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"Il faut savoir terminer une grève !", tel est le propos lancé par Nicolas Sarkozy à l'Assemblée des maires de France. Le Président de la République, fidèle à son habitude, pille délibérément la mémoire ouvrière pour jeter le trouble dans les esprits. La formule employée hier reprend, mot pour mot, celle que Maurice Thorez avait utilisée en 1936. Sarkozy veut ainsi s'approprier l'esprit de responsabilité du dirigeant communiste pour peser sur la conscience des masses populaires, celle des grévistes des transports en premier lieu, celle de la population enuite.
 
Il s'agit là d'un véritable détournement de sens. Le Président agit en faussaire. Pourquoi ? En 1936, Thorez s'adressait aux grévistes qui venaient de remporter une victoire sociale historique sur le patronat. Dans son esprit, poursuivre le mouvement, les objectifs revendicatifs étant atteints, n'avait plus aucun sens. Aujourd'hui, Sarkozy veut désarmer les salariés en lutte
avant que ne commence la négociation. 
Il ose solliciter la pensée du leader du PCF, exprimée il y a plus de soixante dix ans, alors qu'il reprend, dans le même temps, les attaques les plus haineuses contre les grévistes qui "
prendraient les Français en otages". Ce sont les termes mêmes lancés par les plus ultras, les Devedjian et ses compères, les fondateurs bottés et casqués d'Ordre Nouveau, aujourd'hui, responsables de l'UMP, à l'origine de manifestations "spontannées" de soit-disants usagers contre les grèvistes. 

Les véritables références historiques du Chef de l'Etat devraient puiser leurs sources dans les écrits des Sarkozy de 1936. La droite et l'extrême droite, à l'époque, dans un langage d'une violence rare, s'en prenaient aux ouvriers qui osaient occuper "leurs usines", s'approprier "leurs plages".Ils dénonçaient alors les communistes, et tous les "rouges" en général, comme des "agents de l'étranger",(de Moscou, pour être précis), qu'il fallait mettre hors d'état de nuire. Ce qu'ils ont fait dès septembre 1939, puis en collaboration avec l'occupant allemand, de 1940 à 1944. 
Sarkozy devrait citer Denis Kessler, l'un des dirigeants du Medef, qui vient de déclarer que les réformes, initiées par le Président, visent à liquider tous les acquis sociaux imposés à la Libération, en application du programme du Conseil National de la Résistance. 
Une manière de prouver que la lutte continue des mêmes contre les mêmes.
 

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