INFORMATION SOCIALE
UN APPEL POSITIF POUR LA LUTTE
DE L'UD CGT DE PARIS
QUE canempechepasnicolas
REDIFFUSE INTEGRALEMENT CI-DESSOUS
MAIS...
IL N'Y A DANS CET APPEL AUCUE ALLUSION A L'UNION EUROPEENNE
A SES DIRECTIVES IMPERATIVES ,
EMANATIONS DIRECTES DE BUSINESSEUROPE
FAISANT FÎ DE LA SOUVERAINETE DES PEUPLES,
IMPOSANT A CEUX-CI DES RECULS DE CIVILISATION HISTORIQUES
AU NOM DE LA CONCURRENCE LIBRE ET SANS
CET "OUBLI" N 'AIDE PAS A LA MOBILISATION POPULAIRE
FRUSTREE DES RAISONS PROFONDES DE L'ACTION NECESSAIRE
RETRAITES – RAPPORT DE FORCES :
présenté à la Commission Exécutive du 4 juillet 2013
RETRAITES
RAPPORT DE FORCE
(Analyse, réflexion et perspectives)
Examen succinct de la situation politique :
Depuis 1993 nous en sommes à la 5ème réforme des retraites. Toutes ces réformes n’ont qu’un seul but : faire baisser le niveau des pensions et baisser la part « dite patronale » des cotisations sociales, afin de faire gonfler les profits du patronat.
Mais, depuis maintenant 20 ans, ce sont l’ensemble des protections sociales et garanties collectives qui sont attaquées. Tout y passe : santé, retraite, emplois, qualifications, salaires, services publics, industries, éducation…
Depuis 1945 puis 1968, le patronat n’a qu’un leitmotiv : casser tout progrès social afin de s’accaparer toujours plus les richesses naturelles et celles créées par les seuls salariés.
Les banques, les institutions financières et le grand patronat ont su s’aliéner la plupart des gouvernements pour imposer leurs exigences.
Ce sont eux les vrais dirigeants des grands pays et ce sont eux qui dictent les politiques sociales et économiques. Les ministères et les entreprises publiques sont également à leur disposition et ils y placent leurs bons élèves.
Les peuples sont de plus en plus dessaisis des choix d’avenir qui dépendent des champs d’intervention politiques.
Les dirigeants du pays s’affichent de plus en plus ouvertement aux côtés des capitalistes.
Les scandales se multiplient et il semble que le le gouvernement actuel veuille banaliser ces complicités.
En France, pas un gouvernement depuis 30 ans n’a pris en compte les besoins et aspirations du peuple et des salariés. Chaque promesse électorale est oubliée sitôt passées les élections.
Dans ces conditions les citoyens, au mieux, se détournent des élections et, au pire, votent extrême droite.
Or ce sont les salariés qui ont permis l’élection de François Hollande. Ce sont leurs nombreuses mobilisations entre 2002 et 2012 qui ont permis de virer Sarkozy et sa bande.
Il reste 4 ans avant de nouvelles élections nationales. Le danger serait de laisser tranquille ce gouvernement et le patronat, en se contentant de dénoncer leurs politiques sans élever la nature et la puissance du rapport des forces.
Ce serait une faute grave pour deux raisons majeures :
-Ce serait nier la nécessité de la mobilisation massive des salariés pour changer le monde dans lequel nous vivons.
-Ce serait accepter la forte éventualité de l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite.
Les salariés, les sans-emplois, les étudiants, les retraités, n’ont rien à attendre de bon d’un gouvernement, quel qu’il soit, s’ils ne se mobilisent pas massivement.
Quel rapport des forces ?
Quels éléments peut-on tirer de la mobilisation de 2010 :
Sur le mouvement :
-Le travail de fond engagé par la CGT, et d’autres, depuis 2003, a permis une bonne maîtrise globale des enjeux et des propositions de la CGT, de la part du corps militant.
-Le mouvement a permis de constater une grande convergence sur les constats et les propositions de la CGT avec de nombreuses organisations (syndicats, associations, partis politiques, économistes…).
-Cela a contraint, dans un premier temps, une unité d’action.
Sur le rapport des forces :
-En quelques semaines les manifestations ont mis par 5 fois, plus de 3 millions de personnes dans la rue.
-La grève et la mobilisation a été plus « égale » entre le privé et le public, que lors des mobilisations précédentes sur les retraites.
-Les liens avec les associations, partis politiques et organisations syndicales, se sont créés sur des bases plus claires, et les divergences de fond se sont éclaircies aussi bien en 2010 que depuis (ANI, protection sociale, compétitivité des entreprises…).
-Depuis les grèves de 2003 la question d’un mouvement interprofessionnel sur des revendications générales est portée différemment dans la CGT et les entreprises. Les professions les plus fortement impliquées d’habitude dans la grève expriment
clairement leur préoccupation de ne pas partir en grève reconductible seules. Les 3 professions du privé se mobilisent plus que par le passé. On peut donc considérer que la conscience collective des salariés a avancé sur la nécessité d’être vraiment en lutte tous ensemble pour être plus efficace.
