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Communiqué de presse commun
par 58 organisations de la société civile
16 juillet 2012
  
Une coalition de 58 groupes de la société civile condamne la vague d'abus lancée par les autorités birmanes contre la communauté Rohingya, après une période inquiétante de violences intercommunautaires.
Cette situation préoccupante implique aussi le Bangladesh qui bafoue le droit international en refusant d’accorder refuge au Rohingyas.
La coalition a publié une série de recommandations à la fois destinées à la Birmanie et au Bangladesh, qui ont été délivrées aux deux gouvernements ainsi qu’à leurs ambassades dans 28 pays. La déclaration complète de la coalition se présente comme suit:
 
 Les organisations de la société civile sont vivement préoccupées par les violences en cours contre les Rohingyas, ethnie apatride de Birmanie,
et leur refoulement du Bangladesh

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Les Rohingyas, ethnie  apatride en Birmanie, ont souffert de persécutions et de discriminations extrêmes pendant des décennies. Ils font maintenant face à une autre crise. Le 3 Juin, des violences intercommunautaires ont éclaté. Elles ont évolué vers des violences généralisées appuyées par l’Etat birman contre les Rohingyas. Malgré cela, le Bangladesh voisin refuse de leur accorder refuge. La population Rohingya a besoin que  des mesures urgentes soient prises afin d’assurer leur protection.

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Les violences ont commencé le 3 juin 2012 et se sont principalement déroulées à Sittwe et Maungdaw, dans l’Etat d’Arakan, à l’ouest de la BIrmanie. Le 10 Juin, après que l’état d'urgence militaire a été décrété, l'armée est devenue plus activement impliquées dans des actes de violence et des violations des droits de l’Homme contre les Rohingyas. Il s’agit notamment de meurtres et d’arrestations massives d'hommes  appartenant à l’ethnie Rohingyas, dans le Nord de l’Etat d’Arakan. Beaucoup  de Rohingyas continuent d'être victimes de violences et ne peuvent pas quitter leurs foyers par crainte des persécutions, et sont ainsi privés de leurs moyens de subsistance et des besoins les plus élémentaires. Les besoins humanitaires urgents des personnes déplacées  (y compris ceux qui n’ont pas trouvé refuge dans des camps) ne sont pas suffisamment respectés et il est à craindre que les personnes déplacées ne soient pas autorisées à retourner dans leurs foyers lorsqu’ils pourront le faire en toute sécurité, ce qui créée une situation de déplacement prolongé.

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Le Bangladesh, en violation de ses obligations juridiques internationales, a fermé ses frontières et a repoussé de nombreux Rohingyas fuyant les violences et les persécutions en Birmanie. Nous somme vivement préoccupés par le refoulement de ces réfugiés par le Bangladesh vers la Birmanie, où ils font  face à une menace immédiate pour leur vie et leur liberté. La manière dont ils sont expulsées est aussi préoccupante, rejetés dans des eaux dangereuses sur des bateaux de fortune.
 
Les obligations légales de la Birmanie et du Bangladesh les obligent à protéger toutes les personnes  se trouvant sur leur territoire ou soumises à leur juridiction, indépendamment du fait qu’ils soient citoyens, apatrides ou réfugiés. Dans leur traitement des Rohingyas, les deux pays ont violé le droit à la vie, le droit de ne pas être soumis à la torture ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, le droit à la liberté, l’interdiction de détention arbitraire, le droit à la nourriture et au logement, y compris le droit fondamental d'être à l’abri de la faim et le droit de jouir du meilleur état de santé. Le Bangladesh a également agi en violation des droits à chercher et à bénéficier d’un asile et de ne pas être soumis au refoulement.
 
Par conséquent, nous recommandons aux deux états de respecter immédiatement leurs obligations en matière de droits de l'Homme dans cette situation.

