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LE REJET NE SUFFIT PAS

 

par Jean LEVY

 

Au lendemain de l’intervention télévisée de Nicolas Sarkozy, prestation destinée à redorer le blason du Président, les sondages indiquent, au contraire, que seuls moins du tiers des Français a été convaincu par l’hôte de l’Elysée. Le divorce entre les gouvernants et les gouvernés n’a jamais été aussi profond. Le taux d’abstentions aux élections, générales ou partielles n’a atteint un taux aussi élevé : 70% à Rambouillet, dimanche dernier, comme à Grenoble, l’autre semaine. Et dans la circonscription des Yvelines, historiquement ancrée à droite, dernière a été battue.

 

Ce rejet massif du « sarkozysme » devrait nous réjouir.

 

Pourtant, au-delà de ce  rejet, nous n’assistons pas à une révolte populaire de masse, face à la politique d’agression violente et continue du pouvoir, aux ordres des puissances d’argent.

Chacun peut constater que, de « réforme » en « réforme », toutes les conquêtes sociales, imposées à la Libération sont résolument détruites et que les acquis républicains depuis le Révolution française sont systématiquement remis en cause.

 

Nous vivons chaque jour sous la férule d’un ordre patronal, plus de droits syndicaux à l’entreprise, plus de Code du Travail. La caste des milliardaires, le « Premier Cercle » des 400 plus riches contributeurs de l’UMP, tient le haut du pavé.

Comme avant 1789, les nouveaux  nobles écrasent les « manants ».

Et la seule réaction populaire, c’est le repli sur soi, l’abstention, un dégoût méprisant envers l’ensemble de la « classe politique ».

 

Pourquoi cette situation ?

Trois décennies « d’alternance » gauche-droite ont fait cause commune pour imposer  « la loi du marché », qui, par la concurrence « libre et non faussée » devait nous apporter richesse et  prospérité.

Trois décennies « d’alternance » gauche-droite ont fait cause commune pour communier ensemble sur l’autel de « l’Europe », dont l’intégration apporterait le bonheur pour chacun et la joie pour tous.

 

Les Français font le bilan. Ils constatent l’inanité des promesses et l’ampleur des mensonges dont ils sont victimes.

Qu’ils rejettent la vraie droite et la fausse gauche, rien de plus cohérent.

Mais qu’ont-ils comme autre horizon ?

Aucune force crédible ne leur propose un autre avenir, une autre société.

Ils mesurent le vide politique dans lequel ils sont plongés.

 

Faute d’un mouvement révolutionnaire qui rassemble les plus larges couches, victimes du « marché » et de la construction européenne, les Français se replient sur eux-mêmes et se « se retirent du jeu »..

Faute d’un Parti communiste offrant des perspectives de véritable changement, rompant avec les slogans mensongers et démobilisateurs de l’ « Europe sociale », englués dans une alliance électoraliste avec un PS adepte du « marché » et du FMI, les salariés font le « gros dos ».

 

Certes, contre les menaces du pouvoir visant les retraites, les syndicats appellent à la mobilisation populaire. Ils préparent la journée du 7 septembre.

C’est nécessaire. C’est urgent.

 

Mais quelle est  l’ambition des Confédérations  ?

Faire reculer le pouvoir sur CETTE « réforme ».

L’enjeu est considérable.

Une victoire ouvrirait une brèche dans le « mur d’argent ».

Faudrait-il, ensuite, poursuivre et faire tomber ce mur.

Cette perspective serait mobilisatrice, si syndicats et partis qui se réclament de la « gauche », et en premier lieu du « communisme », en ouvraient l’espérance.

Tag(s) : #Politique française
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