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Le 18 décembre 2005, Evo Morales est élu président de la Bolivie. Il est le premier indien, peuple pourtant majoritaire dans ce pays de 10 millions d'habitants, a accéder à un poste de responsabilité.
Fidèle à son programme, celui du MAS (Mouvement vers le Socialisme), il décrète, le 1er mai 2007, la nationalisation des hydrocarbures : l'Etat devient majoritaire dans ces sociétés, jusqu'à là propriété de multinationales. Celles-ci conservent une part minoritaire du capital, mais perdent le droit de contrôle sur la gestion de ces industries.
Sur le plan agraire, le gouvernement décide une redistribution des terres au profit des paysans indiens, jusque là privés du droit de propriété du sol. Or, dans les plaines et les plateaux de l'Est de la Bolivie, la terre cultivable est le bien de quelques familles blanches ou créoles. C'est ainsi, que dans les seuls départements de Beni et de Santa Cruz, 312 966 ha appartiennent à seulement seize familles, qui les ont accaparés, entre 1953 1992, grâce aux dictatures militaires. La famille Monastenos Nieves détient plus de 36104 ha; une autre, 54198 ha; une troisième, 24934 !
On comprend que le président Evo Morales ait rencontré de puissantes oppositions à la réforme agraire, et aux nationalisations, jusqu'à l'intérieur de l'Assemblée. En effet, si le MAS dispose de la majorité des élus, la Constitution, qui était encore en vigueur, exigeait  un  vote des 2/3 des parlementaires pour faire adopter les réformes...
Morales a du imposer une nouvelle Constitution, démocratique celle-là, pour appliquer son programme. Les représentants de l'oligarchie bolivienne ont bataillé dur pour retarder un vote obtenu, en l'absence des parlementaires hostiles, par 164 voix sur les 255 élus que compte l'Assemblée. Et cela grâce la pression populaire des paysans et des mineurs, mobilisés.
Tout au long de 2007, le gouvernement d'Evo Morales a dû compter avec diverses agitations violentes, fomentées par la bourgeoisie, qui refuse de céder son pouvoir économique. C'est ainsi que les propriétaires de mines privées, abusivement appelées "coopératives", s'en sont pris aux mineurs d'Etat pour tenter de s'emparer des biens de la Nation. Les affrontements ont fait plusieurs morts, mais la manoeuvre a échoué.

Aujourd'hui, la population blanche et créole de plusieurs départements, ceux de Santa Cruz, de Beni, de Pandro, de Tarija (départements qui détiennent les richesses du pays - hydrocarbures et terres riches agricoles- )tente de briser l'unité de la Bolivie. Sous couvert "d'autonomie" de ces départements, ils exigent que ceux-ci gardent, à leur profit, l'essentiel des gisements de gaz, et leurs immenses propriétés agraires. Un premier référendum pour "l'autonomie" du département de Santa Cruz a eu leu le 4 mai. Jugé illégal par le gouvernement, ce vote est présenté comme l'expression de la "démocratie" par nos médias occidentaux. Les menées sécessionnistes sont soutenue financièrement par l'Ambassade des Etats-Unis et la NED (National Endowment for Democracy) qui prodiguent largement des centaines de millions de dollars aux dirigeants de la subversion. Ceux-ci, les préfets des départements en question (les gouverneurs) comme Rubèn Costa à Santa Cruz, des gros industriels, tel Branko Marinkovic, ont crée des "comités civiques" pour entrainer la population, organiser des manifestations, des grèves économiques. Ils veulent créer le désordre "au nom de la démocratie" pour,disent-ils, "préserver la nation Camba" (blanche et créole), de la "nation  Criolla" (les indigènes indiens de l'Ouest andin). Ceux-ci sont considérés comme des "paresseux", incapables de  gérer le pays. Ils sont un "boulet au pied" des riches.

L'objectif est, en fait, de mettre un terme à l'expérience progressiste d'Evo Morales, par tous les moyens. On se croirait revenu en 1973, au Chili d'Allende, ou au Venezuela, en 2002, quand un putsch organisé par Washington avait voulu éliminer Hugo Chavez.
Il s'agit d'une guerre de classe, doublée d'une violence raciste, menée à l'encontre de la majorité des Indiens pauvres et des travailleurs de Bolivie.

Que va faire Morales ?
Que vont tenter les nantis des provinces rebelles ?
Déjà, le Président bolivien a reçu le soutien de l'Organisation des Etats Américains (OEA) qui considère les référendums comme illégaux.
Tout va dépendre du soutien, non seulement des Indiens, mais également des ouvriers, des mineurs (et de leurs syndicats), au président de la Bolivie, ainsi que de la volonté de celui-ci de faire respecter l'ordre démocratique par l'appui populaire.
Il est nécessaire aussi, en France comme en Europe, de développer la solidarité internationaliste envers l'expérience progressiste bolivienne.
La prise de position de Danielle Mitterrand, en soutien au peuple bolivien, constitue un geste qui doit permettre, dans notre pays, d'élargir la solidarité active des secteurs les plus larges de la population pour mettre en échec la contre-révolution, téléguidée par l'Empire étatsunien, en Amérique latine.

Tag(s) : #Contre l'impérialisme
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