Sur un sujet parallèle, mais d'une ampleur historique étendue à l'ensemble de la décennie qui a précédé la guerre, j'ai tenté, avec un ami historien, de montrer que celle-ci a des causes plus lointaines. Et que l'histoire officielle tente de cacher. L'étude, basée sur l'examen au quotidien de la presse de l'époque, donc à partir de journalistes témoins des événements au jour le jour, ignorant de ce fait ceux du lendemain, ce procédé évite une réécriture de l'histoire après coup.
Et pour revenir aux interrogations de l'auteur, celui-ci note pour la seule année 1938, des similitudes avec la période que nous vivons aujourd'hui; idée que je partage. Mais que je tente d'expliquer par la politique suivie depuis le début de la décennie et le cheminement des idées exprimées par cette presse tout au long des années 30.
Pour en revenir à la seule année 1938, un an après le grand espoir suscité par le Front populaire, nous assistons à une réaction brutale du capital contre les acquis sociaux, fruits des grèves de masse et de l'occupation des usines et des magasins. Cette reprise en mains politique et sociale - y compris le choix délibéré de casser la CGT - est le fruit d'alliés du Front populaire auxilliaires du patronat...
Cette offensive du Capital vise également le Parti communiste et ses militants, ennemis n° 1 de la bourgeoisie française, et culminera, un an plus tard, avec l'interdiction du PCF, de sa presse et la chasse ouverte à ses militants sous le prétexte de la signature du pacte germano-soviétique du 23 août 39 !...
Cette politique répressive s'étend aux "étrangers indésirables", les militants fuyant le nazisme et les dictatures fascistes de l'Europe centrale et orientale. pour lesquels les premiers camps de concentration sont ouverts en France dès mars 1939, six mois avant le déclanchement de la Seconde guerre mondiale".
Celle-ci peut commencer - "la drôle de guerre" - et avec la débâcle militaire de mai-juin 40, c'est la Troisième République qui sombre et la mise sur orbite de Pétain dans son petit royaume dela zone pas encore occupée, ce qu'ils ont appelé "l'Etat français"....
Jean LEVY