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Les mauvaises nouvelles économiques et sociales pleuvent sur notre pays.

Le pouvoir et ses médias sont contraints d’y faire largement écho. Ils ne peuvent cacher l’explosion du chômage, la récession, les entreprises qui délocalisent, les conditions de vie de plus en plus dures, imposées aux salariés, aux retraités. Encore que le tableau dressé soit fort loin des réalités.

Si le nombre croissant des privés d’emploi apparaît dans les statistiques, rendues publiques le plus tard possible (pour éviter leur impact à la veille du scrutin des « européennes »), aucun chiffre n’atteste l’ampleur du « chômage technique », méthode utilisée pour rendre plus « soft » les effets du chômage en le répartissant. Et pourtant, la restriction apportée aux horaires de travail, conduit à une baisse drastique des rémunérations et, partant, à une détérioration des moyens d’existence de nouvelles couches de la population.

 

De plus, il n’est pas possible de cacher que la situation économique ne peut guère évoluer dans le bon sens avant de nombreux mois, voire des années.

Aussi, le pouvoir et toute la classe politique, cherchent par quels moyens « faire passer la pilule ». Ne pouvant nier l’évidence, alors que tout au long de ces dernières années, la propagande officielle annonçait des « lendemains qui chantent », il fallait trouver l’explication de ce retournement de conjoncture, nié jusqu’au dernier moment.

Chacun se souvient des nombreuses déclarations de Nicolas Sarkozy, de Christine Lagarde et de leurs porte-parole UMP,  sur « la France épargnée » par « la crise »…

Aujourd’hui, face à une réalité qu’on ne peut plus cacher, le pouvoir, comme « l’opposition », ont trouvé l’explication unique à la détérioration profonde de l’économie : c’est « la crise », avec un grand C.

Le mot est lâché.

Certes, c’est vrai : il y a crise et même une crise profonde, comparée à celle de 1929.

Mais « la crise », dans la bouche des politiques comme dans les médias, non seulement n’est pas expliquée, mais elle est décrite comme un phénomène de la nature, un genre de cyclone imprévu, un super« tsunami » qui se serait abattu sur le monde, et face auquel, on ne peut pas grand-chose.

Et à chaque dégât social produit par cet « ouragan », la réponse est toute trouvée : c’est « la crise ! ». Et d’ajouter, en matière de consolation, « Nous nous en tirons mieux en France que dans les autres pays d’Europe. Voyez l’Allemagne ! », sans esquisser la moindre explication de cette situation.

Ce comportement officiel, est relayé par tous les médias, les « économistes distingués », les « spécialistes » de toutes disciplines – de tous ces « experts » qui n’avaient rien vu venir quelques semaines avant l’effondrement des Bourses.

 

Encore, en 2008, ils nous comptaient, joyeusement, le développement harmonieux de l’économie, prônaient un système de retraites fondé sur les fonds de pensions, regrettaient que ‘les Français rechignent à s’endetter davantage’.

Pour eux, les « traders » étaient les nouveaux dieux du stade capitaliste. Les fortunes immenses édifiées, du jour au lendemain, par quelques tours de passe-passe boursiers, faisaient la « une » de l’information. Les moyens pratiqués pour y parvenir, étaient élevés au niveau de l’intelligence suprême. Certes, par une pudeur qui s’explique, les commentateurs des places boursières utilisaient (et utilisent toujours) des expressions plus « soft » : personne ne parle de « spéculation ». Il est préférable d’utiliser le terme de « prise de bénéfice ».

On parle de « hausses des cours des matières premières, des céréales » ou de leur éventuelles baisses, comme des phénomènes météo, sans préciser QUI est à l’origine de ces fluctuations, à qui elles profitent, leur lien direct avec le nombre de victimes de la faim dans le monde (un milliard d’habitants, un véritable holocauste alimentaire).

Cette « discrétion » sur l’origine de la crise s’explique aisément.

Ce sont ceux-là mêmes, qui nous comptaient fleurette - les politiciens « libéraux », de droite comme « de gauche » -   et  la politique économique qu’ils ont imposée, les vrais artisans de la crise. Ils sont en France comme dans les autres pays capitalistes, les USA en premier, à l’origine de la bulle financière qui a explosé en 2007, 2008. Les Bourses, tels les casinos de Las Vegas, ont créé, par une immense spéculation, une économie virtuelle sans rapport avec l’économie réelle.

Les multinationales, les établissements bancaires atteignaient des sommets à la cotation des marchés, sans que la valeur des biens produits soit modifiée. Cette situation a créé une distorsion dangereuse, entre rêve et réalité, qui ne pouvait qu’exploser. 

Or, cela a été possible du fait de la politique menée par tous ces Etats, la France comme les autres pays occidentaux. La mise à disposition des entreprises de moyens favorables à la spéculation, la déréglementation à tout va, les « hedges fonds », le recours organisé aux « paradis fiscaux », tout a contribué à l’éclatement de la crise.

Cette vérité, il faut la cacher.

Car, les Etats en question n’ont pas « mal géré l’économie ». Ils ont tout simplement appliqué les mesures conformes à l’évolution naturelle du Capital, sa recherche d’une rotation la plus rapide possible, avec l’objectif de réaliser les plus hauts profits.

Aujourd’hui, devant l’étendue du désastre, nos gouvernants feignent de découvrir

Ce qu’ils appellent, pudiquement, des « dérapages », ce sont les conséquences logiques de leur politique.

Qui ne fustige pas les « paradis fiscaux », mis en place par les Etats, et conservés par eux ?

Qui ne dénonce pas les  « scandaleux »  traders, « d’où viendrait tout le mal » ?

Qui ne met pas à l’index, les « patrons voyous », qui ont utilisé tous les droits, octroyés par le pouvoir, afin  d’exploiter au meilleur taux de profit ?

La démagogie coule à flots.

Il faut bien canaliser le mécontentement…

Mais rien ne change.

Le Capital est toujours aux commandes.


Jean LEVY 

 

 

Tag(s) : #Lutte de Classe
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