En particulier, nous recommandons au  gouvernement birman et aux autorités de l'Etat d’Arakan de prendre des mesures immédiates pour:
  1. Cesser les violences.
  2. Cesser les arrestations arbitraires contre les Rohingyas et les abus par les forces de sécurité contre ces derniers.
  3. Autoriser un accès humanitaire  sans entraves pour aider tous ceux qui en ont besoin en raison de la crise, y compris les déplacés internes séjournant en dehors des camps et ceux qui les accueillent.
  4. Permettre aux personnes déplacées de retourner dans leurs foyers lorsqu’ils se sentent en sécurité, et de veiller à ce qu’une situation de déplacement prolongé soit évitée.
  5. Autoriser une enquête internationale sur les exactions commises depuis juin 2012 dans l'État d’Arakan ;
Nous recommandons au gouvernement du Bangladesh de prendre des mesures immédiates pour:
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  1. Ouvrir ses frontières aux réfugiés et cesser le refoulement des réfugiés.

> En outre, nous demandons à la communauté internationale de:
  1. Fournir un soutien financier pour les opérations humanitaires visant à aider les personnes touchées par la crise dans l'État d’Arakan.
  2. Soutenir le gouvernement du Bangladesh en matière de protection des réfugiés Rohingyas.
  3. Collaborer avec les gouvernements de Birmanie et du Bangladesh en ce qui concerne les recommandations ci-dessus.

Nous recommandons également que le processus de réforme en Birmanie prenne en compte les politiques existantes de discrimination à l'encontre les Rohingyas, et que cette crise actuelle soit utilisée comme une occasion d'aborder les problèmes de longue date entre les communautés dans l'État d’Arakan, et de promouvoir un dialogue constructif visant à la paix et à la réconciliation.

Pour plus d'informations à ce sujet vous pouvez consulter la note de synthèse publiée par Info Birmanie en juillet 2012 : 
Liste des organisations signataires :

1.       Act for Peace (Australia)
2.       Actions Birmanie Belgium
3.       Altsean-Burma
4.       Asia Pacific Refugee Rights Network
5.       Burma Campaign UK
6.       Burmese Rohingya Association in Japan
7.       Burmese Rohingya Community in Denmark
8.       Burmese Rohingya Organisation UK
9.       Catholic Tokyo International Center
10.   Christian Coalition for Refugee and Migrant Workers, Japan
11.   Christian Solidarity Worldwide
12.   Church World Service - Immigration and Refugee Program
13.   Civil Development Organization, Iraq
14.   Dalit NGO Federation (DNF)
15.   Equal Rights Trust            
16.   ESCR-Asia Pakistan
17.   Euro-Burma Office
18.   Fahamu Refugee Programme
19.   Health Equity Initiatives, Kuala Lumpur
20.   Human Rights and Genocide Clinic, Cardozo School of Law
21.   Imparsial (Indonesia)
22.   Info Birmanie
23.   INFORM Documentation Centre, Sri Lanka
24.   International Detention Coalition
25.   International Observatory on Statelessness
26.   Japan Association for Refugees
27.   Japan Evangelical Lutheran Association
28.   Jesuit Refugee Service
29.   Jesuit Refugee Service Asia Pacific
30.   Jesuit Social Center, Japan
31.   Lawyers for Human Rights (South Africa)
32.   Migrant Forum in Asia
33.   Minority Rights Group International
34.   Organization for Defending Victims of Violence
35.   Partnership for Pastoralists Development Association(PAPDA)
36.   People's Forum on Burma(Japan)
37.   Philippine Alliance of Human Rights Advocates
38.   Physicians for Human Rights
39.   Praxis
40.   Project Maje
41.   Rafiq Japan
42.   Rebirth Society
43.   Refugee Council USA
44.   Refugees International
45.   RefugePoint
46.   Restless Beings
47.   Rohingya Society in Malaysia (RSM)
48.   Society for Threatened Peoples / Germany
49.   South East Asian Committee for Advocacy (SEACA)
50.   Stateless Network
51.   Sudan Peace Humanitarian Organisation
52.   Swedish Burma Committee
53.   Tenaganita
54.   The Arakan Project
55.   The May 18 Memorial Foundation
56.   The Refuge Pnan
57.   United to End Genocide
58.   WOREC Nepal
 
Agissons pour la paix et la démocratie en BIRMANIE

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Info Birmanie
74, rue Notre-Dame des Champs - 75006 Paris
Tél 01 46 33 41 62  - 
Email infobirmanie@gmail.com  -  
Tag(s) : #international
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