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Ce qui ressort en premier de ces scrutins dominicaux, c'est l'abstention massivement majoritaire des Français face à l'offre politique qui leur était proposée : deux électeurs sur trois ont boudé les urnes ces deux derniers dimanches.

Il ne s'agit donc pas d'un geste de mauvaise humeur passager. 

C'est l'expression d'un mouvement de fond, d'une rupture citoyenne avec l'ensemble des politiques suivies par les différents gouvernements depuis trente ans.

En effet, les partis et formations qui ont été associés au pouvoir, du PCF jusqu' au clan Macron, de  l'UMP, muté en LR, en passant par le PS, toutes ces formations ont perdu les deux tiers de leurs électeurs. De même le FN, devenu le Rassemblement National, qui se voulait incarner l'opposition populaire, a subi de plein fouet le raz-de-marée abstentionniste : les couches les plus pauvres, les "invisibles" et massivement les jeunes.

Même la France Insoumise, qui semblait pour des millions de citoyens, lors des dernières présidentielles, porter le renouveau progressiste, a plongé dans les mêmes proportions.

En clair, de l'extrême-gauche à l'extrême-droite, c'est la Bérézina : l'ensemble leurs électeurs ne rassemble au total que 33% du spectre politique proposé.

Certes, on peut se réjouir du désastre électoral subi par le parti du président, du désaveu de masse de Macron et de sa politique, la non représentativité mise à nue du macronisme, qui pourtant, reste aux leviers de commande, avec des projets funestes pour les retraités, les chômeurs....

De tout cela, personne n'a parlé lors des débats télévisés de dimanche soir.

Certes, tous ont versé leur larme sur la désaffection du corps électoral, mais sans remettre jamais en question le score largement minoritaire des présidents de région réélus avec seulement de 15 à 18% des Français inscrits dans leurs fiefs. Il serait intéressant de comparer leur nombre de voix obtenus en 2015, année du précédent scrutin, avec celles péniblement acquises ce dernier dimanche. 

Ce qui n'a pas freiné leur soif inassouvie de pouvoir : Xavier Bertrand, l'ancien ministre de la Santé de Sarkozy,  se voit déjà en haut de l'affiche, le palais de l'Élysée déroulant pour lui son tapis rouge. Cependant, ses amis LR réélus présidents de région, semblent avoir la même ambition...

Et après les paroles sybillines de Manuel Macron selon lesquels il ne serait candidat à sa succession que dans le mesure où les événements la rendraient possible,  le jeu pour la prochaine présidentielle est largement ouvert. Plus question de duel Macron-Le Pen...Le "grand méchant loup" à peine à mordre !

Le secrétaire national du PCF s'est mis sur les rangs. Et l'intervention de Fabien Roussel, qui se voulait musclée - son ton vigoureusement revendicatif tranchait avec celui de ses prédécesseurs - n'a pas abordé la question essentielle : celle de la souveraineté de la France. En effet, comment promettre de faire droit aux justes aspirations des salariés, de leur promettre monts et merveilles, alors que les traités européens, signés par la France, imposent à notre pays et à son peuple une politique contraire à leurs profondes attentes.

Fabien Roussel n'a pas dit un mot de cette situation...Équivoque planant sur son programme riche en promesses, mais comment rendre celles-ci crédibles en éludant la question essentielle : notre souveraineté politique, économique sociale et militaire à reconquérir ?

D'ailleurs, personne, parmi le riche éventail des intervenants sur France 2, n'a prononcé les mots "Union européenne", comme si notre nation était libre de ses choix...

Reste le fait marquant de ce dimanche : la disponibilité des deux-tiers des Français, qu'ils se situent à gauche ou qu'ils s'estiment de droite, à se tourner vers ceux qui leur diront enfin la vérité sur les véritables enjeux pour la France.

Jean LÉVY

Tag(s) : #Politique française
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