, qui emploie 87 % de femmes parmi ses 1.000 salariés, était en jeu, avec sa réputation. « La médiatisation du conflit chez Arco faisait mauvaise publicité », résume la CGT Arco.
Et la visite, programmée ce mercredi 25 mai 2022, des cadres de la prestigieuse maison Louis Vuitton (Bernard Arnault, P-DG de LVMH) dans une usine en plein conflit aurait fait de surcroît mauvais genre.
"L'heure est à l'apaisement"
Le conflit terminé, les couturières, ex-« pas contentes », ont repris le chemin des ateliers pour la confection des sacs à main Louis Vuitton. « Tous les salarié(es) sont contents. Nous avons repris le travail ce lundi matin. L'heure est maintenant à l'apaisement. »