IRAN-OCCIDENT : Ca chauffe dans le détroit d'Ormuz

La crispation entre Téhéran et les pays occidentaux est montée d'un cran ce jeudi matin suite aux  déclarations de l'État major Iranien. L'amiral Mahmoud Moussavi a affirmé qu'"un avion de surveillance iranien a identifié un porte-avion américain dans la zone des manœuvres où sont déployés des navires iraniens et a pris des photos et des films".

"Cela montre que la marine iranienne observe et surveille tous les mouvements des forces (étrangères) dans la zone", a-t-il pris le soin d'ajouter.

Les États-Unis maintiennent dans le Golfe d'Oman une puissante présence navale, notamment grâce à la Ve flotte de Marines basée à Bahreïn, distante d'une centaine de kilomètres du détroit. Un bras de mer dans lequel l'Iran opère une série de manoeuvres navales depuis samedi. Ces exercices, prévus sur une dizaine de jours et intitulés Velayat 90, s'étendent sur 2.000 km2, soit les manoeuvres les plus étendues jamais organisées par l'Iran.

"Lors de cette patrouille de reconnaissance, tous les missiles, radars et avions prêts au vol du porte-avion ont été pris en photo et filmés", a déclaré l'amiral Moussavi, ajoutant que des "navires, sous-marins et avions de la marine iranienne ont également pris des photos et filmé" le bâtiment de guerre américain.

"Nous conseillons aux forces étrangères non régionales de prendre au sérieux nos avertissements" de ne pas entrer dans la zone des manœuvres conformément aux règles internationales, a-t-il exhorté, selon le site de la télévision d'État.

L'Iran menace de ne plus laisser passer les navires

L'Iran avait évoqué mardi l'éventualité de cadenasser le bras de mer qu'elle partage avec les Émirats arabes unis et Oman et par où transitent près de 40% du trafic pétrolier maritime. L'Iran cherche ainsi à dissuader Américains et Européens de mettre à exécution les sanctions visant à contraindre le régime des Mollah d'arrêter ses projets supposés de développement de l'arme atomique.

"S'ils imposent ces sanctions, alors plus une goutte de pétrole ne pourra s'écouler à travers le détroit d'Ormuz", menaçait, mardi, Mohammad-Reza Rahimi, le Premier vice-président iranien.

Le commandant de la marine iranienne, l'amiral Habibollah Sayyari, a souligné mercredi qu'il était "très facile" pour l'Iran de cloisonner le détroit d'Ormuz, tout en estimant qu'une telle mesure n'était pas nécessaire pour l'instant.

Réagissant à la menace iranienne, les États-Unis ont pour leur part mis en garde Téhéran en affirmant qu'"aucune perturbation du trafic maritime dans le détroit d'Ormuz ne sera tolérée".

Ce détroit, par lequel transitent quotidiennement 15,5 millions de baril de pétrole, est particulièrement sensible et vulnérable en raison notamment de sa faible largeur, 50 km environ, et de sa profondeur, qui n'excède pas soixante mètres.

Outre l'Iran, second producteur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), l'Irak, l'Arabie saoudite, le Qatar, les Émirats arabes unis, le Koweït et Oman exportent une partie de leur production de pétrole par ce corridor.

Metro France

Cri du peuple 1871 :

 http://www.mleray.info/article-iran-occident-95406014.html