le 27 avril 2010
SELON L'OBSERVATOIRE DES INEGALITES...
La pauvreté augmente nettement depuis 2005
chez les jeunes et les plus âgés.
L’évolution : hausse chez les jeunes et les seniors
Pour la première fois depuis de nombreuses années le nombre de personnes pauvres de plus de soixante ans augmente, et de façon non négligeable :
+ 100 000 personnes entre 2005 et 2007, selon les données de l’Insee en utilisant le seuil de pauvreté à 50 % du revenu médian [1].
Une progression de 25 %.
Le phénomène est plus connu car plus ancien, mais encore plus marqué, chez les jeunes :
+ 212 000 entre 2002 et 2007 pour les moins de 29 ans,
soit une hausse de 27 %.
Le taux de pauvreté des 18 à 29 ans est passé de 9,2 à 11,5 %.
Il est trop tôt pour parler de mouvement de fond pour les plus âgés. En partie, cette hausse est due à la progression du nombre de personnes âgées, mais de façon très partielle :
le nombre total de plus de 60 ans a augmenté de 5 % entre 2005 et 2007,
celui des pauvres de cet âge de 25 %...
Le taux de pauvreté - certes nettement inférieur à celui des jeunes - est remonté de 3,2 à 3,8 %.
La récession amorcée en 2008 a surtout pesé sur les plus jeunes et pour eux le niveau de pauvreté est beaucoup plus élevé. Pour les moins de 30 ans, la dégradation est considérable. Compte tenu de la hausse du chômage, il est très probable que le nombre de jeunes vivant sous le seuil de pauvreté a encore nettement progressé.
Rien ne dit que la situation des seniors se soit améliorée. Depuis des années, les politiques publiques de lutte contre la pauvreté se concentrent sur le retour vers l’emploi, oubliant de fait les aînés.
Le gouvernement a revalorisé le minimum vieillesse (709 euros en 2010), mais celui-ci demeure nettement sous le seuil de pauvreté (757 euros en 2007). A l’avenir, de plus en plus, on verra arriver à l’âge de la retraite des générations dont une partie importante de la carrière a été marquée par le chômage, ce qui se traduira par des pensions plus faibles.
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L’état des lieux : les jeunes très lourdement frappés
La pauvreté touche 1,5 million de moins de 20 ans en France selon l’Insee, si on utilise le seuil de 50 % du revenu médian. Cette pauvreté est la conséquence du bas niveau de revenus de leurs parents dû en particulier au chômage ou à la précarité de leur emploi : un tiers des enfants pauvres vivent dans un couple où aucun parent ne dispose d’un emploi (voir notre article).
La pauvreté touche par ailleurs de plus en plus les jeunes adultes :
800 000 personnes âgées de 20 à 29 ans sont concernées. Le taux de pauvreté est à cet âge à son niveau le plus élevé, avec 11 %. Une partie des jeune adultes qui ne disposent pas d’un soutien familial, se trouvent en grande difficulté car écartés des minima sociaux (il faut avoir 25 ans ou au moins deux ans d’activité pour toucher le RSA).
Chez les plus âgés, le taux de pauvreté est nettement inférieur, entre 3 et 4 %. Ce qui représente tout de même 500 000 personnes, en forte hausse entre 2005 et 2007 (voir plus haut).
Ces statistiques, arrêtées en 2007, ne prennent pas en compte la chute du niveau de vie intervenue entre 2007 et 2010. La population dans son ensemble s'est appauvrie considérablement avec la crise, le chômage et les "réformes" imposées par le pouvoir.
Mais, rassurons-nous : les riches sont plus riches, la spéculation bat son plein, la "loi du marché" règne en maître