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23 août 1927


Ils sont électrocutés


Le prolétariat les vengera titre l’Huma en première page.

 

Boston, 23 août, 0h30, heure américaine (5h30 heure française) – Le chef de la prison a commencé à organiser la marche à la mort à 11h38. Les témoins qui comprennent un journaliste ont été réunis dans le bureau de la prison. L’avocat Musmanno a demandé à parler quelques minutes aux condamnés, le chef de la prison a dit non.


Madeiros a été mis sur la chaise à minuit 2. Il est mort à minuit 9.


Sacco a été placé sur la chaise électrique à minuit 11. Il est mort à minuit 19.


Vanzetti a été mis sur la chaise à minuit 20. Il est mort à minuit 26.


 

Déclaration de guerre

 

Le prolétariat avait pourtant tout fait pour les sauver….

Jour de deuil et de colère.

Hourrah pour le dollar !

Triomphe de la science, de l’hygiène, du fordisme et de la bible !


La justice de classe vient de tuer Sacco et Vanzetti :


Parce qu’ils étaient des militants ouvriers.

Parce qu’ils étaient innocents.

Parce que le monde entier le criait !

Parce que le dollar est infaillible.

Et parce que le capitalisme américain voit toujours grand, jusque dans le crime, surtout dans le crime.


Meurtre rationalisé.


L’industrie automobile avait fourni le gouverneur Fuller.

L’industrie religieuse, le juge Thayer..

L’industrie policière, les faux témoignages et les bombes indispensables.

L’industrie électrique a fourni le courant à deux mille volts…

Tout s’est passé selon le mode le plus « efficient » de la brutalité scientifique.

Sacco et Vanzetti, brûlés vifs sur la chaise électrique, c’est en effet, le dernier mot de la « civilisation » capitaliste. L’Amérique bourgeoise, l’Amérique des trusts, du klu-klux-klan, de l’automobile-pour-tous, des lynchages et de l’american legion est là tout entière.

Et c’est contre elle, avec l’autre Amérique, celle des millions de travailleurs courbés dans l’usine, au bureau, sur la terre ou dans la mine, que nous nous dressons…

Le drapeau du capitalisme américain ne peut plus flotter aujourd’hui nulle part que sous la protection des mouchards et des provocateurs.

Pour les bourgeois craintifs, pour la petite épargne intellectuelle des « honnêtes gens de tous les partis », l’assassinat de ce matin peut apparaître comme une « regrettable erreur judiciaire ».

Ce n’est pas une erreur judiciaire.

C’est un « exemple ».

Pour le prolétariat, c’est ouvertement, UNE DECLARATION DE GUERRE !

 

Paul Vaillant-Couturier, 

 

L’Humanité du 23 août 1927

 


 

 

 

 Serge-Hobo

 

 

 

 

 

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36_3_21-1-.gif Sacco

 

 

 

SUR LE PORT DE DIEPPE

 

 

Louis Aragon / Gérard-André Gaillard


Le jour de Sacco-Vanzetti

Sur le port sur le port de Dieppe

Mais comment cela se fait-il

Qu'il y eût seulement des guêpes

Le jour de Sacco-Vanzetti

 Quand les affiches du Parti

Disaient d'aller au port de Dieppe

A quoi cela ressemblait-il

Qu'il y eût seulement des guêpes

Le jour de Sacco-Vanzetti

 

Qu'est-ce que tu croyais petit

Qu'il allait se passer à Dieppe

Aussitôt venu que parti

Pour n'avoir trouvé que des guêpes

Le jour de Sacco-Vanzetti

 

Tu étais malheureux faut-il

Pour espérer autant de Dieppe

Comme un changement pressenti

Mais c'était compter sans les guêpes

Le jour de Sacco-Vanzetti

 

Le mal d'aimer qu'on s'en sortît

En criant sur le port de Dieppe

Tu le croyais ferme et tu t'y

Trouvas tout seul avec les guêpes

Le jour de Sacco-Vanzetti

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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36 3 21[1] Vanzetti

 


 

Vanzetti, condamné avec Sacco à l’électrocution, répond le 9 avril 1927 au juge Thayer :

« Si cette chose n’était pas arrivée, j’aurais passé toute ma vie à parler au coin des rues à des hommes méprisants. J’aurais pu mourir inconnu, ignoré : un raté.

 

Ceci est notre carrière et notre triomphe. Jamais, dans toute notre vie, nous n’aurions pu espérer faire pour la tolérance, pour la justice, pour la compréhension mutuelle des hommes, ce que nous faisons aujourd’hui par hasard. Nos paroles, nos vies, nos souffrances ne sont rien.

 

Mais qu’on nous prenne nos vies, vies d’un bon cordonnier et d’un pauvre vendeur de poissons, c’est cela qui est tout !

 

Ce dernier moment est le nôtre. Cette agonie est notre triomphe. »

 

Caroleone

 

Tag(s) : #Lutte de Classe
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