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Le directeur du Monde, Eric Fottorino, s'érige en professeur. 
Il donne des leçons au Président. 
"AVERTISSEMENT", tel est le titre de l'éditorial signé - chose rare - qu'il publie, dès la page Une du quotidien,dans son numéro daté du 18 mars. L'article vedette met d'abord les choses au point. La réprimande touche d'abord l'attitude et le comportement de Nicolas Sarkozy. L'épisode du yacht est évoqué, de même que ses écarts de langage, "l'algarade avec un marin de Guilvinec", "l'invective malheureuse du Salon de l'agriculture". Mais, bien plus graves,  pour Eric Fottorino,  sont "les promesses inconsidérées d'aide de l'Etat aux aciéries de Gandrange".
Et de parler de "bouderies", "de désenchantement, sinon de la déception" de la part du "pays qui a adressé un message d'avertissement" au président de la République. Ce qui expliquerait le taux d'abstention "particulièrement élevé à droite". Le directeur du Monde considère qu'il s'agit "du rappel à son devoir de l'ancien candidat convaincant (et ayant vaincu pour cela) ". Eric Fottorino rappelle la popularité de Nicolas Sarkozy, il y a neuf mois, et en énumère les raisons :
" un dessein volontariste de réformes, de mépris pour l'immobilisme, de volonté d'agir pour remettre en marche un pays sclérosé dans son économie, ses archaÏsmes économiques et sociaux".
Et d'ajouter, ému, 
"
Le pays retenait son souffle.Allait-il réussir et à quel rythme ?".
On sent là toute l'attente du directeur du Monde
, qui fait siens les objectifs affichés alors par le candidat de l'UMP. Malheureusement,  son comportement a ruiné "l'espoir politique que Nicola Sarkozy fit naître en mai 2007" . Et Fottorino de décliner en les déplorant, les diverse attitudes 'bling-bling' du Chef de l'Etat.
Mais rien n'est perdu pour le directeur du quotidien du soir. Il fait le point de la situation après les élections municipales et cantonales :
"En réalité, les Français ne demandent pas à Nicolas Sarkozy de changer. Ils lui demandent au contraire d'être ce qu'il avait dit qu'il serait : un président actif, arc-bouté sur son programme de réformes. Soyons clairs : ils ne veulent surtout pas qu'il s'efface. Ils exigent qu'il s'élève. Et que cette hauteur lui permette d'accomplir la tâche qu'il s'est fixée, pour laquelle il fut élu, et pour laquelle jusqu'à ce jour il a déçu".
Et pour que les lecteur du Monde ne se trompent pas sur l'orientation qu'il entend donner à son journal, Eric Fottorino conclut, plus  professoral que jamais :
"Avertissement n'est pas rejet. Au contraire. Le président doit comprendre que ses électeurs, et au-delà le pays tout entier, redoutent plus que tout son échec. Nul ne peut le souhaiter raisonnablement. En mai 2007, après douze ans de chiraquisme et pas mal d'étiolement de la pussance française, les électeurs ont remis le centre de gravité du pouvoir à l'Elysée. A Nicolas Sarkozy de trouver le mode d'emploi de sa fonction et de réduire sa part de comédie pour entrer de plain-pied dans la gravité du pouvoir. De cepoint de vue, sa faiblesse d'aujourd'hui peut être sa force de demain. A lui d'y réfléchir. Dès mainenant".

Le Monde, par la voix autorisée de son nouveau directeur, anonce la couleur : il sera le gardien vigilant des "valeurs" et de l'orientation  sur lesquelles Nicolas Sarkozy a été élu pour que ce dernier mène à bien ses "réformes".
Eric Fottorino a mis les points sur les i. 
Y a pas photo.

Tag(s) : #Politique
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