QUI, DE CES TROIS MEMBRES DU PS,
RISQUE D'ÊTRE EXCLU DU PARTI "SOCIALISTE" ?
Celui qui croyait à la lutte de classe ?
Ceux qui croyaient au capitalisme ?
De Margerie est mort. famille taittinger en deuil. Les grands feodaux sont touches. Ils sont fragiles.
Le successeur nous volera t il moins
J'ai demandé au Parti Socialiste l'exclusion de nos rangs de G Filoche.
L'indecence et la violence de son tweet sur M de Margerie le justifie
J'ai beaucoup de tristesse, c'est un grand patron que la France perd.
Christophe de Margerie était un grand chef d'entreprise.
Le Monde.fr | 21.10.2014
Gérard Filoche a été déféré devant la haute autorité du PS pour ses propos tenus sur Twitter
en réaction à la mort de Christophe de Margerie, patron de Total, dans un accident d’avion,
De nombreux socialistes ne pardonnent pas au pilier de l’aile gauche du parti son épitaphe
peu compatissante.
L’ancien inspecteur du travail, membre du bureau national du PS, ajoutait quelques minutes
plus tard :
« Un hommage à l’humain ? Oui. Au suceur de sang ? Non. »
Alors que la disparition de Christophe de Margerie provoquait un déferlement de louanges,
mardi matin, les messages peu amènes de Gérard Filoche ne sont pas passés inaperçus.
Plusieurs voix de droite se sont élevées
dans la matinée pour demander au PS son exclusion après ce« dérapage ».
« Filoche doit s’excuserou le Parti socialiste doit l’exclure après ses propos scandaleux »,
a ainsi réagi Daniel Fasquelle, député UMP du Pas-de-Calais.
Au sein même du PS, plusieurs élus se sont indignés de la réaction de M. Filoche.
Des dizaines de parlementaires ont demandé à Jean-Christophe Cambadélis,
le premier secrétaire du parti, sa mise à l’écart.
Interrogé à l’Assemblée nationale lors des questions d’actualité au gouvernement,
Manuel Valls a lui aussi évoqué le cas Filoche.
Le premier ministre, qui était « un ami personnel » de M. de Margerie, a lancé à la tribune :
« Ceux qui ont des mots qu’on ne peut pas prononcer face à un mort ne méritent pas d’être
dans ma formation politique. »
Jean-Christophe Cambadélis a évoqué en ouverture du bureau national du parti, qui se tenait
mardi soir, « des propos inqualifiables et intolérables, mettant en cause l’éthique du PS ».
Avant d’annoncer qu’il allait transmettre le cas à la haute autorité.
Cette instance, présidée par Jean-Pierre Mignard, a été créée par la révision des statuts de 2012.
« Indépendante de la direction du parti », elle est chargée de « faire respecter les règles d’éthique
et de droit qui s’imposent au Parti socialiste et à ses adhérents ».
Elle peut infliger des sanctions allant du blâme à l’exclusion.
L’EXCLUSION, UN SPORT COMPLIQUÉ AU PS
En réalité, beaucoup de socialistes ne seraient pas chagrinés par une mise à l’écart du pilier de
l’aile gauche du parti, qui est souvent plus proche de la ligne de M. Mélenchon que de celle
du gouvernement.
Même à l’aile gauche du PS, peu de députés ont volé au secours de leur camarade.
Pouria Amirshahi, député des Français de l’étranger, a tout juste regretté « le jugement moral »
rendu par le gouvernement,
tout en désapprouvant les propos de Gérard Filoche. « Il n’aurait pas dû dire cela aujourd’hui,
mais, avec du recul, nous pourrions tirer les leçons de cette insupportable suffocation médiatique
sur les réactions à [la] mort [de M. de Margerie], qui crée de fait une hiérarchie troublante
et gênante dans l’actualité et dans les décès », a-t-il expliqué.
Mais, au PS, les processus d’exclusion sont plus compliqués que certains le voudraient.
La Rue de Solférino n’a jamais réussi à exclure officiellement Jean-Noël Guérini, le président du
conseil général des Bouches-du-Rhône, mis en examen pour « prise illégale d’intérêts, trafic d’influence
et association de malfaiteurs », qui a annoncé lui-même en avril qu’il quittait le PS.
En réalité, seule la dissidence électorale provoque quasi mécaniquement l’exclusion du parti.
- Nicolas Chapuis
Journaliste au service France,