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Duque, l'homme du dictateur Uribe

Duque, l'homme du dictateur Uribe

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Source : Registraduria via Reuters. 
Présidentielle en Colombie : l'ultra-droite Iván Duque succède à Manuel Santos

Le candidat d'extrême-droite à l’élection présidentielle de Colombie l’a emporté hier, sans surprise, face au candidat de gauche Gustavo Petro, avec 54 % des suffrages exprimés.

Depuis que le président Santos est arrivé au pouvoir en 2010, il a dû affronter une opposition toujours plus forte de la part de son prédécesseur, Álvaro Uribe Vélez. L’ancien président sortait de huit ans de gouvernance avec un indice de popularité élevé, en grande partie grâce à son succès des frappes envers la guérilla. Santos a pris l’engagement de poursuivre la politique de « sécurité démocratique » qui a tant réussi à Uribe, mais a choisi la négociation pour la fin du conflit.

Il savait qu’en finir avec eux serait impossible et que continuer à les frapper de la sorte impliquait un coût élevé en nombre de vies. C’est pourquoi il a opté pour une fin négociée du conflit. Uribe a créé habilement le fantôme du castrochavisme pour faire croire aux Colombiens que Santos était en train de remettre le pays aux Farc et qu’il allait imposer le socialisme dans notre pays sous la tutelle de Hugo Chávez puis de Nicolás Maduro. Malheureusement, il n’a pas réussi à faire comprendre au pays les bénéfices d’une sortie négociée.

Par ailleurs, le Congrès, dirigé par le parti de l’ex président Uribe, a freiné la législation nécessaire pour cette mise en place, comme par exemple le fonctionnement de la Justice spéciale pour la paix (JEP). Cela a en même temps empêché que les Farc et les autres acteurs du conflit soient jugés, et l’opposition a alors parlé d’impunité de façon erronée.

Duque est un homme politique  qui a passé dix passés aux États-Unis où il était fonctionnaire de la Banque interaméricaine de développement (BID). Pour ce qui est de sa vie publique en Colombie, il a été sénateur depuis 2014. Il est très proche de l’ex président Uribe et les analystes et experts disent souvent que c’est Uribe qui serait en réalité sur le trône. Si Duque gagne, la régression sera immense.

Il a annoncé son intention de supprimer la Cour constitutionnelle et de fait le recours de tutelle, un procédé clé qui permet aux Colombiens de faire valoir leurs droits, spécialement dans le domaine de la santé.

Il a promis de modifier l’accord qui a mis le point final au conflit avec les Farc. Au départ, le parti qu’il représente, le Centre démocratique, avait parlé de le réduire en miettes, il est revenu là-dessus en disant qu’il allait procéder à des « modifications structurelles ». Mais ces modifications touchent à la moelle des accords !

L’arrivée au pouvoir de Duque signifierait renoncer au progrès en matière de droits et de libertés des Colombiens apporté par la Constitution de 1991

 

Cela mettrait sérieusement en danger la paix que nous voyons éclore pour la première fois en cinquante ans.

Un triomphe de Duque impliquerait le retour d’Uribe. Malgré ses avances en matière de sécurité, nous parlons d’un pays gouverné par la haine et le désir de vengeance. Nous, les Colombiens, nous nous souvenons avec douleur de cette époque, des achats de vote pour permettre un deuxième mandat présidentiel, des « exécutions extrajudiciaires »

 

Tag(s) : #Amérique latine Colombie
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