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FACE AU CAPITAL : PASSONS A L’OFFENSIVE !

 

par Jean LEVY

 

Depuis plus de trois décennies, le Capital attaque sur tous les fronts : social, économique et politique. Et toutes les batailles qu’il a menées, il les a  gagnées, malgré des réactions ouvrières d’envergure, telles celles livrées en 1995 et en 2003 sur les retraites.

En 2006, certes, Dominique de Villepin n’a pu imposer le CPE. Mais ce succès n’a eu aucun prolongement.

D’autre part, si, en 2005, le peuple français a rejeté le projet de Constitution, son contenu rebaptisé « traité de Lisbonne » a été imposé par la voie parlementaire.

 

Pourquoi ces défaites ?

 

Les raisons en sont multiples.

Nous n’en traiterons qu’une seule, aujourd’hui : le caractère toujours DEFENSIF des actions entreprises depuis plus de trente ans par les organisations syndicales et politiques.

Analyser ce phénomène prend toute sa valeur à la veille d’une nouvelle bataille pour  DEFENDRE, une nouvelle fois, le régime des retraites.

La campagne syndicale et politique développée pour sa défense prend appui sur la situation actuelle. Or, celle-ci découle des reculs sociaux accumulés du fait des batailles perdues. S’en tenir là conduit à admettre comme définitive, la perte, par exemple, des 37 annuités et des autres avancées, qui avaient été imposées par les luttes. C’est aussi se placer en position de départ tactiquement défavorable : en effet, si la victoire n’est pas totale, le combat qui commence se soldera, obligatoirement par de nouveaux reculs.

Est-ce la bonne stratégie ?

Non, bien sûr !

Pour employer un langage guerrier (mais, ne sommes-nous pas engagés dans une guerre de classe ?), les batailles défensives ne se justifient que si nous n’avons aucun territoire perdu à reconquérir. Autrement, c’est accepter, comme définitive, l’occupation d’une parcelle du pays par l’ennemi.

Il en est de même sur le plan social.

C’est pourquoi syndicats et partis qui s’inscrivent dans la bataille des retraites doivent viser, offensivement, non seulement la conquête des avantages perdus, mais des avancées nouvelles. Par exemple, calculer des retraites et pensions sur le dernier mois de salaire, et non se battre pour les dix ou vingt-cinq meilleures années de référence. Et aussi revendiquer une base de retraite à taux plein, qui ne soit pas inférieure au smic.

L’ennemi social serait alors placé à son tour sur le terrain de la défensive.

 

Nous indiquons ces objectifs à titre d’exemples, n’ayant pas vocation pour établir un cahier de revendications.

Ce que nous disons à propos des retraites doit se comprendre d’une manière plus large, au sujet des salaires, en premier lieu.

 

Pourquoi ne pas initier une campagne pour des rémunérations en relation directe avec le coût de la vie, certes, mais surtout avec les besoins individuels et collectifs des salariés et de leurs familles.

Que faut-il gagner en 2010, dès l’embauche et sans qualification, pour satisfaire ces besoins essentiels ? En clair, il faudrait reprendre la notion revendicative de années 50, celle du « panier de la ménagère » en tenant compte de notre époque et de l’avancée des techniques et des sciences, pour chiffrer ces besoins.

Imaginons les salariés, sollicités par les syndicats, faisant ainsi leurs comptes…

A combien fixeraient-ils le Smic et leur propre salaire ?

Les demandes, qui émaneraient ainsi de la « base » étonneraient plus d’un responsable syndical, loin des 2 ou 3%, aujourd’hui, revendiqués !

Elles seraient le levain de la dynamique d’une grande bataille sociale OFFENSIVE.

La seule qui peut mener à la victoire.

 

 

Tag(s) : #Social
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