Mistral. Le BPC Vladivostok menacé de sabotage ? Par qui ?

Mistral. Le BPC Vladivostok menacé de sabotage ?

29/11/2014  – 07H00 Saint-Nazaire (Breizh-info.com) - Le vol de matériel sensible constaté le 25 novembre sur le BPC Vladivostok, enfermé dans la forme-écluse Joubert à Saint-Nazaire, a au moins le mérite de rappeler que le porte-hélicoptères commandé par la Russie – et toujours pas livré par la France – est soumis à de nombreux aléas, et notamment à des risques de sabotage. Rappelons qu’une enquête a été ouverte par la PJ de Rennes après que la disparition des disques durs de ses ordinateurs et d’une partie du matériel de transmissions a été constatée à bord.

Début octobre, un activiste pro-ukrainien signalait que les systèmes de propulsion étaient le talon d’Achille du navire. Ce message ressemblait un peu à un appel pas très discret à saboter le navire. Mais il n’y a pas que la propulsion qui est fragile, il y aussi les évacuations sanitaires, qui peuvent se transformer en entrées d’eau dans certaines conditions; le BPC Vladivostok a d’ailleurs fait un passage en cale sèche pour cette raison.

Qui pourrait être intéressé par le sabotage du Mistral? Finalement, beaucoup de monde. Par exemple les activistes pro-ukrainiens, qui préfèrent voir ce bateau envoyé par le fond que voguant sous le drapeau russe. Ou encore les représentants des pays baltes et de certains pays d’Europe de l’Est (Pologne notamment) dont les actuels gouvernements sont très hostiles à la Russie. Les Américains évidemment. Les pro-atlantistes français, qui ne manquent pas ni à gauche ni dans l’entourage de l’actuel président, et qui auront trouvé une façon pas très honorable mais efficace de ne pas donner le bateau aux Russes sans risquer de payer de lourdes compensations, puisque cas de force majeure il y a. Voire les créanciers de Ioukos, qui pourraient profiter des navires immobilisés pour les saisir au début de l’année prochaine.

A moins que ça n’intéresse les militaires ? Le navire enfermé dans l’écluse offre en tout cas une cible parfaite. Mais, compte tenu du contexte international, ce serait folie que de risquer que les Russes, déjà passablement lassés par le feuilleton des Mistrals, se mettent en colère – car ils ne manqueront pas de relever que l’intrigue est cousue de fils blancs. Enfin, ce serait une catastrophe économique pour Saint-Nazaire si le BPC Vladivostok se retrouve en panne dans la forme Joubert, vitale pour l’activité des chantiers navals et notamment le montage du super-navire de croisière pour RCCL.

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