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Le blocage de l'abattoir Gad de Lampaul-Guimiliau (Finistère) s'est poursuivi jeudi, en dépit des accords conclus la veille entre les délégués syndicaux et des représentants de Cecab  

 

Le blocage de l'abattoir Gad de Lampaul-Guimiliau (Finistère) s'est poursuivi jeudi, en dépit des accords conclus la veille entre les délégués syndicaux et des représentants de Cecab, son actionnaire majoritaire, a-t-on appris de source syndicale.

Les salariés de Gad "Lampaul" ce matin vers 8h30 © BVW

 

Les délégués syndicaux ayant reçu par écrit jeudi les éléments d'un accord ne correspondant plus, selon eux, à ce qui avait été convenu, aucune décision n'a été prise à l'issue d'une assemblée générale des salariés.

"Le doublement de la prime extra-légale n'était plus en net mais en brut, et certains jours de grève n'étaient plus payés comme cela avait été décidé", a déclaré à Reuters Jean-Marc Detivelle, délégué Force Ouvrière.

"Une fois de plus, on se fait mener en bateau. On aimerait un peu plus d'honnêteté", a t-il ajouté.

Outre le doublement des primes de départ extra-légales qui passeraient de 1.000 à 2.200 euros entre trois et quatre ans d'ancienneté et à 400 euros par année d'ancienneté supplémentaire, l'accord conclu entre les dirigeants de la coopérative Cecab et les délégué syndicaux prévoyait le paiement de l'ensemble des jours de grève.

La Cecab a en revanche refusé le principe d'un repreneur du site pour l'abattage et la découpe de porcs, afin que l'abattoir de Lampaul, qui emploie 850 personnes et doit fermer à la mi-novembre, ne fasse pas concurrence à celui de Josselin (Morbihan), qui a été conservé et renforcé par la Cecab.

DES ACTIONS PLUS DURES ?

Les salariés de Lampaul-Guimiliau, qui s'étaient rendus mardi à Josselin pour bloquer cet abattoir et obtenir une revalorisation des primes, ont quitté les lieux jeudi matin.

Des heurts avaient opposé les ouvriers des sites de Lampaul-Guimiliau et de Josselin, ces derniers souhaitant travailler, et les forces de l'ordre ont du s'interposer.

Depuis le début du conflit, les salariés dénoncent la mauvaise gestion de la Cecab et les transferts de trésorerie du site de Lampaul vers celui de Josselin, qui appartenait déjà à la coopérative lors de l'entrée du groupe légumier dans le capital de l'abattoir finistérien.

"Quand la Cecab a repris Lampaul, il y a quatre ans, on fonctionnait super bien, avec des primes sur les bénéfices, alors que celui de Josselin était déficitaire ou juste à l'équilibre. Le site de Lampaul a seulement servi à remonter celui de Josselin", accuse Yvon Milin, représentant FO.

Le syndicaliste a annoncé des actions "plus dures" si la Cecab ne fournit pas rapidement un document conforme aux accords conclus mercredi sous l'égide de la préfecture.

Placé en redressement judiciaire en février dernier, la société Gad SAS avait enregistré depuis quatre ans d'importantes pertes financières dues notamment à une baisse d'activité liée à la concurrence des abattoirs allemands et à une diminution du nombre de porcs produits en Bretagne.

Le plan de continuation validé par le tribunal de commerce de Rennes début octobre prévoit la suppression de 889 emplois, la fermeture de deux sites de production à Saint-Nazaire et à Lampaul-Guimiliau et la poursuite de l'activité à Josselin.

 

Des intérimaires roumains
 employés par Gad à Josselin (56)

Pendant que près de 900 salariés de Gad redoutent de perdre leur emplois à Lampaul-Guimiliau, Saint-Martin-des-Champs ou Saint-Nazaire, l'entreprise embauche des intérimaires roumains à Josselin, dans le Morbihan. Une tendance à l'emploi de main d'oeuvre étrangère, de plus en plus forte en France.

Plaque d'immatriculation roumaine, des intérimaires présent à Josselin © France 3 Bretagne
© France 3 Bretagne 
Plaque d'immatriculation roumaine, des intérimaires présent à Josselin
Tag(s) : #Lutte de Classe
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