Evidemment on ne peut se contenter de ces éléments positifs sans se poser la question : qu’a-t-il manqué au mouvement de 2010 et que manque-t-il au mouvement social pour gagner ?
Les politiques menées depuis 20 ans en France, en Europe et dans le monde ont des similitudes évidentes et le même objectif : enrichir les capitalistes.
Depuis 20 ans ce sont de véritables déclarations de guerre qui sont faites à la classe ouvrière dans son ensemble. Ces politiques sont extrêmement violentes et ces dernières années c’est la santé physique, la santé mentale, la vie des salariés et les libertés individuelles et collectives qui sont directement menacées.
Face à cette situation les gouvernements se suivent, se ressemblent et nul ne doute qu’il s’agit d’une vraie stratégie pour décourager toute velléité de changement et ainsi ancrer définitivement dans la tête des salariés qu’il n’y a pas d’alternative en dehors du capitalisme.
Ce qui singularise le plus les différents gouvernements d’Europe ces 20 dernières années, c’est bien la continuité de leurs choix politiques, économiques, sociaux et budgétaires !
C’est à cela que sert cette notion d’alternance politique appuyée par la sacro-sainte cohabitation qui s’inscrit politiquement contre toute idée d’alternative politique !
Du coup les forces politiques au pouvoir et le grand patronat n’hésitent plus à s’acoquiner avec l’extrême droite se disant probablement qu’il faudra bien travailler avec elle comme ils ont su le faire dans la première moitié du siècle. D’où leurs connivences pour la rendre lisse, acceptable et banale aux yeux du grand public.
Que reste-t-il donc aux salariés
pour se faire entendre démocratiquement ?
Ils ne peuvent, compter que sur eux-mêmes, sur leur unité, sur leur mobilisation pour imposer un autre présent et un autre futur, et cela doit devenir de plus en plus évident dans le conscient collectif.
Au regard des violences subies, y a t il un autre choix que de construire un mouvement d’ampleur nationale, pour le moins, sur la durée, unitaire dans l’action, ancré dans toutes les entreprises, sur des revendications partagées et avec la volonté affichée de mener ce mouvement au bout ?
Il doit aussi être populaire et devenir majoritaire assez rapidement.
Mais soyons conscient que, autant nous pouvons d’ores et déjà le travailler sur Paris, autant il serait vain de penser qu’un tel mouvement puisse se déclencher sans la participation de toute la CGT, et autrement que nationalement et de façon interprofessionnelle.
Il nous faut donc, si la CE en est d’accord, regarder comment nous pouvons participer, à notre niveau, à l’émergence d’une telle décision au niveau de la CGT Confédération, l’Urif, les fédérations, les unions syndicales, les unions locales et les syndicats.
Nous vous proposons de débattre sur cet objectif de fond puis de réfléchir ensemble aux moyens à mettre en oeuvre à partir des propositions suivantes :
-Bloquer l’économie et empêcher les boîtes de faire des profits est le seul moyen de contraindre gouvernement et patronat à négocier.
Comment ?
Organiser les débats dans toute la CGT et avec ceux qui y sont prêts.
Le décider pour l’organiser à tous les niveaux.
-Bloquer la production : comment ?
•Grève et arrêts de travail.
•Désorganisation du travail.
•Initiatives des sans-emploi.
•Initiatives des retraités.
•Initiatives des étudiants et lycéens.
•Interpellations des directions, des ministères et des élus politiques.
•Diffusions de tract.
•Multiplication des appels.
•Réunions publiques.
•etc.
-Comment parvenir à généraliser au maximum cette situation dans le pays ?
Travaillant méthodiquement dans les professions et les territoires.
Admettre que nous ne pourrons y parvenir en un seul jour, mais qu’il s’agit de construire un tel mouvement que l’ensemble des salariés s’y retrouvent sur le fond et sur la forme. Il faut donc soumettre largement au débat d’abord dans les directions syndicales, puis avec les syndiqués et les salariés.
L’objectif doit être que les salariés construisent massivement le mouvement, le monte au niveau le plus haut que nécessite la situation pour gagner et qu’ils soient réellement propriétaires des revendications et des décisions du début à la fin.
Nous devons viser la décision de la grève partout où c’est possible, son élargissement au fur et à mesure de la construction du mouvement et conforter au fur et à mesure les salariés, tous les salariés, que nous pouvons gagner en s’y mettant ensemble et que plus la grève sera massive, plus le mouvement prendra de l’assise, de l’ampleur et de la durée, plus il sera possible de faire grève et de participer au mouvement pour n’importe quel salarié.
Tout faire pour que dans chaque entreprise dans laquelle nous sommes présents, les revendications soient travaillées pour prendre en compte l’ensemble de la question : retraites donc protection sociale, emploi et salaire.
Proposer dès maintenant aux salariés de se préparer pour se mobiliser dès le début septembre, en évitant de morceler les luttes d’ici là sauf obligation d’agir en urgence.
3 juillet 2013