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CANAILLE
LE ROUGE

 

Au pays où le travail rendait libre

 

 

C’est bizarre de voir comment malgré la poussée écologique les marronniers hybrides issus de manipulations génético-idéologiques sont tolérés voir encouragés.

 

Pourquoi un 31 du mois d’août cette entrée aussi limpide qu’une motion de synthèse d’un congrès du PS ?

 

A cause de l’actualité éditoriale.

 

Un hebdomadaire ayant pignon sur kiosque qui oscille entre sa place visée de moins à droite de la vulgate réactionnaire et de plus vers la gauche de la pensée conservatrice, le Nouvel Observateur pour ne pas le nommer, profite de l’opportunité calendaire pour évoquer les 80 ans de l’arrivée d’Hitler au pouvoir.

 

Sujet intéressant et qui mérite bien qu’on s’y penche au moment où les surgeons de la souche qu’on croyait détruite bénéficient des stocks d’engrais sortis des entrepôts des pères fondateurs et gardé à l’abris par les planqués de 45 pour croitre sur le terreau de la crise du système.

 

Donc ce dossier du N.O. pour voir comment la bête immonde a fait son nid ? Bonne idée.

 

Alors bien sûr, un peu comme un parcours mémoire, les balises et étapes de l’arrivée au pouvoir, un rappel (très succinct) sur l’ouverture des camps de concentration et l’estimation (sous-estimation surprenante) de 50 000 communistes démocrates emprisonnés et assassinés, le tout mêlé à un rappel sur les racines de l’antisémitisme nazis, la solution finale et Wansee, un silence sur l’extermination des slaves (rapportés au concept de judéobolchéviks) et des tziganes).

 

Au passage le dossier alimente la légende de la « Wehrmacht Korrect » face aux SS bestiaux, ce que les familles survivantes les 642 morts de Maillé au sud de Tours le 25 aout 44 tout comme celles des Sénégalais massacrés en juillet 40 en Eure et Loire auront du mal à admettre.

 

Deux mots sur les antifascistes allemands (où les communistes là sont ignorés), le passage sous silence des syndicalistes qui seront aussi pourchassés et les projecteurs pour décerner des brevets d’antinazisme à, au côté d’authentiques résistants qui comme Sophie et Hans Scholl y laisseront la vie, des gens qui sont aussi antihitlérien qu’Antoine Pinay était anti pétainiste au aussi antifasciste qu’un décoré de la francisque.

 

C’est ainsi que se trouve rehaussé un Stauffenberg, on échappe juste à Rommel et Canari antinazis, mais on a droit à la fable des « erreurs » de Göring et Von Papen, à la sénilité d’Hindenburg.

 

Là n’est pas la surprise du dossier. Elle réside et c’est en cela confirme à un quasi négationnisme, c’est le silence aussi total qu’assourdissant sur l’engagement du grand capital industriel et financier derrière le NSDAP puis dans l’organisation de l’appareil d’état au point d’être le premier bénéficiaire de la main d’œuvre qualifiée importée dans les usines (de ceux qui tiennent de nouveau le haut du pavé) du travail gratuit esclavagiste jusqu’à l’anéantissement et dont Annie Lacroix Riz a montré dans ses travaux les articulations avec le reste du capital européen qui sera le fer des lance des collaborations.

 

Voilà donc le Nouvel Obs pris en flagrant délit de polissage des aspérités de ce qui fait la classe de ceux dont l’hebdomadaire a envie de passer du statut de dénonciateur à celui cireur de pompes.

 

Bravo, c’est parfaitement réussi. Le marronnier hybride étendra son ombre sur les cénotaphes des victimes de ceux que le titre s’efforce ainsi d’épargner.

 

Tag(s) : #Histoire
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