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Liste de diffusion de Annie Lacroix-Riz

www.historiographie.info

 

 ANNIE LACROIX-RIZ NOUS ECRIT :

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Chers camarades,

 

 

Alertée par un collègue et ami, que je remercie, j’ai appris hier que l’émission « La Fabrique de l’histoire », de France Culture, l’une des radios du service public Radio France, avait traité de Pie XII, à l’heure de la béatification, sur la base exclusive des assurances prodiguées par des historiens cléricaux, organiquement liés à l’Eglise romaine. Ce choix atteste un usage strictement unilatéral, anti-laïque, de la redevance payée par l’ensemble des contribuables d’un Etat officiellement séparé de l’Eglise – sans parler de la conception du « débat » historique, en l'occurrence réduit à néant, alors même que l’historiographie universitaire critique relative à Pacelli-Pie XII est abondante et régulièrement renouvelée.

 

Vous en trouverez l’écho dans les deux premiers textes ci-joints.
Leur bibliographie, datant de plusieurs années,  est complétée par une liste de mes travaux récents, fournie le 22 décembre 2009 à Pascal Lederer, animateur de l’association Une autre voix juive alerté par la campagne en cours de béatification:

 

« Le Vatican et la France entre les deux guerres : entre “catholicisme socialet plans fascistes », publié en deux parties

I. « “Catholicisme social”et modèle fasciste italien dans les années vingt »,
L’idée libre, revue de la Libre Pensée
, n° 273, juin 2006, p. 28-33

II. « “Catholicisme social” et modèle hitlérien dans les années trente »,
La Raison, mensuel de la Libre Pensée
, n° 515, novembre 2006, p. 17-21.

 

« L’Église de France et la reconstitution de la droite après la Libération, 1944-1946 », colloque sur « la reconstitution de la droite de 1944 à 1948 »,
Rennes, 22-24 mai 2003, Gilles Richard et Jacqueline Sainclivier, dir.,
La recomposition des droites en France à la Libération 1944-1948,
Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2004, p. 111-124.

 

 « Le Vatican et le fascisme : l’exemple allemand »,
colloque de l’IRELP (Institut de recherches et d’études sur l’histoire de la Libre Pensée),
 27-28 mars 2001, Actes, Paris, IRELP, 2002, p. 184-208.

 

«Les rapports entre le Vatican et la Pologne, 1918-1958: la thèse de l'alliance catholique et des "persécutions bolcheviques" revisitée »,
deux articles (inédits dans leur version intégrale)
I « Le Vatican et la Pologne depuis la reconstitution de l'État polonais: I. haine nationale et faux ciment antibolchevique, 1918-1939 »;
II, « De la guerre à la Guerre Froide, 1939-années cinquante »


La dernière partie (1949-1958) du second a été publiée, sous le titre :
« Le sens "polonais" du pontificat de Karol Wojtyla»,
Golias, n° 50, septembre-octobre 1996, p. 61-75, 48 bis).

Une partie importante du second a été publiée, sous le titre :
« Le Vatican et la Pologne de 1945 à 1958 : Église persécutée ou vieil instrument contre les frontières? »,
communication au colloque La Pologne et l’Europe occidentale du Moyen-Age à nos jours, 28-29 octobre 1999, dir. Marie-Louise Pelus-Kaplan et Daniel Tollet, Instytut Historii UAM, Poznan-Paris, 2004, p. 141-171.

 

« De la “repentance” à ce qui fut »,
présentation critique de huit textes relatifs à l’Église de France, de juin 1940 à juillet 1944, Golias, n° 56, septembre-octobre 1997, p. 6-9.

 

« Stepinac, symbole de la politique à l’Est du Vatican »,
Golias, n° 63, novembre-décembre 1998, p. 52-59.

 

« Le Vatican et la question “yougoslavedepuis la fin du XIXème siècle : haine contre la Serbie et recours au bras séculier »,
Les cahiers de l’Orient, n° 59, 3e trimestre 2000, p. 79-101.

 

« La découverte tardive de l’Amérique et ses lacunes: autour de l’ouvrage de Carl Bernstein et Marco Politi, Sa Sainteté. Jean-Paul II et l’histoire cachée de notre époque »,
1997, rédigé pour Golias, non publié, mis en ligne en décembre 2009 sur le site
www.historiographie.info

 

À paraître :

« Les carences de l’histoire cléricale de l’Église romaine : l’exemple de la Deuxième Guerre mondiale », recension de l’ouvrage en deux volumes Religion under Siege (1939-1950), Lieve Gevers et Jan Bank, dir., Peeters, Louvain, 2007, pour la Revue belge de philologie et d’histoire, à paraître 2009 ou 2010 (22 000 signes), avec des références bibliographiques récentes, naturellement.

 

On ne saurait, vu la conjoncture (l’approche du 70e anniversaire de la Défaite de 1940),  négliger  la riche contribution de Pie XII – fidèle à la ligne suivie par son prédécesseur Pie XI ‑‑ au triomphe du fascisme en France, que j’ai étudiée dans :

Le Choix de la défaite : les élites françaises dans les années 1930,
Paris, Armand Colin, 2006, 671 p., nouvelle édition complétée et révisée, janvier 2010, 679 p,

De Munich à Vichy, l’assassinat de la 3e République, 1938-1940,
Paris, Armand Colin, 2008, 408 p.

 

 

M. Ticchi, historien aussi étroitement lié à la Curie que M. Chenaux, suggère que la Curie, médiatrice, n’éprouvait point d’antipathie contre la France avant et pendant la Première Guerre mondiale. 
Vous pourrez confronter cette thèse fort optimiste à la communication que j’ai consacrée à la question à un colloque d’octobre 1998 :
« Forcing anti-français et idylle germano-vaticane des années 1890 à 1914: le miroir colonial des missions », Delcassé et l’Europe à la veille de la Grande Guerre, Foix,
AD de l’Ariège, 2001, p. 347-374

Solliciter sur Pie XII, c'est à dire sur le Pacelli d’après mars 1939, un historien cité pour ses travaux antérieurs à 1922 (étape de la carrière de Pacelli d'ailleurs aussi tournée contre la France que la phase suivante puisqu’il fut directement associé aux provocations de la Curie qui motivèrent la rupture franco-vaticane de 1904 puis la Séparation de 1905, avant de devenir le symbole du soutien des empires centraux et surtout du Reich avant, pendant et après la Première Guerre mondiale) relève de l’exploit.
D'autant plus que ce choix s’accompagne de l’exclusion d’historiens qui se sont également intéressés au Pacelli tardif. Même la chaîne privée L’histoire, appartenant à TF1 et dirigée par le conseiller de M. Sarkozy Patrick Buisson, chaîne et personnalité dont les orientations « radicales » ou « gauchistes » n’ont jamais frappé les spectateurs, avait en novembre 2008 organisé un débat où des universitaires cléricaux avaient dû affronter des universitaires indépendantes de Rome.
Je communique naturellement ce courrier à l’émission concernée, dont l’exclusivisme idéologique, d'ailleurs habituel, mérite en l'occurrence une mention particulière, et au Comité de vigilance face aux usages publics de l’histoire (CVUH), que préoccupe, entre autres épreuves infligées à l’histoire aujourd'hui en France, l’absence de débat public, académique ou non.

 

Amitiés,

 

 

Annie

Tag(s) : #Histoire
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