La troisième nuit de violences a encore accru d'intensité dans nos villes et nos cités, dans les quartiers qui concentrent la misère.
Malgré 40.000 policiers mobilisés.
Cette explosion sociale, née en banlieue populaire, a fait déborder la violence au coeur de certaines métropoles, dont Paris. Edifices publics, magasins, centre de loisirs et de culture ont été, à nouveau, la proie des flammes. De nombreux blessés, y compris parmi les policiers.
Les jeunes appréhendés ont souvent moins de dix-huit ans.
Face aux troubles occasionnés, un Cellule interministérielle, présidé par le Président, n'a pas, ce 30 juin, décrété l'état d'urgence de peur qu'il soit sans effet la nuit prochaine, et les suivantes....
Et dans ce cas qu'est-ce qu'on fait ?
Le pouvoir semble débordé devant ces violences.
Et pourtant, elles étaient attendues.
2005, qui en était les prémices, vit des semaines et des semaines durant, nos banlieues s'enflammer et la loi s'échapper. Avec un motif similaire : des jeunes victimes de violences policières.
Nous payons cash le fruit d'une politique suicidaire, depuis trente ans poursuivie par l'ensemble des gouvernements qui se sont succédés : enfermée, loin des centres-villes, la population la plus pauvre, souvent d'origine étrangère - leurs parents venus du Maghreb - mais, dans ce temps-là, logés dans des bidonvilles.
Mais, il y avait du boulot chez Renault.
Depuis les années 70, logés dans des HLM de banlieue, où ils acquittaient leur loyer. Mais avec la crise et le chômage de masse, ces fameux "quartiers", sont sans travail et donc sans ressources.
Des influences étrangères bien organisée et bien dotées, venues des Etats du Golfe, au nom de l'Islam, ont épandu la parole divine à travers les prêches d'imans orthodoxes pour éduquer ces jeunes dans une foi qui n'était pas celle de la République...
A l'Elysée, à Matignon, on se frottait les mains : cet endoctrinement valait mieux que celui des syndicats et des appels à la lutte sociale : plus d'imans : moins de militants ouvriers !
Les banquiers pouvaient dormir sur leurs deux oreilles.
Abandonnés par tous, il fallait bien survivre : trafics en tous genres, la drogue en particulier, faisaient vivre les familles, qui, sans ça, ne pouvaient payer leur loyer.
Il fallait bien qu'à nouveau cela éclate. 2005 a constitué la première explosion.
Nous vivons la seconde. Et avec des gouvernements comme on a, soyons sûr qu'il y en aura une troisième...
JEAN LEVY